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claire vision de Dieu. Ceux-ci portent le nom d'anges, de bons anges; les autres sont appelés mauvais anges, diables, démons.

LE D. Est-il certain que tous les anges rebelles aient été précipités dans l'enfer, pour y être détenus pendant l'éternité? Alors comment expliquerezvous la tentation d'Eve par le démon? Je vous demanderai encore pourquoi on donne le nom d'anges à ces esprits qui furent mis en possession du ciel ?

LE TH. La réponse à ces questions terminera ce que nous avions à dire sur les anges dans cet entretien. On convient que les anges rebelles furent tous punis à l'instant même de leur péché, et qu'ils subissent, qu'ils subiront toujours le châtiment de leur révolte; mais vous désirez savoir si tous furent alors précipités dans l'abîme de l'enfer? Tenez d'abord pour certain, d'après des textes formels de Job (1 et 2.), de l'Evangile (Passim), de saint Pierre (1.5.), de saint Pauł (Eph. 2. 6.), que tous les démons n'ont pas été renfermés dans l'enfer, proprement dit, du moins pour y rester toujours, mais que Dieu, pour des fins qui nous sont inconnues, en a placé un nombre considérable dans les régions de l'air, selon l'expression de saint Paul, où ils accomplissent les volontés divines qui leur. sont imposées. Saint Jérôme écrivait, en commentant l'épître aux Ephésiens: « C'est l'opinion de tous les docteurs, que l'air placé entre le ciel et la terre est rempli de puissances ennemies. » Et saint Augustin, après

avoir signalé leur haine contre l'homme, leur envie, leur orgueil, nous dit aussi que des anges rebelles habitent les régions de l'air (L. 8.c. D. 12.). Ils nous circonviennent tous, selon saint Cyprien, comme l'ennemi qui cherche le côté faible de la place pour s'en emparer (Tr. de Z.). Et afin de couronner ces témoignages par le plus imposant possible, je vous renvoie à l'Evangile et aux autres livres du Nouveau-Testament, où vous verrez que Jésus-Christ et ses apôtres ont fait sortir les démons des corps des possédés, dans une foule de circonstances qu'il est` inutile de rapporter. Cette croyance n'offre aucune contradiction avec nos assertions précédentes sur la punition des anges rebelles; car le mot abîme pourrait s'entendre, en général, du châtiment infligé à ces coupables, tous précipités dans l'enfer, ou lieu bas, relativement aux régions qu'ils habitaient, sans que tous aient été relégués dans le même endroit. Nous concilions ces sentiments d'une ma nière plus simple encore, en disant que les démons furent précipités dans les enfers, à l'instant de leur révolte, et qu'ensuite le Seigneur en fit sortir ceux qu'il destinait à l'accomplissement de ses volontés. Quant au supplice, il n'y a point d'exception en faveur des mauvais anges répandus sur la terre et dans les airs; Dieu est assez puissant pour le leur faire subir, et partout, et toujours.

Le mot ange vient du grec Ayyos, qui signifie messager, envoyé, comme : 7 Malac en hébreu. C'est une dénomination, non de nature mais d'office, prise du ministère qu'exercent les

anges, cn portant les ordres de Dieu, ou en révélant aux hommes ses volontés, ainsi que l'indiquent ces paroles de saint Paul aux Hébreux : Tous les anges ne sont-ils pas des esprits chargés d'une administration, et envoyés pour l'utilité de ceux qui ont part à l'héritage du salut? (1.) Le nom d'esprits, en grec Saipovec, démons, est pris en mauvaise part, et affecté aux anges rebelles. Leur chef Lucifer, est souvent appelé diaboλ05, le diable, accusateur ou calomniateur. On le nomme encore satan, de l'hébreu ou, qui signifie adversaire, ennemi.

Le D. Nous voici à la question de l'homme; elle est pour nous d'un intérêt personnel; aussi vous prierai-je de la traiter avec les développements dont elle est susceptible.

