de fes plus proches parens, & dix mille piquiers le fuivoient, aiant leurs piques enrichies d'argent, avec la pointe garnie d'or; & enfin trente mille hommes de pié, qui faifoient l'arriére-garde. Ils étoient fuivis des chevaux du Roi, au nombre de quatre cens, qu'on menoit à la main.

A cent ou fix vingts pas de là, venoit Syfigambis, mere de Darius, fur un char, & fa femme fur un autre, & toutes les femmes des deux Reines fuivoient à cheval. Il y avoit enfuite quinze grands chariots, où étoient les enfans du Roi, & ceux qui avoient foin de leur éducation, avec une troupe d'Eunuques, qui ne font pas en petite confidération parmi ces peuples. Puis marchoient les concu bines, jufqu'au nombre de trois cens foixante, en équipage de Reines, fuivies de fix cens mulets, & de trois cens chameaux, qui portoient l'argent du Roi, & qui étoient efcortés d'une nombreuse garde d'archers.

Après, venoient les femmes des Officiers de la Couronne, & des plus grands Seigneurs de la Cour : puis les vivandiers & les valets d'armée, montés auffi fur des chariots.

A la queue étoient quelques Compagnies armées à la légére, avec leurs Chefs, qui fermoient toute la marche.

Ne croiroit-on pas que c'eft ici une defcription de tournoi, & non d'une marche d'armée ? Conçoit-on que des Princes fenfés aient été capables d'une telle folie, de mener avec leurs troupes un attirail fi incommode de Femmes, de Princeffes, de Concubines, d'Eunuques, de Serviteurs, & de Servantes? La coutume du pays l'exigeoit: c'en étoit affez. Darius à la tête de fix cens mille hommes, & au milieu de ce fuperbe appareil qui étoit pour lui feul, fe jugeoit grand, & enfloit par toute cette vaine pompe extérieure l'idée qu'il avoit de luimême. Réduit à fa jufte mesure, & à fon mérite perfonnel, qu'il étoit petit! Il n'eft pas le feul qui ait pensé de la forte, & de qui l'on puiffe porter le même jugement. Mais il eft tems de mettre aux mains les deux Rois.

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de fes plus proches parens, & dix mille piquiers le fuivoient, aiant leurs piques enrichies d'argent, avec la pointe garnie d'or; & enfin trente mille hommes de pié, qui faifoient l'arriére-garde. Ils étoient fuivis des chevaux du Roi, au nombre de quatre cens, qu'on menoit à la main.

A cent ou fix vingts pas de là, venoit Syfigambis, mere de Darius, fur un char, & fa femme fur un autre, & toutes les femmes des deux Reines fuívoient à cheval. Il y avoit enfuite quinze grands chariots, où étoient les enfans du Roi, & ceux qui avoient foin de leur éducation, avec une troupe d'Eunuques, qui ne font pas en petite confidération parmi ces peuples. Puis marchoient les concu bines, jufqu'au nombre de trois cens foixante, en équipage de Reines, fuivies de fix cens mulets, & de trois cens chameaux, qui portoient l'argent du Roi, & qui étoient efcortés d'une nombreuse garde d'archers.

Après, venoient les femmes des Officiers de la Couronne, & des plus grands Seigneurs de la Cour : puis les vivandiers & les valets d'armée, montés auffi fur des chariots.

A la queue étoient quelques Compagnies armées à la légére, avec leurs Chefs, qui fermoient toute la marche.

Ne croiroit-on pas que c'eft ici une defcription de tournoi, & non d'une marche d'armée ? Conçoit-on que des Princes fenfés aient été capables d'une telle folie, de mener avec leurs troupes un attirail fi incommode de Femmes, de Princeffes, de Concubines, d'Eunuques, de Serviteurs, & de Servantes? La coutume du pays l'exigeoit: c'en étoit affez. Darius à la tête de fix cens mille hommes, & au milieu de ce fuperbe appareil qui étoit pour lui feul, fe jugeoit grand, & enfloit par toute cette vaine pompe extérieure l'idée qu'il avoit de luimême. Réduit à fa jufte mesure, & à fon mérite perfonnel, qu'il étoit petit! Il n'eft pas le feul qui ait penfé de la forte, & de qui l'on puisse porter le même jugement. Mais il eft tems de mettre aux mains les deux Rois.