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tas. Il avoit un frere appellé Néoptoléme, dont la fille Olympias époufa Philippe. Ce Neoptoléme, par le crédit de fon gendre, étoit parvenu à partager la roiauté avec fon frere aîné, à qui feul elle appartenoit de droit. Cette premiére injustice fut fuivie d'une plus grande. Car, après la mort d'Arymbas, Philippe fit fi bien par fes intrigues ou par fes menaces, que les Moloffes chafférent Eacidas fils & fucceffeur légitime d'Arymbas, & qu'ils établirent Alexandre, fils de Néoproléme, feul roi de l'Epire. Ce Prince, non feulement beau-frere. mais gendre de Philippe, dont il époufa la fille nommée Cléopatre, comme il fera dit dans la fuite, porta la guerre en Italie, où il mourut, Après quoi Eacidas remonta fur le trône de ses aieux, régna feul en Epire, & tranfmit la couronne à fon fils le grand Pyrrhus, fi renommé dans l'hiftoire Romaine, & coufin iffu de germain du grand Alexandre par leur bifaieul commun Alcétas.

Philippe, après fes expéditions dans l'Illyrie & dans la Thrace, tourna ses

*Fuftin, livre 8. ch. 6. [Prince. & confond cette tronque la généalogie de ce fucceffion.

Liban. in

vûes du côté du Péloponnéfe. Cette Demofth.in contrée de la Gréce étoit alors dans Philipp.a. de terribles agitations. Lacédémone, Demofth. fans autre droit que celui du plus fort, s'érigeoit en Souveraine. Argos & Melléne opprimées eurent recours à Philippe. Il venoit de conclure la paix avec les Athéniens, qui, sur la foi de' leurs Orateurs gagnés par ce Prince, avoient cru qu'il alloit fe détacher des Thébains. Loin de le faire, quand il eut fubjugué la Phocide, il partagea avec eux fa conquête. Les Thébains embrafférent avec joie l'occasion favorable qui fe préfentoit de lui ouvrir une porte pour entrer dans le Péloponnéfe, où leur haine invétérée contre Sparte ne ceffoit de fomenter les divifions, & d'entretenir la guerre. Ils follicitoient Philippe de s'unir avec eux, & avec les Mefféniens & les Argiens, pour humilier ensemble Lacédémone.

Ce Prince entendit volontiers à la propofition d'une alliance qui s'accordoit avec fes vûes. Il propofa aux Amphictyons, ou plutôt il leur dicta le Décret qui ordonnoit, que Lacédémone laifferoit jouir Argos & Mefféne d'une indépendance entiére

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comme le portoit un traité récem ment conclu; & fous ombre de ne pas commettre l'autorité des Etats Généraux de la Gréce, il fit en même tems marcher de ce côté-là un gros corps de troupes. Lacédémone, juftement allarmée, réclama le fecours des Athéniens, & preffa fortement par une ambaffade la conclufion d'une ligue néceffaire à la fûreté commune. Toutes les Puiffances intéreffées à traverfer cette ligue, firent leurs diligences pour en venir à bout. Philippe représenta par fes Ambaffadeurs aux Athéniens, qu'ils auroient tort de se déclarer contre lui: que s'il n'avoit point rompu avec Thèbes, il n'avoit rien fait en cela contre les traités : que pour manquer à fa parole, il faloit l'avoir engagée, & que les traités mêmes faifoient foi qu'il n'avoit rien promis à cet égard. Il difoit vrai, à s'en tenir aux articles exprimés, & aux conventions publiques: mais Eschine, dans l'affemblée, avoit donné de vive voix cette parole en fon nom. Les Ambaffadeurs de Thébes, d'Argos, & de Mefféne, preffoient auffi de leur côté les Athéniens très-vivement, & leur reprochoient de n'a

voir déja que trop favorifé fous main les Lacédémoniens ennemis de Thébes, & tyrans du Péloponnéfe.

Démofthéne, infenfible à toutes Philip.. ces follicitations, & uniquement attentif aux véritables intérêts de fa patrie, monta fur la Tribune aux harangues, pour appuier la négociation de Lacédémone. Il reproche aux Athéniens, felon fa coutume, leur nonchalance & leur pareffe. Il expofe les deffeins ambitieux de Philippe, qui va toujours en avant, & ne tend à rien moins qu'à fe rendre maître de toute la Gréce. » Vous excellez, «< leur dit-il, vous & lui dans ce qui « fait l'objet de votre application & « de vos foins: vous parlez mieux « que lui, & il agit mieux que vous. « L'expérience du paffé devroit au « moins vous ouvrir les yeux, & vous « rendre à fon égard plus circonfpects & plus foupçonneux: mais elle ne « que vous endormir, Actuelle. « ment il fait défiler des troupes vers «< le Péloponnése, & il y envoie de « l'argent; & l'on attend à toute << heure qu'il arrive en perfonne à la « tête d'une puiffante armée. Vous « croiez-vous donc en fûreté, quand «

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» il fe fera rendu maître de tout » ce qui vous environne ? L'art a » inventé, pour la garde & pour le » falut des villes, diverfes défenses » de toute efpéce: remparts, mu» railles, foffes, & autres ouvrages » femblables. Mais la nature ceint & » environne les fages d'un boulevart » commun, qui les couvre de tous côtés, & qui pourvoit au bien & » au falut des Etats. Quel est donc » ce boulevart? C'eft la défiance. « II conclud, en exhortant les Athéniens à fe réveiller de l'affoupiffement où ils font, à fecourir promtement les Lacédémoniens, & fur-tout à punir fans délai les traîtres domeftiques, qui par de faux raports, joints à des affurances captieufes, ont trompé le peuple, & caufé les calamités préfentes.

La rupture n'éclata pas encore entre les Athéniens & Philippe ; ce qui laiffe lieu de croire que celui-ci fufpendit fon entreprise contre le Péloponnése, pour n'avoir pas tant d'ennemis ensemble fur les bras. Mais il ne demeura pas en repos, & tourna fes vûes d'un autre côté. Depuis lontems Philippe regardoit l'Eubée comme fort propre, par fa fituation, à favorifer

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