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SOMMAIRE. 1re PARTIE. Histoire. État militaire et politique de la France à la mort

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Sa politique. Siége de la Rochelle. Guerres de la France contre l'Espagne. - Créqui dans la Savoie. - Gustave-Adolphe et Guébriant en Allemagne.-Rohan dans la Valteline. -Guerre de trente ans. - Les six armées de la France. Abaissement de la maison d'Autriche. Turenne et Condé. - Parallèle de ces deux capitaines. - Bataille de Rocroi. Journées de Fribourg. Nordlingue. - Prise de Dunkerque. Campagne d'Italie.- Campagne de Catalogne,- de l'Artois.- Bataille de Lens.- Traité de Westphalie. Mazarin.- La Fronde. - Bataille de Rhétel. Bataille du faubourg Saint-Antoine.

Mariendal.

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Bataille des Dunes. - Paix des Pyrénées.

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2me PARTIE. Organisation. État des forces et composition des armées de la France sous Louis XIII. Nouveaux systèmes de guerre.- La brigade de Turenne.- Mœurs militaires. Histoire de l'infanterie. - Fusiliers et bombardiers. - Les régiments. -Intendants d'armée. -Commissaires généraux. - Chirurgiens.- Tableaux.

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Louis XIII n'avait point encore atteint sa neuvième année quand la loi de l'hérédité l'appela à monter sur le trône de France.

Le royaume était alors divisé en cercles militaires placés sous l'autorité presque absolue de quelques chefs puissants dont les attributions et les droits rappelaient, en quelque sorte, les prérogatives des barons féodaux du douzième siècle.

Cette division territoriale était une des bases de l'édit de Nantes. Le roi de Navarre, en abjurant la foi de Calvin, en reniant les croyances au nom desquelles il avait combattu, avait dû sacrifier les éléments de l'unité monarchique, si laborieusement constituée par Louis XI, aux exigences des chefs calvinistes, ses compagnons de guerre, et à celles des plus fiers champions du catholicisme.

Il est vrai que, sous son administration régulière, ces éléments s'étaient raffermis, que le principe d'autorité souveraine et de hiérarchie militaire sur lequel reposait ce système s'était vigoureusement reconstitué. La condamnation du maréchal de Biron, la conquête de Sédan, la soumission du duc de Bouillon, avaient fait comprendre aux grandes familles féodales que les temps des anciens ducs de Bourgogne, de Normandie et de Guienne étaient passés, et que l'épée fleurdelisée du roi de France était désormais la seule expression absolue du pouvoir.

Mais ce système, sans danger sous la main ferme du vainqueur d'Ivry, n'était-il pas menaçant et plein d'orages pour l'avenir de la France et de la monarchie, en y substituant le droit d'un enfant en bas âge, et le gouvernement d'une femme au caractère faible et obéissant à des influences étrangères ? Et puis, les vieux ferments des guerres civiles existaient encore; les haines religieuses n'étaient qu'assoupies; la variété du sol elle-même, la différence des races, les antipathies qui régnaient entre certaines provinces, tout semblait favoriser le morcellement du territoire français; tout pouvait faire craindre le retour d'une fédération territoriale.

Telle était la situation politique de la France lorsque Henri IV tomba sous le poignard d'un assassin. Aussi le corps du roi de France était-il à peine recouvert du linceul funéraire, que déjà, dans la prévision d'une révolution politique, chaque chef de province s'était armé pour défendre sa position et faire valoir ses droits, comme si, nouvel Alexandre, Henri de Navarre eût laissé la couronne au plus digne.

Sully lui-même, le vieil ami du roi de France, le compagnon d'armes du héros de Coutras, courut se renfermer dans la Bastille, et veillant mèche allumée, plaça ses intérêts personnels sous la sauvegarde du canon de cette forteresse (1).

Sur tous les points de la France retentit le bruit des armes, partout on fit des préparatifs de guerre. C'est dans ces circonstances que la régence fut confiée à Marie de Médicis. Voici quelle était la position des divers chefs de partis.

