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nobis facta esse credatur et a successoribus nostris in convulsa teneatur manibus propriis eam firmavimus et quam plurimos firmare fecimus.

Sig. Gauzfredi, Comiles.

Data in mense martio anno VI (1) regnante Hlotherio rege fuculsis in livites.

Le Clergé, dans sa marche habile, se servait de ses richesses pour augmenter son influence, et de son influence pour augmenter ses richesses: ses tribunaux d'abord n'avaient jugé que les affaires qui concernaient l'Église; bientôt ils empiétèrent sur la justice des barons, et leur juridiction finit par tout envahir. Voici un procès instruit devant Hardouin (2), archevêque de Tours. C'est sur la table même de l'archevêque que l'accord se signe, c'est en son nom que la charte est écrite Gandalbert, son vassal, plaide contre le couvent de Saint-Julien. Pour sauver son ame et celles de ses

parens, il reconnaît tous ses torts et renonce à ses prétentions: il est vrai qu'on lui fait dire qu'il est propriá voluntate ductus, nemine 'cogente, etc. Cet excès de précaution ne dépose-t-il pas contre les auteurs de la charte? A ce style on reconnaît les moines, les bons pères ne peuvent jamais avoir tort, toutes leurs prétentions sont justes: c'est par charité, c'est par pitié pour les ames des trépassés qu'ils veulent bien transiger. Mais comme au fond ils savent que c'est par la crainte de l'enfer qu'ils font agir leur partie adverse, que la terreur est une contrainte, et que la contrainte est un

(1) Cette charte doit être de 960; Lothaire monta sur le trône en 954. (2) Hardouin, archevêque de Tours de 950 à 985. Cè fùt lui qui consacra l'église de Notre-Dame de Loches,

moyen de nullité, ils ont bien soin de faire dire à Gandalbert qu'il agit librement. Ils lui ferment ainsi tout recours légal contre cette transaction, s'il vient jamais à découvrir qu'il est dupe de sa faiblesse.

Ce titre constate la date d'un fait historique d'ailleurs connu. Il fut écrit l'année où le roi Lothaire fit sacrer son fils Louis, le dernier roi de la race Carlovingienne.

Voici cette charte:

Notitiæ rei gestæ qualiter ego Guandalbertus domini Arduini archiepiscopi nepos anno incarnationis dominica M CCCC LXX VIII indictione VII requisivi aut repetivi a monachis sancti Juliani medietatem quarumdam decimarum videlicet de duabus quartis antiquis conjacentibus in villâ (1) Ciconiaco. Et de tertiæ quartæ quæ est sita in villa Grasciaco similiter antiquâ pertinentibus ad abbatiam (2) sancti Hilarii, quam in beneficium de suprædicto avonculo ut seniore meo et archiepiscopo Arduino tenere videbar: undè ipsas decimas me repentente et eisdem monachis nolentibus reddere, maxima inter me et illos contentio fuit ortæ: sed ubi cognovi ab ipsis monachis ut ab aliis fidelibus christianis quod dominus Theotolo fundator ejusdem lori beatè Juliani jam dictas decimas per seriem(3) carcharum eam omni integritate monachis eumdem locum incolentibus contraderat, et in regale preceptum quod de ipso monasterio est compositum scribi preceperat,

(1) Villà Ciconiaco: Cigoigne. Telle est la traduction de ces mots écrits au dos de la charte dans une note de deux lignes.

(2) Sancti Hilarii : Saint-Hilaire, Cette église fut construite vers l'an 600; c'était une des plus anciennes de Touraine.

(3) Carcharum, sans doute pour Cartarum.

propriâ ductus voluntate, nemine cogente, pro remedio animæ meæ, et genitoris mei qui id ipsum diebus vitæ suæ assenserat, et aliorum parentum meorum, ut omnium fidelium christianorum supra scriptas decimas sicut et eorum continet auctoritas absque ullâ repetitione aut contradictione liberè et quietè eos tenere et possidere concessi et ne aliquis heres aut successor meus allam querilam aut ullam calupniam de eis in ferre presumat. Hanc notitiam fieri precepi ac manibus propriis firmavi manibusque seniorun ut aliorum fidelium meorum affirmari rogavi.

Arduinus gratiâ di Turonorum archiepiscopus signum se crucis Guandalberti vassali (1)qui hanc notitiam propriâ ductus voluntate fieri jussit; signum (2) Corbonis vassalli; signum Arduini fratris ejus; signum Rutherii vassali; signum Senardi vassali; Mamerius clericus; Adalelm firmavit; signum Ervei; signum Addonis vassali.

