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cure générale de Sainte-Geneviève, beaucoup de dettes étaient payées, l'église était ornée, la maison restaurée et meublée, les murs relevés, les bâtiments des fermes renouvelés, les vergers du monastère nivelés et plantés. De la terrasse que soutenait un mur nouveau, on descendait par un perron à double escalier de pierre dans un agréable parterre, ombragé de sapins et d'arbres étrangers. Cette rénovation de la maison, subitement opérée par un vieillard, lui mérita les plus grands éloges. Attirés par son urbanité, les Génovéfains de Saint-Lô et de la Madeleine se plaisaient à passer auprès de lui leurs jours de repos. Il mourut au Mont-aux-Malades, le 17 juin 1784. Son épitaphe loue son éminente piété, sa charité, et, nous le disons à regret, son zèle constant pour la Vérité. Ces derniers mots ont une signification plus que suspecte. Ils indiquent qu'un vieil ami du Jansénisme venait de s'éteindre, et qu'il n'était pas son dernier représentant au Mont-aux-Malades (1).

(1) La vérité ! c'était comme le mot d'ordre des Jansénistes. Ils intitulaient leurs ouvrages: La Vérité rendue sensible à tout le monde. La Vérité des Miracles de M. de Páris. La Vérité victorieuse. La Vérité et l'Innocence victorieuse de l'erreur. A Cologne, chez Le Sincère, à l'Enseigne de la Vérité. Défense de la Vérité catholique. Défense de la Vérité et de l'Innocence, etc., etc.

CHAPITRE XII.

Derniers temps. - Derniers actes des Religieux.

dernier prieur claustral.

1

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Le Mont-aux-Malades pendant la

Révolution. Particularités sur Saint-Aignan, Déville, le Boisguillaume, Quincampoix, Gouville, Bondeville, Quévreville-laPoterie, etc. Fondation du petit Séminaire.

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1786-1819.

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'ADMINISTRATION de Dom Jean Langlois semblait avoir ouvert pour le prieuré une nouvelle ère de prospérité; mais elle n'était qu'un

mieux apparent et précurseur de la dernière crise. Le dernier prieur claustral prit possession le 30 mars 1786. C'était le P. Charles Augustin le Lorrain, religieux de la Madeleine de Rouen, issu d'une famille honorable de Châlons-sur-Marne. Les procès-verbaux des visiteurs témoignent de son zèle pour les intérêts de la maison et la pompe

des offices, éloges remarquables en ces derniers temps où une scandaleuse incurie déshonorait tant de monastères. Deux chanoines seulement, les Pères Grisel et Pâris, occupaient avec lui le prieuré. Le 17 mai 1787, ils transférèrent dom François d'Imbleval de La Frenaye, prieur, curé de SaintJacques du Mont-aux-Malades, au bénéfice de Saint-Germain-de-la-Ferté-Loupière, diocèse de Sens. Le 13 mars 1789, ils donnèrent la place de chapelain royal de Fréville au P. Jean-Baptiste Norin. Ce fut leur dernier acte comme patrons de bénéfices. Le 11 avril suivant, en exécution des ordres de Louis XVI, après avoir délibéré et recueilli les voix, ils députèrent Dom François Grisel pour les représenter à l'assemblée générale des trois états du Bailliage de Rouen, fixée au 15 avril. Le 29 du même mois, Dom le Christ, prieur de Sainte-Barbe-en-Auge, au diocèse de Lisieux, arriva du prieuré des Deux-Amants au Mont-auxMalades. C'était le dernier visiteur de province qui dût y paraître. Les prieurs de Saint-Lô et de la Madeleine l'y attendaient avec Dom le Lorrain et ses deux confrères. Le procès-verbal porte que les bons religieux conférèrent jusqu'au soir, sans doute sur les affaires du jour qui présageaient un sinistre avenir. En effet, le 2 décembre 1789, ils

écrivirent leur dernier acte capitulaire, ou plutôt leur arrêt de mort, en transcrivant dans leurs registres le fatal décret de l'Assemblée nationale du 28 octobre, qui suspendait l'émission des vœux dans tous les monastères du royaume. Le 27 février 1790, le prieur présenta au lieutenant du Bailliage de Rouen une déclaration contenant l'état des possessions, revenus et charges de la maison. Elle atteste la sage administration des derniers prieurs, qui, malgré la modicité des ressources, avaient réduit le déficit à quatre mille livres, dont trois cents livres empruntées au fermier Thiberville pour payer le commendataire, et deux cents livres pour l'achat de dix mines de blé distribuées aux pauvres du Mont-aux-Malades et de Saint-Aignan.

Par une concession récente, les religieux avaient aussi donné aux habitants le terrain nécessaire pour un nouveau cimetière, et comme ils étaient sans ressource en cas d'incendie, un autre terrain au bout de la rue principale pour y creuser un bassin profond, le tout, disent les Pères, pour le « bien, l'intérêt, la ressource et consolation des habitants du lieu, motif charitable qui nous dé« termine (1). »

(1) Ces deux concessions de terrain sont du 21 novembre 1781 (Aux actes capitulaires.)

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