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ront introduits le jour de Noël prochain, auxquels lesdits sieurs Chéron et Amiot transportent et cèdent les revenus de la manse conventuelle ;

3o Les Anciens, pour mettre les Réformés en pleine jouissance, leur donneront tous les titres et la clef du chartrier, ou trésor des chartes;

4o Les Réformés auront le gouvernement de la maison tant au spirituel qu'au temporel, excepté en ce qui regarde les personnes des chanoines réguliers anciens;

5o Les Réformés auront la conduite de l'église et de l'office divin, qui y sera célébré à l'usage romain ;

6° Les Réformés auront pour leur logement celui des pavillons qui est du côté du septentrion et soleil couchant, avec tout le corps de logis attenant de fond en comble;

7° Tous les ornements d'église, calices, reliques, etc., seront livrés aux Réformés, à la réserve du bras de saint Vincent qui demeurera enfermé à deux clefs, dont l'une sera gardée par le prieur des Anciens, l'autre par le prieur des Réformés ;

8° Tous les livres de la bibliothèque leur seront pareillement donnés par inventaire, et confiés à leur garde. Les Anciens s'en réservent l'entrée;

9 Les Réformés paieront une pension de 500 livres aux Anciens qui sont prêtres, et de 400 livres à ceux qui ne le sont pas encore;

10° Les Anciens pourront continuer à élire l'un d'entr'eux pour leur prieur;

11o Le prieur des Anciens aura la première place au chœur du côté de l'Évangile; le prieur des Réformés, la première du côté de l'Épitre. Après eux, tous les Anciens auront les premières places au-dessus des Réformés ;

12° Les Anciens pourront porter chape et le bâton aux fêtes de première classe;

13° Les Réformés pourvoiront aux bénéfices de La Ferté-Loupiere et de Chevillon dans le duché de Bourgogne. Les Anciens nommeront à tous les autres bénéfices;

14° Sur le fonds accordé aux Réformés pour acquitter le tiers des charges, ils paieront la somme de six cent-soixante livres de rente constituéc, dont le principal a été ci devant emprunté par les Anciens au sieur Morgand, gentilhomme anglais, et au sieur Larchevêque, prêtre, pour rebâtir le monastère et l'élever à l'état où il est présentement (1).

(1) Les constructions étaient donc encore inachevées en juin 1669.

Ce traité, soumis au Chapitre du Mont-aux-Malades, n'y passa pas sans difficulté. La première place du côté de l'Épitre ne fut accordée au prieur des Réformés que pour les jours de fête, où il aurait l'honneur d'officier. Après cela, l'acte fut signé des chanoines Guérente, prieur, de La Rue, Chéron, Barjolles, Amiot, Lefèvre du Mouchel, Le Chevallier. Dom Guillot, s'opiniâtrant dans sa résistance, protesta contre le concordat, et sortit, plein de colère, de la salle capitulaire. Il présenta même une requête au Parlement de Normandie pour être reçu opposant à l'homologation du traité de Corneville; mais la Cour le déclara non recevable en sa demande. Outre les religieux qui signèrent le concordat, il faut compter comme faisant partie des Anciens à la même époque dom Gilbert le Neveu, prieur-curé de La FertéLoupiere; dom Robert du Mesnil, prieur-curé de Nointot; dom Jacques Lemesle, prieur-curé de Saint-Jacques du Mont-aux-Malades; dom Jean le Piard, prieur-curé de Saint-Aignan; dom Michel Guerout, prieur-curé de Chevillon; dom Nicolas Lucas, prieur-curé de Fréville, et dom Vincent Robin, chapelain royal de Fréville.

Le révérendissime Père Blanchart, supérieur général des Génovéfains, approuva le concordat le

9 juillet suivant, dans l'abbaye de Notre-Dame de Pébrac. Le Chapitre général donna sa ratification, à Sainte-Geneviève, le 23 septembre 1670. Elle est signée: DU MOLINET, nom justement célèbre dans les annales des chanoines réguliers.

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Mais Mgr. d'Estrades ne l'avait pas attendue pour passer outre. Déjà il avait demandé à l'archevêque de Rouen l'autorisation d'installer les Génovéfains dans son prieuré, persuadé que partout où ils « sont, le bon ordre est rétabli, et les offices di« vins célébrés avec beaucoup de modestie et de « gravité. » Il annonçait en même temps le dessein de finir ses jours aux Mont-aux-Malades, où Dieu serait exemplairement servi, et de s'y disposer à la mort (1). »

Le 4 novembre, la réponse arriva du château archiepiscopal de Gaillon. Monseigneur de Rouen loue les pieux desseins de son religiosissime confrère. De son autorité archiepiscopale, il agrège le prieuré du Mont-aux-Malades à la Congrégation de France, et s'en remet à la volonté du vénérable évêque pour fixer le temps de l'installation des Réformés, pour laquelle il promet au besoin le secours du bras séculier.

(1) Original de la requête.

Tout obstacle étant aplani, monseigneur d'Estrades n'attendit pas le jour de Noël pour installer ses bien-aimés génovéfains. Ce fut le dimanche, 17 novembre 1669 et non 1670, comme l'écrit l'historien du P. Blanchart, qu'on vit arriver au Montaux-Malades les nouveaux maîtres du prieuré de Saint-Thomas-le-Martyr. Le nouveau prieur, dom Nicolas Brice, sous-prieur de la Madeleine de Rouen, amenait avec lui quatre chanoines, Nicolas Thiaut, Bonaventure d'Angrumes, Charles-Antoine de Letendard d'Angerville, et Claude Bizard, tous profès de la Congrégation de France Messire Charles Mallet, docteur de Sorbonne, vicaire général de l'archevêque de Rouen, illustre par ses controverses avec le grand Arnaud (1), conduisait la nouvelle colonie de réformés, qu'accompagnait dom Antoine Bruslart, prieur des Deux-Amants, et dom Claude Chennot, prieur de Saint-Lô et visiteur de la province de Bretagne. En vertu de l'autorité archiépiscopale, il installa les génovéfains dans la salle

(1) Charles Mallet attaqua le nouveau testament de Mons. Arnaud en publia la défense. Charles Mallet écrivit un livre intitulé: De la Lecture de l'Écriture-Sainte en langue vulgaire. Rouen, in-12 1679. Arnaud répondit par son ouvrage : De la Lecture de l'ÉcritureSainte en langue vulgaire contre les paradoxes extravagants et im• pies de M. Mallet. Anvers 1680. in-8°.

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