صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

III. Mémoires sur la population et les revenus de Paris à la fin du XIe siècle.

M. Geraud lit l'extrait de deux mémoires, l'un sur la population, l'autre sur les revenus de Paris à la fin du XIIIe sièle. Ce travail est tiré des notes qui accompagneront la publication du Livre de la taille de Paris pour l'an 1292, publication qui, entreprise d'abord au nom de la Société de l'histoire de France, se poursuit actuellement aux frais du gouvernement sous les auspices de M. le Ministre de l'instruction publique, qui a désiré s'en réserver la publication (4).

M. Geraud établit son calcul sur deux bases. La première est un rapport de la population à la superficie, qui a été présenté avec toute la réserve qu'exigeait l'incertitude d'un pareil élément pour une époque reculée. La seconde est un manuscrit authentique, du temps de Philippe de Valois, qui donne la population des baillies, des sénéchaussées et des principales villes de France par paroisses et par feux. Les deux résultats obtenus d'après ces deux bases présentent une très petite différence et donnent, pour la population de Paris, à la fin du XIIe siècle, une moyenne d'environ deux cent trente mille habitans.

M. Geraud n'a donné que les résultats d'un second Mémoire sur les revenus de Paris à la même époque. D'après la comparaison qu'il a faite de la valeur du mare d'argent, du titre des monnaies, du rapport de l'argent à la consommation aux XIIIe et XIXe siècles, la somme de 12.245 livres 8 sous qui forme le total général du Livre de la taille de Paris, aurait aujourd'hui une valeur absoluc de 505,766 fr. 50 cent. et une valeur commerciale ou échangeable de 1,518,851 fr. 50 cent. En adoptant la proportion du cinquantième entre les revenus présumés et les impôts, proportion qui paraît avoir été la base de la répartition des tailles pendant tout le règne de Philippe-le-Bel, M. Geraud arrive à conclure que la partie de la population soumise à l'impôt, en 1292, possé

(1) MM. les membres de la Société de l'Histoire de France ne doivent donc plus compter sur cet ouvrage. Voir les procès-verbaux des séances du 8 décembre 1836 et du 5 mars 1837.

424

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE.

dait en meubles et en immeubles, un revenu annuel qui représenterait aujourd'hui 75,941,575 francs.

.M. Fauriel annonce, pour une prochaine séance, un-rapport sur la dernière édition de Sidonius Apollinarius publiée récemment à Lyon, avec une traduction française, par MM. Grégoire et Collombet, en 3 vol. in-8.

PAR

MATHIEU MARAIS,

AVOCAT AU PARLEMENT.

SUITE (1).

[ocr errors]

-25 Septembre 1723. Je me suis amusé ces vacances à chercher tous les ouvrages de La Fontaine qui ne sont ni fables ni contes, tant imprimés que manuscrits. J'en ai trouvé beaucoup et cela m'a donné lieu de composer l'Histoire de sa vie et de ses ouvrages (2) depuis 1654, qu'il donna la traduction de l'Eunuque de Térence, jusqu'en 1695 qu'il est mort. On ne croirait jamais qu'il eût tant travaillé, et qu'il ait eu des correspondances pendant toute sa vie avec tout ce qu'il y a de plus illustre et de plus grand dans le royaume, pour la naissance et pour l'esprit. J'ai trouvé deux recueils de poésies imprimés à Paris, en 1671, où il y a des pièces qui sont devenues fort rares, comme le Songe de Vaux, le Différent de belle bouche et de beaux yeux, et la comédie de Climène ;

(1) Voir précédemment page 146.

(2) Cet ouvrage a, comme nous l'avons déjà dit précédemment, t. VII, dé cette série, page 330, été imprimé en 1811, chez Renouard,

[ocr errors][merged small]

Il s'est fait un assassinat affreux auprès de Calais de quatre Anglais qui venaient voyager en France, et un cinquième qui retournait en Angleterre. On leur a volé onze cents guinées, puis ils ont été tués dans leurs chaises de postes, et le gouverneur de Calais les a renvoyés tous embaumés dans un vaisseau en Angleterre avec un valet suisse, seul réchappé de cette malheureuse affaire. Ils avaient montré leur or à Calais, les voleurs les avaient suivis, et cela ne donnera pas aux Anglais envie de venir voir la France, qui se passera bien d'eux, car ils ne nous aiment point et sont très hauts avec nous, malgré notre politesse et notre civilité.

6 Octobre.

- M. d'Iberville, ci-devant envoyé en Angleterre et en Espagne pour négociations secrètes, m'est venu voir ce matin. Il m'a raconté la surprenante inondation arrivée à Madrid par un orage qui a noyé la duchesse de la Mirandole, le prince et plusieurs autres personnes dans une maison et un jardin où ils étaient assemblés pour la conversation. Le prince de Cellamare, le Nonce, le duc de Livia, se sont échappés par miracle. La muraille du jardin a été emportée par un torrent qui à tout inondé. Madame d'Aunoy, dans son Voyage en Espagne, parle d'un pareil accident où elle pensa mourir, et elle dit qu'elle se trouvait bien malheureuse d'être venue si loin pour se noyer dans un second étage. M. d'Iberville, qui me contait tout cela, ne comptait pas qu'il mourrait le soir subitement. J'ai été fort surpris d'apprendre la nouvelle de sa mort. Il était fort bon homme pour un Normand, savait beaucoup de choses; mais il parlait trop pour un homme d'État et vous assassinait de cent histoires que vous ne saviez point et qui ne finissaient point.

[ocr errors]

Louange à Dieu! repos au mort!

Et paix en terre à nos oreilles !

-La princesse de Conti fait ce qu'elle peut pour

revenir à la cour sans être d'accord avec son mari. Le Roi veut qu'elle sorte de son couvent et qu'elle vienne parer sa cour qui gagnera beaucoup à la revoir. Son mari sera bien fâché; mais on n'est pas fâché de le fâcher.

17. Le Roi a fait une grande nomination d'archevêchés, évêchés et abbayes vacans. Je remarque seulement ici Cambrai donné à l'évêque de Laon, fils du duc d'Orléans, qui n'a pu être reçu duc et pair au Parlement, parce que sa naissance n'est point prouvée et qu'il a été baptisé sous le nom de Coche, valet de chambre du duc. Il sera plus facilement prince de l'Empire à Cambrai. Laon est donné à l'évêque de Marseille qui a bien servi pendant la peste et qui a bien crié contre les pères de l'Oratoire. L'archevêché de Rouen est donné à l'évêque de Nantes (Trestan), débauché, ignorant et nullement janséniste. L'abbé de Monaco a l'archevêché de Besançon ; il n'est pas ami des jésuites et est grand chicanier; cet archevêché était destiné à l'abbé de Mouchy, évêque d'Autun, qui, depuis sa nomination du 8 janvier 1721, n'a point pris de bulles dans l'espérance d'avoir ce Besançon qu'il n'a point. Les Monaco avec leur souveraineté se font traiter d'Altesse. L'évêché de Marseille à l'abbé de Villeneuve, homine inconnu, Provençal, qui n'a d'autre métier que d'être ami de l'archevêque d'Aix. L'évêque de Rennes a l'évêché de Nantes, Rennes n'est que de dix à douze mille livres de rentes, Nantes est de trentecinq mille. Il eût voulu tout-à-fait être hors de la

« السابقةمتابعة »