Data simulque corroborata mense julio in civitate turoniis SUP. M. SA Domni Arduini archiepi. Anno ab incarnatione domini M CCCC LVIII in quo anno Hlotharius rex Cludovicum filium sicum regem ordinare fecit.

Une charte, d'Eudes (3), comte de Touraine, que l'on va lire, ne présente aucune particularité qui n'ait déjà

(1) Vassali: vassalul: vassal. On nommait ainsi alors les officiers d'un suzerain.

(2) Corbonis: ce Corbon était seigneur des Roches: son petit-fils fit bâtir sur les bords de la Loire un château fort dont les ruines subsistent encore. On remarque une tourelle que l'on nomme la lanterne de Roche-Corbon.

(3) Eudes 1er, comte de Touraine, fils du comte Thibaut dit le Tricheur,

été relevée dans celles qui précèdent. On remarquera seulement la formule finale : ce n'est pas une signature que l'on demande au comte Eudes: il eût peut-être été embarrassé pour la donner, c'est le signe de la sainte croix qu'il pose au bas de la charte. Les parties contractantes prenaient Dieu à témoin de leurs engagemens; elles juraient de les tenir sur les saints Évangiles ou sur les reliques des saints qu'on avait soin d'apporter; puis elles faisaient au bas de la charte le signe de la sainte croix de cette manière le clergé ménageait l'amour-propre des puissances du siècle et trouvait moyen de les attacher à leur parole par la crainte des peines éternelles dont il menaçait les parjures.

In nomine summi Salvatoris Domini nostri quidem Odo gratiâ Dei comes notum hymmo (1) et percognitum esse volumus cunctis sanctæ Ecclesiæ fidelibus presentibus scilicet at futuris precipuèque successoribus nostris quia deprecatus est nos quidam vassalus ac fidelis noster nomine Gosfredus uti ex rebus beneficii sui quod per nostræ largitionis donum tenere videtur hæc est sup. fluvium... cum aqua decurrenti sanctæ

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Mariæ Ravinnensi scilicet. qui eumdem locum tenuerint sub institutione censu annuatim. . . .... nostræ auctoritatis testamentum concederemus; cujus deprecationem recipientes concessimus jam dicta sanctæ Mariæ prelibatos arpennos cum aquâ quidem adjacenti sitos in pago Turonico. Terminantum autem ex unâ parta viâ publicâ ex duabus terrâ ex eodem be

épousa en premières noces Mahaud de Normandie, et en deuxièmes Berthe de Bourgogne qui épousa depuis le roi Robert. Eudes mourut en 995. (1) Hymmo pour imo.

neficio, quarta (1) Jugenne fluvio. Eo namque tenore prelibatam terram Velaquam sanctæ Mariæ concedimus ut habeant fratres eumdem locum tenentes licenciam de super quisquid melius eligerint operandi solventes aunis singulis in festivitate sancti Maximi quæ celebratur XIII Kl. septembris censum solidos II et dener. IIII et eis non amplius non requiratur, et si de eodem censu negligentes quisquam, aut tardi extiterint id ipsum ei emendare studeant et quod tenuerint non ideò amittant: habebuntque licentiam si eis necessitas extiterit dandi vendendi cuicumque voluerint est autem hæc auctoritas pleniorem in Dei nomine obtineat firmitatem manu propriâ eam per signum sanctæ crucis adfirmavimus atque corroboravimus et fidelibus nostris utriusque ordinis corroborari decrevimus.

S. Odonis comitis; S. Guaniolis; S. Gilduini (2)
Salmurensis, clerici; S. Gilduini Bretuliensis,
S. Guarini præpositi; S. Raimundi Blesensis;
S. Girberti Brenensis; S. Gauscelini Blesensis.

Emma, sœur du comte Eudes, avait épousé Guillaume, deuxième du nom, duc d'Aquitaine, un des plus puissans seigneurs de son temps; il est le premier qui ait pris le titre de duc de cette province: la Guyenne avait été confisquée par Lothaire et donnée à Hugues de France: Guillaume résista au Roi et au duc, défit leur général Geoffroy, comte d'Anjou, et força Lothaire à lui donner l'investiture de ce fief. Quand Hugues Capet usurpa le trône, Guillaume refusa de le recon

(1) Jugenne pour Viginnæ, Vingennæ, la Vienne.

(2) Gilduini Salmurinsis: Gilduini de Saumur joua un grand rôle dans la guerre des comtes de Touraine et d'Anjou.

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