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Introd. résolus longtemps avant qu'ils fussent aċ

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cordés.

Le roi les voulait, et se trouva volontiers avoir fait ce qu'il avait desiré faire.

La révolution était déja commencée en France dès l'année précédente; et dès les commencements de l'année 1788, des discussions relatives aux protestants avaient amené des débats entre la cour et les parlements; les pairs s'étaient accoutumés à faire usage de leur droit de séance, et y prenaient souvent la parole. L'institution des assemblées provinciales avait rappelé l'antique usage de délibérer sur les affaires publiques, et la forme admise dans ces assemblées avait' préparé les ordres à l'idée de se réunir et de délibérer ensemble.

Des écrits, remarquables par la liberté du style et la force du raisonnement, avaient agité l'opinion publique; un rapport fait par un membre du parlement de Paris, nommé Tendeau, avait provoqué la convocation des états-généraux. Le roi avait

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accueilli et demandé communication de Introd l'ouvrage; l'auteur avait été assez vivement Pièces j interpellé par sa compagnie. Un édit sur l'état civil des protestants, auquel le parlement s'opposait, avait provoqué une défense du roi aux pairs de siéger jusqu'à nouvel ordre. Leur résistance les détacha de la cour; plusieurs parlements de province avaient été mandés, les actes d'autorité devenaient chaque jour plus nécessaires, à mesure qu'ils se multipliaient davantage. La lutte s'éleva bientôt entre les parlements et les assemblées provinciales; le bien public était le motif ou le prétexte, les opinions et les sentiments se divisaient selon les intérêts particuliers, il résultait de ces débats et des prétentions contraires, que les principes de législation en France n'étaient ni assurés, ni même connus. Un vieil adage disait, Si veut le roi, si veut la loi; et, sans trop comprendre cette expression gothique, l'autorité royale en concluait qu'elle seule était législative; les cours de justice préten

Introd. daient

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que

pro

la vérification et l'enregistrement des édits royaux étant nécessaires à leur mulgation et exécution, la puissance législative résidait partiellement en eux: ils convenaient bien que l'émanation de la loi appartenait à la couronne; mais, se réservant le droit de mettre ou non la loi en action, ce droit devenait illusoire. « Ce serait, dit « un discours du roi aux chambres assem

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» II

blées, une étrange constitution que celle qui réduirait la volonté du roi à la valeur de l'opinion d'un de ses officiers. établissait que la liberté des suffrages, en sa présence, n'était qu'un conseil, et non une délibération. Des prétentions du trône, il résultait que son pouvoir était absolu, par conséquent le despotisme positif; du - droit réclamé par les cours de justice, il résultait que le droit d'empêcher équivalait à une autorité absolue, et par conséquent était un autre despotisme négatif ; des prétentions de l'un et de l'autre, il résultait la nation, ne se donnant ni son roi, ni

que

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ses parlements, n'était rien de cette confusion de prétentions, et de cette absence de principes, il résulta enfin que le défaut de législation étant mis à découvert, l'opinion publique put conclure aisément qu'il fallait mettre quelque chose à la place de rien; et ce pouvoir légal, déterminé, ne se trouvant nulle part sans contradiction, les étatsgénéraux pouvaient seuls le conférer.

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Enfin, le parlement de Paris fit, le 3 Pièces j. juin, un arrêté contenant une sorte de déclaration des limites de la monarchie et des droits des cours souveraines, appelant du tout aux futurs états-généraux. Deux de ses membres, Desprémenil et Monsalbert, échappés à des lettres de cachet, venaient de se réfugier au Palais; il fut résolu d'attendre la réponse du roi séance tenante. Toute cette classe de citoyens, dans une grande capitale, qui, par leurs lumières ou leur loisir, prennent une part momentanée, mais très-active, aux affaires publiques, s'était rangée du côté du parle

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Introd. ment; les salles du Palais étaient remplies de curieux ou d'intéressés; l'esprit de liberté, qui était alors le seul esprit public, voyait la liberté publique du côté de l'opposition à des ministres peu considérés ; l'effervescence était ce qu'elle pouvait être alors, le Palais fut investi.

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Un officier militaire vint sommer de livrer les deux magistrats, ne pouvant les reconnaître, il fut obligé de se retirer : à une seconde instance, ils se livrèrent euxPièces j. mêmes, et furent sur le champ conduits aux lieux désignés pour leur exil. Peu de jours après, le roi tint un lit de justice, un nouvel ordre de chose y fut annoncé avec tout l'appareil de la puissance; mais cet appareil n'étoit déja plus imposant un nouveau tribunal, celui de l'opinion, s'était élevé sur les débris des tribunaux politiques, dont les débats annonçaient l'insuffisance; les nouveaux plans d'administration y furent cités et jugés; les cours souveraines de judicature, dépouillées d'une grande partie

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