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il

toutes les troupes à une feule perfonne dans un pays fi grand & fi peuplé. Pour le gouvernement civil, le mit tout entier entre les mains d'un Egyptien, nommé Doloafpe. Car, voulant que l'Egypte continuât à être gouvernée felon les anciennes loix & les coutumes reçues, il crut qu'un Egyptien naturel qui les connoiffoit de longue main, étoit plus propre à cet emploi qu'un étranger quel qu'il fût.

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Afin de faire avancer plus promtement l'ouvrage de fa nouvelle ville. il nomma Cléoméne pour y veiller ; & le chargea auffi du foin de lever le tribut que devoit paier l'Arabie, Comme c'étoit un fort méchant homme, il abusa étrangement de fon autorité pour opprimer cruellement les peuples.

§. I X.

Alexandre, de retour d'Egypte, fonge à aller chercher Darius. En partant, il apprend la mort de la femme de ce Prince. Il lui fait rendre tous les honneurs dûs à fon rang. Il passe l'Euphrate & le Tigre, & atteint Darius. Famenfe bataille d'Arbéles.

Arrian. lib.

Plut. in A

681.

cap. 12-14.

ALEXANDRE, après avoir mis Diod.lib.17. ordre aux affaires d'Egypte, en partit $30-536 vers le printems, pour aller en Orient 3. pag. 111chercher Darius. En paffant par la 'in Palestine, il apprit une nouvelle qui lex. p. lui caufa beaucoup de chagrin. Il avoit 2. Curt. lib. laiffé, en allant en Egypte, le gouver- 4. cap. 9-16. nement de la Syrie & de la Paleftine Justin. 1.11. à Andromaque, pour qui il avoit une grande confidération. Ce Gouverneur étant venu à Samarie régler quelques affaires, les Samaritains fe mutinérent ; &, dans un tumulte, ils mirent le feu à la maifon où il étoit, & l'y brulérent. Apparemment que ce fut un effet de la rage où ce peuple étoit de voir qu'on lui refufoit les priviléges qu'on venoit d'accorder aux Juifs fes ennemis. Cette action irrita extrêmement Alexandre contre eux. Il

AN.M. 3674.
Av.J.C.3 30.

fit mourir tous ceux qui y avoient eu part, chaffa tous les autres de la ville de Samarie, y mit à leur place une colonie de Macédoniens, & donna le reste de leurs terres aux Juifs.

Il s'arréta quelque tems à Tyr, pour régler toutes les affaires des pays qu'il laiffoit derrière lui en s'avançant à de nouvelles conquêtes.

A peine étoit-il parti, qu'il fut averti par un Eunuque que la femme de Darius venoit de mourir en travail d'enfant. Il retourna fur fes pas, & alla au pavillon de Syfigambis, qu'il trouva baignée de larmes, & couchée par terre, au milieu des jeunes Princeffes éplorées comme elle, & près du fils de Darius encore enfant, d'autant a plus digne de compaffion qu'il reffentoit moins des maux qui le regardoient plus que tout autre. Alexandre les confola avec une bonté & une tendreffe, qui marquoient affez qu'il étoit lui-même pénétré d'une vive & fincére douleur. Il fit à la Reine des funérailles très-magnifiques, où rien ne fut épargné. Un des Eunuques qui

a Ob idipfum mifera- xima ex parte ad ipfum bilis, quòd nondum fen-redundantem. 2. Curt. tiebat calamitatem, ma

du

gardoient la chambre, & qui avoient été pris avec les Princeffes, s'enfuit camp, & courut apprendre à Darius la mort de fa femme. Il fut affligé au dernier point de cette trifte nouvelle, fur-tout parce qu'il la croioit privée des obféques dues à fon rang. L'Eunuque le détrompa, en lui răportant les honneurs qu'Alexandre avoit fait rendre à la Reine après fa mort, & les bontés qu'il avoit toujours eues pour elle pendant fa vie. A ce mot, de cruels foupçons lui vinrent dans l'efprit, & ne lui laifférent point de repos.

Aiant tiré l'Eunuque à part, il lui tint ce difcours. Si tu reconnois « encore Darius pour ton Maître & « ton Roi, di moi par le refpect que « tu dois à cette grande lumiére de « * Mithrès qui nous éclaire, & à cette «< main que le Roi te tend, di moi fi « en pleurant la mort de Statira, je ne « pleure pas le moindre de fes maux; « & fi, étant tombée entre les mains « d'un jeune vainqueur, la perte de fon honneur n'a pas précédé celle de « fa vie. « Alors l'Eunuque fe jettant à

Les Perfes adoroient le foleil fous le nom de Mi

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thrès, & la lune fous celui de Mithra.

fes piés, le conjure de ne pas faire ce tort à la vertu d'Alexandre, de ne pas deshonorer ainfi fa femme & fa fœur après fa mort, & de ne pas fe priver lui-même de la plus grande des confolations qu'il pouvoit avoir dans fes malheurs, qui étoit de croire qu'il avoit été vaincu par un Prince fort au-deffus des foibleffes des autres hommes. Qu'il devoit plutôt admirer Alexandre de ce qu'il avoit donné aux femmes des Perfes de plus grandes preuves de fa continence, qu'il n'en avoit donné aux Perfes mêmes de fa valeur. Et avec des fermens & des exécrations horribles, il lui confirme tout ce qu'il vient de dépofer, & lui fait le détail de tout ce qu'on avoit connu de la fageffe, de la tempérance, & de la magnanimité d'Alexandre.

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Alors Darius rentrant dans la falle où étoient fes Courtifans, & levant les mains au ciel, fit aux dieux cette priére. Dieux, qui préfidez à la »naiffance des hommes, & qui dif» posez des Rois & des Empires, fai» tes-moi la grace qu'après avoir rẻ» tabli la fortune des Perfes, je la » transmette à mes defcendans dans » le même éclat que je l'ai reçue, afin

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