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il porta la

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guerre jufques dans le « fein de la Macédoine & de la Grèce. « Après lui, Xerxès defcendit encore « avec une multitude effroiable de « Barbares pour nous combattre ; & « aiant été vaincu en une bataille na- «< vale, laiffa, en fe retirant, Mardo- « nius en Grèce, pour faccager nos « villes, & défoler nos campagnes. « Mais qui ne fait que Philippe mon « pere a été affaffiné par ceux que les « vôtres ont fubornés fous de grandes « efpérances? Car, vous autres Perfes, vous entreprenez des guerres im- « pies; & aiant les armes à la main, « vous mettez la tête de vos ennemis « à prix. Et vous-même tout récem- «< ment, quoique fuivi d'une grande armée, vous avez promis mille ta- « lens à quiconque me tueroit. Je ne « fais donc que me défendre & " ne fuis point l'aggreffeur. Auffi les « dieux, qui font pour la bonne caufe, « ont favorifé mes armes ; & à l'aide « de leur protection j'ai réduit une « grande partie de l'Afie fous mon « obéiffance, & vous ai défait vous- « même en bataille rangée. Au refte, « quoique je ne vous dûffe rien accor- « der de tout ce que vous me deman- «

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» dez, parce que vous ne m'avez pas » fait bonne guerre ; néanmoins, » vous venez vous préfenter à moi » comme fuppliant, je vous donne » ma parole que je vous rendrai fans » rançon votre mere, votre femme, Et vincere, » & vos enfans. Je veux vous mon»trer que je fai vaincre, & obliger vicis fcio. » les vaincus. Que fi vous craignez

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de vous mettre entre mes mains. je vous donnerai ma foi que vous » pourrez venir en affurance. Mais » fouvenez-vous une autre fois quand » vous m'écrirez, que vous écrivez » non-feulement à un Roi, mais à » votre Roi. » Therfippe fut chargé de cette lettre.

Alexandre, paffant de là dans la Phénicie, reçut la ville de Biblos dans dans fon obéiffance. Tout fe rendoit à fon approche, mais perfonne ne le fit avec plus de plaifir que les Sidoniens. On a vû comment, dix-huit ans auparavant, Ochus avoit détruit leur ville, & fait périr tous fes habitans. Quand il fut retourné en Perse, ceux qui à cause de leur trafic, ou par quelque autre hazard, s'étoient trouvés abfens, & avoient échapé au maffacre, y retournérent, & rebâtirent

la ville. Mais ils avoient confervé tant d'horreur pour les Perfes depuis cette barbarie, qu'ils furent ravis de trouver cette occafion de fecouer leur joug: auffi furent-ils les premiers de ces pays-là qui envoiérent faire leurs foumiffions au Vainqueur malgré Straton leur Roi, qui s'étoit déclaré pour Darius. Alexandre lui ôta la couronne, & permit à Ephestion de mettre en fa place celui des Sidoniens qu'il jugeroit le plus digne d'une fi haute fortune.

Ce Favori étoit logé chez deux jeunes freres des plus confidérables du pays, aufquels il offrit le fceptre : mais ils le refuférent, apportant pour raison de leur refus, que par les loix de l'Etat nul ne pouvoit monter fur le trône, qu'il ne fût du fang roial. Epheftion, admirant cette grandeur d'ame, qui méprifoit ce que les autres cherchent par le fer & par le feu: Continuez, leur dit-il, « de penfer ainfi, vous qui les premiers avez « compris combien il eft plus glorieux de refufer un roiaume, que de le « pofféder. Mais, au moins, donnez- « moi quelqu'un de la race roiale, qui «e fe fouvienne, quand il fera Roi, «

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» que vous lui avez mis la couronne » fur la tête. « Ces deux freres voiant que plufieurs, dévorés d'ambition afpiroient à ce haut rang, & que, pour y parvenir, ils faifoient fervi lement la cour aux Favoris d'Alexandre, déclarérent qu'ils ne connoiffoient perfonne plus digne du diadéme, qu'un certain Abdalonyme defcendu, quoi que de loin, de la tige roiale, mais fi pauvre qu'il étoit contraint, pour vivre, de cultiver par un travail journalier un jardin hors de la ville. Sa probité l'avoit réduit, comme beaucoup d'autres, à cette pauvreté. Uniquement occupé de fon travail, il n'entendoit point le bruit des armes qui avoit ébranlé toute l'Afie.

Les deux freres auffitôt, l'étant allé chercher avec les habits roiaux le trouvent qui arrachoit les mauvaifes herbes de fon jardin. Ils le faluent Roi; & l'un deux portant la parole: » Il s'agit, lui dit-il, de changer ces » vieux haillons avec l'habit que je » vous apporte. Quittez cet extérieur » vil & bas dans lequel vous avez » vieilli: a prenez un cœur de Roi:

& in Regisanim, quanentiam perfer. Et a Cape Regis animum, | dignus es, iftam conticùm

mais portez & confervez fur le trô- « ne cette vertu qui vous en a rendu « digne. Et quand vous y ferez mon- « té, devenu le fouverain arbitre de «< la vie & de la mort de tous vos ci- « toiens, gardez-vous bien d'oublier «< l'état dans lequel, ou plutôt pour «< lequel vous avez été choifi. » Il fembloit à Abdalonyme que c'étoit un fonge, & ne comprenant rien à tous ces difcours, il leur demandoit s'ils n'avoient honte de fe mocquer ainfi de lui. Mais comme il tardoit trop à leur gré, ils le nettoient euxmêmes, & lui jettent fur les épaules une robe de pourpre toute brillante d'or ; & après lui avoir fait mille fermens qu'ils ne fe moquoient point, ils le conduisent au palais.

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La renommée incontinent porta cette nouvelle dans toute la ville. Le plus grand nombre en fut ravi de joie quelques-uus en murmurérent, principalement les riches, qui, pleins de mépris pour la baffeffe de fa fortune précédente & pour fa pauvreté, ne purent s'empêcher d'en marquer in regali folio refidebis, in quo accipis regnum› vitæ necifque omnium imò hercule " propter civium dominus, cave quem. 2. Curt. oblivifcaris hujus ftatus

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