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CHAPITRE X.

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Procès

L'abbé Jean-François d'Estrades, prieur commendataire. contre les Chevaliers de Saint-Lazare et les Paroisses de Rouen. - Robert Perrot, Monseigneur Jean-Louis Dulau, évêque de Digne, prieurs. Le Prieuré rentre en possession de la baronnie de Nointot, sous Armand-Félix-Gaston d'Andlau.

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Xavier Talbert, dernier commendataire.

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François

1671-1803.

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PEINE les Génovéfains étaient-ils en possession du Mont-aux-Malades, qu'ils faillirent en être expulsés. La lèpre ayant à-peu-près disparu de la France, comme de tout l'Occident, Louis XIV, par ses édits de 1664, 1669 et 1672, unit à l'ordre du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, toutes les maladeries, léproseries et autres maisons de ce genre, où l'hospitalité n'était plus gardée. En conséquence, les commandeurs et chevaliers de Saint-Lazare, forts de l'appui du chancelier Letellier, père du marquis

de Louvois, qui était grand-vicaire de l'ordre, assignèrent devant la chambre royale les chanoines du Mont-aux-Malades et l'abbé d'Estrades, leur prieur commendataire, pour se voir condamner à perdre leurs droits sur le prieuré, et à leur en laisser la libre jouissance (8 mai 1673.) Les chanoines prétendirent que leur maison n'était point un hôpital, mais un véritable monastère, et que, par conséquent, elle ne pouvait être comprise dans les édits de Sa Majesté. De là, un procès de trente années, qui coûta des sommes énormes, et pendant lequel les parties intéressées fatiguèrent les juges et le public de factums, d'observations et de requêtes. L'abbé d'Estrades s'inquiétait peu du succès de sa cause. Déjà pourvu de la riche abbaye de Moissac (1672), il visait maintenant aux plus hautes missions diplomatiques que son père remplissait avec gloire depuis le ministère de Richelieu, son maître en politique. Il s'agissait, en ce moment pour lui, de l'ambassade de Venise, qu'il obtint en 1675, et où il eut le malheur de donner, à son insu, des passeports aux trois bandits qui assassinèrent le célèbre virtuose Stradella (1). Bientôt il quitta Venise pour

(1) Fétis. Biogr. des musiciens. V. Stradella.

représenter Louis-le-Grand à la cour de Turin (1679). Le titre de prieur de Saint-Thomas-leMartyr importait donc peu à un jeune seigneur de 29 ans, que le vent de la fortune poussait aux premières dignités. Il se laissa tenter par une pension viagère de 1800 livres, franche et exempte de toutes charges, que les chevaliers lui garantirent sur les fermages de la Vastine et des prairies de Sotteville. Il abandonna son titre et ses droits de prieur, son prieuré et toutes ses dépendances, par un traité qu'il signa dans son hôtel à Paris (1 (8 mai 1674), et bientôt après il partit pour ses

ambassades d'Italie.

Abandonnés par celui qui aurait dû combattre. à leur tête, les chanoines du Mont-aux-Malades soutinrent seuls la lutte contre un Ordre puissant, et produisirent plus de deux cents titres très anciens pour démontrer la conventualité de leur monastère. La chambre royale rendit un arrêt quil. s maintenait dans la possession de leur maison (22 septembre 1674); mais comme il était notoire que l'hospitalité y avait été au moins acces soire, le quart du revenu fut assigné en fonds aux chevaliers. L'abbé d'Estrades conservait sa pen

(1) Rue des Petits-Augustins.

sion, mais sans recouvrer son titre de prieur qu'il avait librement abdiqué en âge de majorité (1). Un autre arrêt de 1677 défendit même aux chevaliers de donner à la maison le nom de maladerie ou de commanderie; mais forts de leurs intelligences et de leur crédit à la Cour, ils aspiraient toujours à s'emparer de la maison qu'ils qualifiaient de grand-prieuré de Normandie. Une lettre de cachet leur ouvrit l'entrée du chartrier où ils n'avaient pu jusqu'alors pénétrer. Pendant trois ans (1689-1691), leurs agents en enlevèrent tout ce qu'ils voulurent, et purent même détruire les pièces qui nuisaient au succès de leur cause. Chaque jour, ils regagnaient le terrain perdu ; la maladerie de Lilly, bâtie autrefois par les religieux du Mont-aux-Malades, dans la forêt de Lyons, leur fut adjugée le 31 août 1690. Mais un nouvel édit royal, donné en 1693, leur ôla tout-à-coup toutes les maladeries dont l'édit de 1672 les avait mis en possession, et en destina les revenus aux pauvres et aux hôpitaux les plus voisins. L'hôpital de Dieppe eut les maladeries de Saint-Etienne d'Arques et de Saint-Julien du même lieu, de Sainte-Foi de Longueville, dite la Madeleine, et

(1) Factum pour les paroisses de Rouen.

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