LE TH. Ce serait un grand et agréable travail; Ne pouvant l'entreprendre dans nos entretiens, je me bornerai à ce qui paraîtra essentiel, vous laissant le reste à acquérir dans vos lectures et vos méditations. Le Créateur n'avait pas destiné le monde matériel à devenir le domaine des anges, ni à contribuer immédiatement à leur félicité. Il l'avait tiré du néant et préparé avec magnificence, pour le bonheur d'une autre créature, qui devait ètre établie dans une condition,à la fois spirituelle et corporelle, afin que par l'homme, tout être dans ce monde, rendit gloire au Créateur.

Son corps fut formé du limon de la terre, suivant l'expression de la Genèse : Formavit de limo terræ;

-et c'est probable ו יצר עפר מן האדמה : en hebreu

ment de Adama, terre, que le premier homme a été

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appelé Adam. (1) Aussitôt le corps de l'homme formé, Dieu répandit sur son visage un souffle de vie,et ainsi l'homme devint vivant et animé. ( Gen.2.) Cette âme ne fut pas, comme le corps, composée d'éléments, mais le Seigneur la créa spirituelle, intelligente et libre. Elle n'était pas non plus une émanation, une portion de Dieu, dont la nature simple exclut toute division; nous trouverions ainsi le panthéisme spirituel avec le cortège de ses absurdités. Saint Augustin voyait dans ces paroles de la Genèse, la preuve manifeste de la création de l'âme que Dieu donna au premier homme : Hoc testimonio satis admonemur, ex nihilo Deum fecisse animam quam primo homini dedit. (In Gen. ) Il ne se trouvait point d'aide sur la terre pour Adam qui lui fût semblable. ( Gen. 2.) Dicu forma donc la femme pour qu'elle fût unie à l'homme, et que l'espèce humaine se multipliât. Eve, en hébreu ¶ Havvâ, vie, ou plutôt, source de vie, fut le nom donné par Adam à la première femme, parcequ'elle devait être la mère de tous les hommes. (Gen. 3.) Tous donc tirent leur origine d'Adam et d'Eve: les différences qu'on remarque dans la couleur, la conformation des divers peuples s'expliquent facilement par les climats qu'ils habitent, par leurs coutumes et leur genre de vie.

(1) Cette explication, qui rappelle à l'homme son humble origine, n'est pas acceptée par tous les commentateurs. Certains veulent qu'Adam dérive de DT et augm. qui, d'après eux, signifierait élevé, dominateur.

LE D. Quel était l'état d'Adam et d'Eve, au moment de leur création?

LE TH. Nous savons par l'Ecriture sainte et les traditions, qu'ils étaient remplis de qualités, comblés des dons de la magnificence du Créateur; qu'ils avaient l'esprit orné de connaissances intellectuelles et morales (Eccli. 17.); le cœur exempt de ces inclinations vicieuses qui nous humilient et nous affligent aujourd'hui. Dieu avait créé l'homme immortel, il l'avait fait pour être une image qui lui ressemblát. (Sap. 2.). Aussi, dit saint Augustin, n'avait-il pas à subir les misères que le Dieu juste impose à ceux qui les ont méritées (C. Jul.). Que pouvait-il craindre? qu'avait-il à souffrir, ajoute le saint docteur, dans cette abondance de si grands biens, où la mort n'était point à redouter, non plus que les infirmités corporelles; où rien, en un mot, ni dans la chair ni dans l'esprit, ne troublait cette félicité ? (Civ. L. 4. 10.) Outre ces dons de la nature, Dieu avait accordé à Adam et à Eve, la grâce surnaturelle, pour les sanctifier dans l'ordre de la vision béatifique à laquelle ils étaient destinés. Voilà quelques idées de l'heureuse condition de nos premiers parents. Elle eût aussi été la nôtre, s'ils n'étaient devenus prévaricateurs, en abusant du libre arbitre qu'ils avaient reçu du Créateur.

LE D. C'est donc à la faute dont ils se sont rendus coupables, que nous devons attribuer les maux de toute espèce, qui affligent l'humanité! A

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