SÉANCES ET TRAVAUX DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES COMPTE RENDU PAR M. CH. VERGÉ Docteur en droit, Avocat à la Cour d'appel de Paris A L'ADMINISTRATION DU COMPTE RENDU RAPPORT SUR LA SITUATION DES CLASSES OUVRIÈRES EN 1848 PAR M. BLANQUI (1). Industrie cotonnière. Rouen et la Seine-Inférieure. Le département de la Seine-Inférieure est un de ceux qui ont le plus souffert de la crise de 1848. Nulle part en France, si ce n'est peut-être à Lille, les travailleurs n'ont été plus cruellement atteints par le fléau du désordre, et par toutes les misères qui en sont la conséquence. Entrons d'un pas ferme et résolu dans ce triste examen, qui restera plein d'enseignements mémorables pour les classes ouvrières. La Normandie a longtemps figuré au rang des plus opulentes provinces de France par son agriculture et par son commerce. Traversée par un grand fleuve, dont l'embouchure est le port de Paris, riche de ses gras pâturages sans rivaux dans le monde, en communication facile avec l'Angleterre par ses côtes, avec l'Amérique par Le Havre, aucune catastrophe ne semblait devoir troubler sa prospérité, ni menacer l'exis (1) Voir tome IV (2e série), page 317. |