(1) Sully, le grand administrateur, le ministre puissant, a laissé sur cette partie de sa carrière une tache qui fait ombre à l'éclat de sa renommée. Il se trouva mêlé à toutes les transactions de la royauté avec les partis. Sully, dit un historien, avait accompli avec mauvaise foi la plupart de ses arrangements. Sa vieillesse n'avait rien de calme, et le dépit d'avoir perdu sa place le jetait sans cesse dans de nouvelles conspirations, mais cela secrètement et tout en protestant de son obéissance envers la Reine. Les débris de sa correspondance constatent qu'il fut l'âme de la plupart des révoltes qui agitèrent les provinces du Midi.

Dans la Provence, le duc de Guise, fils de ce Balafré qui s'était élevé si près du trône pendant la Ligue, s'était créé un pouvoir redoutable par l'ascendant qu'il exerçait sur les populations catholiques du Midi.

Dans le Dauphiné, Lesdiguières, véritable roi des montagnes, avait, fier gentilhomme, planté les couleurs de son parti sur les villes fortifiées, sur les châteaux, sur les rochers escarpés qui de Grenoble jusqu'à Gap bordent les frontières des Alpes. Henri IV l'avait confirmé dans le gouvernement de cette province, où il pouvait si aisément se rendre indépendant.

Le Languedoc et une partie de la Guienne obéissaient à la lignée des Montmorency - Damville, dont l'influence était aussi grande qu'au temps de Coligny.

Dans le Lyonnais, c'était la famille de Joyeuse. Dans la Bourgogne, où le maréchal de Biron avait un moment rêvé de reconstituer l'ancien duché de Charles le Téméraire, c'était le duc de Mayenne.

La Normandie, sous l'influence de la famille Matignon, était fidèle à la royauté. Il n'en était pas de même de la Bretagne, cet éternel foyer d'indépendance, ce pays des Rohan, des Soubise, des Penthièvre, des Craon, des Laval, des Clisson, etc., qui avait conservé les mœurs sauvages des Bretons au temps de la conquête. Vendôme, bâtard de Henri IV, voulait, comme autrefois le duc de Mercœur, sous la Ligue, fonder un gouvernement indépendant au milieu de ces rudes contrées.

Mais le plus influent de tous ces chefs était Condé, ce représentant armé de la féodalité, qui se faisait appeler le roi des gentilshommes. Il était dans la destinée de cette famille d'être constamment à la tête des partis. Avec lui marchaient les princes de Conti et de Soissons, les dues de Mayenne, de Nevers, de Longueville, de Vendôme, de Retz, de Bouillon, etc. Ce parti puissant, qui rêvait le retour aux anciens priviléges, avouait les desseins les plus audacieux contre la régence, contre la royauté elle-même.

Au milieu de tant d'ambitions diverses, de tant d'intérêts personnels, apparaît la belle et imposante figure de Du Plessis Mornay, que le peuple avait nommé le Pape des huguenots, et qui de tous ces hommes était le seul de bonne foi, le seul désintéressé, le seul vraiment patriotique. Chef et expression du parti calviniste modéré, mais partisan dévoué de la royauté, il remplit dans l'histoire de cette époque un rôle qui n'a pas été assez compris ou plutôt assez grandi par les écrivains. Placé comme arbitre entre les partis opposés, il défendit les prérogatives du roi contre les atteintes de la féodalité et de la démocratie, et les droits des grands et du peuple contre les empiétements du pouvoir royal.

C'était là une rude tâche, et on ne lui a point tenu assez compte de la manière loyale et ferme dont il s'en acquitta.

