صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

& enfin celle de Méléagre. Voila ce qui formoit la fameuse Phalange Macédonienne, compofée ici, comme on voit, de fix corps diftingués, ou de fix brigades. D'habiles Généraux étoient à la tête de ces Corps différens, mais Alexandre en étoit toujours le premier Général, & en régloit toutes les opérations. La cavalerie fut placée fur les deux ailes: les Macédoniens avec les Theffaliens à la droite, ceux du Péloponnése & les autres Alliés à la gauche. Cratére commandoit toute l'infanterie de l'aile gauche, & Parménion l'aile toute entiére. Alexandre s'étoit réfervé le commandement de la droite. Il avoit recommandé à Parménion de fe tenir le plus près qu'il pourroit de la mer, pour fe mettre hors d'état d'être envelopé par les Barbares; & à Nicanor au contraire, de fe tenir affez éloigné des montagnes, pour n'être point à portée des traits de ceux qui s'en feroient faifis. Il couvrit la cavalerie de fon aile droite des coureurs de Protomaque, & des Péoniens; & fon infanterie, des archers d'Antiochus. Il réferva les * Agriens commandés par

* Agria étoit une ville mor Rhodope. entre le mont Hoemus & le

Attale, qui étoient fort eftimés, & quelques troupes nouvellement arrivées de Gréce, pour les oppofer à celles que Darius avoit pofées fur les

montagnes.

Pour l'armée de Darius voici quelle étoit fa difpofition. Aiant eu avis qu'Alexandre marchoit à lui en bataille, il fit paffer la riviére de Pinare à trente mille chevaux, & à vingt mille hommes de trait, afin de pouvoir ranger commodément fes troupes en deça. Il plaça au centre, les trente mille Grecs qu'il avoit à fa folde, qui étoient fans contredit la fleur & la force de fon armée, & qui ne le cédoient en rien pour le courage à la Phalange Macédonienne ; & trente mille Cardaques fur leur droite avec autant fur leur gauche, le lieu n'en pouvant pas tenir davantage. Ils étoient tous pefamment armés. Le refte de l'infanterie, diftingué par nations, étoit placé derrière la premiére ligne. Il feroit à fouhaiter qu'Arrien eût marqué combien ces deux lignes. avoient chacune de profondeur. Elle devoit être extraordinaire dans un terrain tel que celui de ce défilé, fur tout par raport au grand nombre des

[ocr errors]

troupes Perfanès. Sur la montagne qui étoit à la gauche contre l'aile droite d'Alexandre Darius plaça vingt mille hommes, difpofés de telle forte, qu'a la faveur des finuofités de la montagne, les uns étoient derriére l'armée d'Alexandre, & les autres l'avoient en tête.

Darius, après avoir rangé fon armée, fit repaffer la riviére à fa cavalerie, & en envoia la plus grande partie vers la mer contre Parménion, parce que c'étoit le lieu où elle pouvoit le mieux combattre ; & jetta le refte fur la gauche, du côté de la montagne. Mais, comme il vit qu'elle feroit inutile de ce côté-là, à caufe que le lieu étoit trop étroit, il en fit repaffer encore une grande partie fur la droite. Pour lui, il se plaça au centre de fon armée, felon la coutume des Rois de Perfe.

Alexandre, voiant prefque toute la cavalerie de l'ennemi contre fon aile gauche, où il n'y avoit que celle du Péloponnése, & celle de quelques autres Alliés, y envoia en diligence la cavalerie Theffalienne, & la fit paffer derriére fes bataillons pour n'être point aperçue des Barbares. A la même gau

che il plaça devant fon infanterie les archers de Créte, & les Thraces de * * C'étoit un Sitalce, qui étoient couverts par la roi de Thrace. cavalerie. Les étrangers à la folde étoient derriére tous les autres.

Comme il s'aperçut que fon aile droite n'avoit pas tant de front que la gauche des Perfes, laquelle auroit pu l'enveloper, & la prendre en flanc,, il tira du centre de fon armée deux Régimens d'infanterie qu'il y envoia, avec ordre de paffer par derriére pour ne point attirer l'attention des ennemis. Il renforça auf cette aile des troupes qu'il avoit oppofées aux Barbares de la montagne. Car comme il vit qu'ils ne defcendoient point, il les fit attaquer par les Agriens & quelques archers, & les chaffa vers le fommet; de forte qu'il fe contenta de laiffer là trois cens che vaux pour les contenir, & envoia le refte, comme j'ai dit, pour fortifier fon aile droite, qu'il étendit par ce moien au dela de celle des Perfes.

Les deux armées étant ainfi rangées en bataille, Alexandre marchoit lentement pour laiffer reprendre haleine à fes troupes, de forte que l'on crut que l'on ne fe battroit que fort tard.

Car Darius contenoit les fiennes au

deça de la riviére, pour ne point perdre l'avantage de fon pofte; & il fit même paliffader les endroits de la rive qui n'étoient point affez efcarpés, ce qui fit croire aux Macédoniens qu'il craignoit déja d'être battu. Quand les armées furent en préfence, Alexandre paffant à cheval le long des rangs, appelloit par leurs noms les principaux Officiers tant des Macédoniens que des étrangers, & exhortoit les troupes à bien faire, leur parlant à chacune felon le génie & l'humeur de leur nation. Aux Macédoniens, il repréfentoit les ancien» nes batailles qu'ils avoient gagnées » en Europe, la gloire encore récente » de la journée du Granique, le grand » nombre de villes & de provinces qu'ils avoient laiffées derriére eux, après les avoir foumises à leur obéif» fance. Il ajoutoit qu'une feule vi»ctoire alloit les rendre maîtres de l'empire des Perfes, & que les dépouilles de l'orient feroient le prix » de leur valeur & de leurs fatigues. » Il animoit les Grecs, par le fouve»nir de tous les maux que les Perfes, » ennemis irréconciliables de la Gré

[ocr errors]

دو

دو

رو

[ocr errors]
« السابقةمتابعة »