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Tuer un Homme, c'est détruire une Créature raisonnable; mais étouffer un bon Livre, c'est tuer la Raison elle-même.

A LONDRES.

MDCCLXXXVIII.

* Le titre de ce morceau très singulier, où j'ai suivi de beaucoup plus près mon Auteur que ne voudront le croire ceux qui ne consulteront pas l'Original, et où j'ai plutôt retranché qu'ajouté; ce titre est; AREOPAGITICA: A Speech for the Liberty of unlicens'd Printing ; To the Parliament of England.

SUR

LA LIBERTÉ DE LA PRESSE*,

C'EST au moment où le Roi invite tous les François à l'éclairer sur la manière la plus juste et la plus sage de convoquer la Nation: c'est au moment où il augmente son Conseil de cent quarante-trois Notables appellés de toutes les Classes, de toutes les Parties du Royaume, pour mieux connoître le

* Mirabeau published in 1789, the Théorie de la Royauté, d'après la Doctrine de MILTON, to which he prefixed an Essay on him and his works; aud he concludes by a just reprehension of Voltaire, for his peremptory and perfunctory decision against MILTON as a Writer of Prose; "Maintenant on peut "apprécier, à leur juste valeur, les assertions que Voltaire s'est "permis sur le compte de MILTON. S'il faut l'en croire, "MILTON, que les Anglois regardent aujourd'hui comme un poëte "divin étoit un très-mauvais écrivain en prose. Il resta pauvre et "sans gloire.

"

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Un poëte, bel esprit et gentilhomme de la chambre, devoit "être peu propre sans doute à juger par lui-même les écrits politiques du républicain-Mais comment ce prodigieux "Voltaire toujours prêt à expédier un brevet d'immortalité au premier avorton du Parnasse qui lui adressoit quelques rimes "adulatrices, a-t-il été si souverainement injuste envers la plû"part des grands hommes, dont il devoit si bien connoître le "secret et défendre l'héritage?"

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vœu et l'opinion publique : c'est au moment où la nécessité des affaires, la méfiance de tous les Corps, de tous les Ordres, de toutes les Provinces; la diversité des principes, des avis, des prétentions, provoque impérieusement le concours des lumières et le contrôle universel; c'est dans ce moment que, par la plus scandaleuse des inconséquences, on poursuit, au nom du Monarque, la liberté de la Presse, plus sévérement, avec une inquisition plus active, plus cauteleuse, que ne l'a jamais osé le despotisme Ministériel le plus effréné.

Le Roi demande des recherches et des éclaircissemens sur la constitution des Etats- Généraux, et sur le mode de leur convocation, aux Assemblées Provinciales, aux Villes, aux Communautés, aux Corps, aux Savans, aux Gens de Lettres: et ses Ministres arrêtent l'ouvrage posthume d'un des Publicistes les plus reputés de la Nation! Et soudain la Police, convaincue de sa propre impuissance pour empêcher la circulation d'un Livre, effrayée des réclamations qu'un coup d'autorité si extravagant peut exciter; la Police, qui n'influe jamais que par l'action et la réaction de la corruption, paie les exemplaires saisis, vend le droit de contrefaire, de publier ce qu'elle vient de proscrire, et ne voit dans ce honteux trafic de tyrannie et de tolérance, que le lucre du privilége exclusif d'un jour!

Le Roi a donné des Assemblées à la plupart de ses Provinces, et le précis des procès-verbaux de

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