Du Plessis Mornay était gouverneur de Saumur. Ami et compagnon d'armes de Henri IV, il avait suivi et partagé sa fortune depuis 1576 jusqu'à son élévation au trône. Tour à tour capitaine, ambassadeur, homme de plume et homme d'épée, il avait combattu, écrit, négocié et servi la cause royale avec

le dévouement le plus absolu. « D'illustre naissance, dit un contemporain, » d'esprit sublime, d'éloquence admirable, Du Plessis eut longtemps la surin>> tendance des affaires du plus grand roi du monde. Il était l'un de ses >> principaux ministres, l'un de ses plus chers confidents, et sans l'avis de » Mornay, le roi n'aurait rien entrepris de considérable. » Et si un jour il s'éloigna de la cour, s'il se retira dans son gouvernement, c'est que Henri était sur le trône et se pouvait passer de lui.

Mais, lorsqu'il apprit la mort du roi, il s'empressa de protéger de son influence la minorité de son successeur. « En France, dit-il aux hommes de tous les partis, nous avons ce privilége de la part de Dieu que les rois n'y meurent point.» C'était tracer tout d'abord sa règle de conduite. Et il ne s'en éloigna point. Il disait à l'ambitieux Condé : La France est le seul contrepoids à opposer en Europe à la grandeur et pesanteur de l'Espagne; si vous la plongez dans la guerre civile, le contrepoids cessant d'exister, l'Europe entière en souffrira. Il disait à Rohan, le plus jeune des chefs calvinistes, le plus ardent, et qui, songeant à remplacer Coligny, proposait sans cesse des mesures énergiques: Notre royaume est comme un vieux manteau frippé et refrippé sur lequel la brosse ne peut plus passer rudement sans emporter la pièce.

Si on l'eût écouté, la politique de Richelieu ne fût point devenue une nécessité. Un écrivain d'un rare talent (1) a ainsi caractérisé cette période de l'histoire:

(1) M. Joachim Ambert, officier supérieur de cavalerie, vient d'écrire sur Du Plessis Mornay un livre plein d'intérêt, auquel nous empruntons les lignes biographiques qui suivent. M. Ambert, qui s'était placé si haut dans la littérature militaire par des ouvrages justement estimés, vient de révéler dans un genre nouveau (La politique et la philosophie) la souplesse, l'originalité, l'élévation de son beau talent. Si, comme il le dit lui-même, c'était « bonheur que la narration d'une si belle vie d'études et de guerre, de souffrance et de dévouement, vie pleine, complète, utile, à laquelle il ne manque rien, pas même l'auréole du martyre, » on peut ajouter qu'il s'est aussi acquitté avec bonheur de cette tâche, et que si, écrivain, il est heureux d'avoir trouvé un si bon sujet d'étude, la mémoire du noble Du Plessis Mornay doit être estimée heureuse aussi d'avoir rencontré un tel historien. Du Plessis Mornay est un des meilleurs livres qui aient été écrits dans ces derniers temps.

«Du Plessis Mornay naquit le 5 novembre 1549, au château de Buhi, au moment où François Ier mourait, et mourut au moment où Louis XIV naissait. Sa place est large dans l'histoire; il vit Henri II, François II, Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII. Sectateur de Calvin, Du Plessis Mornay vit le développement de la Renaissance, assista aux guerres civiles du seizième siècle, et entendit les cris sinistres de la Saint-Barthélemy. Il connut la Ligue, les Seize et les Barricades. Après avoir été l'un des plus nobles amis de Henri IV, le plus désintéressé de tous, Mornay entrevit dans sa vieillesse le despotisme de Richelieu.

>> Sa figure apparaît belle et simple au milieu des troubles et de la confusion qui régnèrent à cette époque. Tour à tour conseiller des princes et du roi, ambassadeur, écrivain, général, il assiste aux conseils des souverains, au congrès des nations, il sait quitter la plume pour l'épée, être bon capitaine, et porter avec gloire la lourde armure des Mornay, ses ancêtres (a). Un de

(a) La maison de Mornay remonte jusqu'à 1085 par une filiation non interrompue. Un titre de 1249 prouve que Guillaume de Mornay fut cautionné par saint Louis dans un emprunt de 500 livres tournois qu'il fit au camp devant Damiette. Cette famille, qui descend deux fois par les femmes de la maison

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