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<< de M. Chassey, un de ses membres, dans l'instruc• tion qu'il a donnée le 21 janvier, qu'elle respecte << la religion, ses dogmes, qu'elle sait qu'elle ne peut << attenter à l'autorité spirituelle de l'église, qu'elle << sait que Dieu même a établi la religion, et qu'au«cune puissance humaine n'a droit sur elle. Ainsi « donc, mes frères, nous aurons toujours des temples pour y adorer le vrai Dieu, des autels pour y « sacrifier la même victime, les mêmes sacrements pour nous purifier, le même culte pour nous édi«fier, la même doctrine pour nous sanctifier, les « mêmes espérances pour nous consoler.

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Religion de mes pères, vous êtes conservée! Je «ne balance donc plus, mes frères, de vous donner

« l'exemple de l'obéissance à la loi.

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« Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de « cette paroisse qui me sont confiés, d'être fidèle « à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de << tout mon pouvoir la Constitution décrétée par « l'Assemblée nationale, et acceptée par le roi. » (6 février 1791.)

M. Doublet reconnut bientôt son erreur, et il choisit pour la réparer les circonstances les plus touchantes et les plus solennelles.

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Nous, Maire et officiers municipaux de Gou

ville, nous représentons (au district) que le ven

<dredi, 29 juin dernier, jour de Saint-Pierre, M. notre curé s'est rétracté de son serment entre vêpres et complies, aux fonts baptismaux, après avoir fait renouveler les vœux du baptême << aux enfants qui venaient de faire leur première « communion. (A Gouville, 1er juillet 1792).

Le vicaire de Quincampoix rompit avec le schisme par une lettre pleine de dignité et d'éloquence :

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Messieurs,

L'amour de la paix, l'attachement que vous « m'avez inspiré, le désir de continuer au milieu ⚫ de vous l'exercice de mon ministère, me déterminèrent à prêter le serment imposé par un dé«cret de l'Assemblée nationale à tous les fonction« naires publics. Les conséquences qui résultaient ⚫ de cette démarche ne m'avaient point échappe. Je les avais prévues avant de la faire; aussi pour « mettre ma conscience à l'abri des atteintes • qu'elles pouvaient lui porter, je me gardai bien de jurer purement et simplement. Mes restric⚫tions furent clairement énoncées dans le préambule de mon serment; mais par une imprudence « ou plutôt par une faiblesse dont je porte aujour• d'hui la honte, je n'osai demander qu'il en fut fait mention au procès-verbal; je fus rangé au

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« nombre des prêtres assermentés. Qu'il m'en coûte, Messieurs, pour vous déclarer dans ce « moment que les principes religieux dans lesquels j'ai été nourri, dont je ne me suis jamais départi, < et que je professerai hautement jusqu'au dernier soupir, ne me permettent pas de rester plus long⚫ temps dans cette classe. Tant que l'église a gardé le silence ou que sa voix ne s'est faite entendre ⚫ que par l'organe de quelques-uns de ses membres; tant que j'ai pu vous être utile sans trahir <ma conscience et mes premiers serments, j'ai différé cet aveu; mais aujourd'hui que les « deux tiers du clergé du second ordre, le corps • entier des premiers pasteurs, joints au vicaire de Jésus-Christ, s'élèvent contre la Constitution du clergé et ses fauteurs qu'ils condamnent d'une ⚫ voix unanime; aujourd'hui qu'il faut courber la « tête sous un joug étranger, rien ne m'arrête. « Il faut que je vous découvre le fond de mon âme. Il faut que vous sachiez que je veux vivre • et mourir au sein de l'Église catholique, aposto<< lique et romaine dans laquelle je suis né, et persé« vérer jusqu'au dernier soupir dans la soumission « et l'obéissance que j'ai jurées au vénérable prélat « de qui je tiens le caractère auguste dont je suis « revêtu, ainsi qu'à ses successeurs légitimes.

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Ce langage soulèvera sans doute contre moi « la tourbe des méchants. Déjà il me semble les ⚫ entendre crier à l'aristocrate, au parjure, à l'en« nemi de la patrie! Mais ce qui me console, ce qui « me rassure d'avance contre leurs clameurs insen«sées, c'est que vous, Messieurs, dont le patrio« tisme éclairé sait distinguer l'homme franc et vrai, • pour qui une conduite non conforme à ses principes serait le plus cruel de tous les supplices, de l'ennemi des lois, du perturbateur du repos public; vous les réduirez bientôt, ces noirs calomniateurs, à un honteux silence par le juste mépris auquel vous les condamnerez. Ce qui me « console encore, c'est que si la loi vous met dans la nécessité de me rayer du catalogue des fonctionnaires publics, j'ose espérer que, témoins ⚫ de ma conduite depuis dix huit mois que j'habite au milieu de vous, vous me compterez toujours parmi ces vrais citoyens, qui, dégagés de tout esprit de parti, ne désirent que la paix, la prospérité de l'Etat, et le bonheur de tous ceux qui « le composent. Dans cette douce confiance, je vous prie, Messieurs, d'insérer la présente dans « vos registres, d'en dresser procès-verbal, de le communiquer à MM. les Administrateurs du dis

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<<trict, et de me croire avec le plus parfait attache

ment, Messieurs, votre très humble et très obéis

"sant serviteur. »

MOLÉ, vicaire de Quincampoix.

A Quincampoix, le 22 mai 1791.

P.-S.

M. le Maire sait que j'ai reçu la moitié du traitement assigné aux vicaires asser⚫ mentés. S'il faut rendre une partie de la somme < que j'ai touchée, je promets de le faire à la première réquisition. >

La nuit même qui suivit l'envoi de cette pièce, une troupe de furieux assiégea la maison vicariale, en brisa toutes les vitres, et tenta d'en rompre les portes pour tuer le vicaire. Sa sœur qui était seule avec lui, mourut des suites de sa frayeur pendant cette horrible nuit. Pour lui, avec le secours d'une famille Marie, il put s'échapper sur le matin sans être vu, et se diriger en toute hâte vers Dieppe, où il s'embarqua pour l'Angleterre à travers mille dangers.

M. Molé est mort doyen d'Yvetot, le 7 juin 1832. (1)

Après la mort de leur curé intrus, les habitants

(1) Je dois ces détails à l'obligeance de son neveu, actuellement curé de Saint-Pierre-le-Vieux.

M. Molé,

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