صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

DOUZIÈME ENTRETIEN.

SUITE DE LA CONSTITUTION DE L'ÉGLISE.

LE. D. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les développements dans lesquels vous êtes entré sur la constitution de l'Eglise. Mais avec ces propriétés extérieures n'en a-t-elle 9 qu'on peut appeler internes, comme l'unité de croyance?

pas

aussi

LE TH. Pour mettre un peu d'ordre dans nos questions, il a fallu examiner de suite ce que vous appelez la partie extérieure de la constitution de l'Eglise; maintenant passons à ce que nous y trouvons d'intérieur : son unité, sa sainteté, son autorité. Nous établissons d'abord que l'Eglise de Jésus-Christ doit être une pour la croyance, c'est-à-dire qu'elle doit avoir une seule et même foi. Vous connaissez ces paroles du Sauveur à ses apôtres Enseignez aux hommes d'observer tout ce que je vous ai ordonné. Préchez l'Evangile à toute créature, quiconque ne croira pas sera condamné. (Marc. 16.) D'où il résulte qu'il n'y

a qu'une foi, comme il n'y a qu'un seul Seigneur. (Eph. 4.) L'unité pour le baptême est évidente, puisque selon les expressions du Sauveur, il faut être régénéré dans l'eau. (Joan. 3.) Celui-là sera sauvé qui aura cru et aura été baptisé. (Marc. 16.) Il n'y a qu'un baptême, écrivait saint Paul aux Ephésiens. (4.) Jésus-Christ a établi et déterminé à ses apôtres les sacrements, dont ils devaient être les dispensateurs dans son Eglise. Dès lors il ne peut appartenir à personne d'en restreindre, d'en augmenter le nombre, non plus que de se dispenser de les recevoir, suivant les expressions que nous venons de citer: Enseignezleur d'observer tout ce que je vous ai prescrit. Voilà l'unité pour les sacrements dans l'Eglise du Christ; il y a encore unité de société, de régime, puisqu'elle est comparée à une bergerie, (Joan 10. ) à une cité, ( Matth. 5.) à un corps. Car comme notre corps n'étant qu'un, est composé de plusieurs membres, et qu'encore qu'il y ait plusieurs membres, ils ne font tous néanmoins qu'un même corps... Nous avons tous été baptisés dans le même esprit, pour n'étre tous ensemble qu'un même corps, soit juifs, soit gentils, soit esclaves, soit libres. (Cor. 1a. 12.) Mais dans une bergerie, il y a un pasteur, dans une cité, un magistrat supérieur, le corps a une tête; ainsi il faudra dans l'Eglise de JésusChrist unité pour la soumission à un chef suprême, et à ceux qui, sous sa juridiction, sont en rapport immédiat avec les membres de cette société. Une foi, une espérance, un amour, un bap

[ocr errors]

tême, une bergerie, un pasteur, un corps, un chef, un médiateur, un Seigneur, un Dieu père de tous, telle est l'unité, l'admirable lien qui constitue l'Eglise de Jésus-Christ, et en démontre la perfection. Pour ne pas accumuler les citations prises dans les docteurs anciens, arrêtonsnous à ces paroles de saint Cyprien et de saint Augustin : « Il n'y a qu'un Dieu, qu'un Christ, qu'une Eglise, qu'une foi, et un peuple étroitement uni par le lien de la concorde, ne formant qu'un seul corps.» (De Un. Eccl.) «Si notre communion est l'Eglise du Christ, disait le saint docteur aux donatistes, la vôtre n'est point l'Eglise de Jésus-Christ, car cette Eglise est une, n'importe où elle soit.» ( C. D. ) Ce qui est déduit de ces paroles du Sauveur : Sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et non pas mes Eglises.

LE. D. J'admire avec vous cette majestueuse unité qui caractérise l'Eglise de Jésus-Christ. Voulez-vous me faire connaître aussi sa sainteté ?

LE TH. Contemplez-la, cette Eglise, sainte par sa constitution, dans son chef qui est JésusChrist. C'est lui qui est la tête du corps de cette Eglise, ( Col. 1.) le chef sur toute l'Eglise qui est son corps. (Eph. 1.) Sainte dans sa doctrine : c'est le Sauveur qui a dit : Instruisez toutes les nations, enseignez-leur d'observer tout ce que je vous ai ordonné. Sainte aussi dans ses sacrements et son culte extérieur. Elle est sainte encore dans ses membres, en ce sens, qu'ils sont appelés à la

C

sainteté, comme dit saint Paul aux Romains : A vous saints par vocation (1). Saint Pierre donne aux membres de cette Eglise le nom de nation sainte (1a. 2), et n'est-ce pas pour se former une épouse sainte que Jésus-Christ a versé son sang sur la Croix? Saint Paul écrivait aux Ephésiens en ces termes magnifiques: Jésus-Christ a aimé l'Eglise et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier. Après l'avoir purifiée dans le baptême de l'eau, par la parole de vie, pour la faire paraître devant lui pleine de gloire, n'ayant ni tache,ni ride, ni rien de semblable, mais étant sainte et irrépréhensible (5). L'apôtre avait dit au commencement de cette même lettre : Vous êtes de la même cité que les saints. Toutefois, ne donnez pas à ces expressions un sens trop étendu, en concluant que tous les membres de cette Eglise doivent être saints. Vous seriez dans l'erreur. Oui, il y aura toujours des saints dans cette société que le Sauveur a formée, et dont il est écrit que les portes de l'enfer ne prévaudront jamais contre elle, mais elle est semblable à une bergerie où il peut se trouver des brebis malades, à un champ où les mauvaises herbes sont mêlées avec le froment, à un filet qui renferme de bons et de mauvais poissons. Ce mélange de bien et de mal, de saint et d'impur, ne peut détruire l'application des paroles de l'apôtre, qui s'adressent et conviennent à l'Eglise, considérée en même temps dans sa doctrine, ses sacrements, sa constitution entière, et dans les saints nombreux qu'elle possède parmi ses enfants.

[ocr errors]

Nous devions parler aujourd'hui de l'autorité infaillible de l'Eglise; mais comme cette question serait beaucoup trop longue à traiter dans cet entretien, nous l'examinerons plus tard avec toute l'étendue qu'elle mérite. Expliquons donc en quelques mots l'apostolicité de cette Eglise du Sauveur. Doit-elle venir des apôtres, a-t-elle dû être fondée par eux ? Oui évidemment, et pour le ministère, et pour la doctrine. Nous l'avons déjà vu, il existe un ministère permanent dans la société chrétienne, que les apôtres seuls ont transmis à leurs successeurs. Enseignez toutes les nations... Me voilà toujours avec vous, jusqu'à la fin des siècles, dit le Sauveur aux apôtres, en leur conférant le droit d'établir des ministres comme lui-même l'avait fait : Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie (Joan. 20). Tout pouvoir m'a été donné (Matth. 28). Aussi avons-nous remarqué qu'ils établirent un ministère permanent pour les fonctions sacrées (1a. Tim. 2). Et leurs disciples doivent se donner des coopérateurs et des successeurs (Tite, 1). Donc, tout ministère qui ne remontera pas aux apôtres, sera essentiellement illégitime. Il n'y a sur ce point qu'une voix dans la tradition. Ici, les docteurs exigent que les évêques aient, ou un des apôtres, ou un des hommes apostoliques, pour auteur ou prédécesseur dans l'épiscopat; là, ils rejettent les dissidents, parce qu'ils ne tirent pas leur origine des apôtres. « Nous confondons tous les hérétiques, disait saint Irénée, par la succes

« السابقةمتابعة »