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temps apostoliques et la constitution établie par le divin Sauveur ?

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Passons rapidement sur la sainteté des sectes protestantes. Nous n'avons pas à leur demander si leurs auteurs Luther Zuingle, Calvin Henri VIII, ont des droits à leur. vénération pour leur humilité, leur douceur, leur charité, la chasteté de leurs moeurs. Comme nous ils savent ce qu'ils furent, et ils rougissent de l'orgueil insensé, des extravagances et de l'impudicité de ces prétendus réformateurs. Examinons du moins si leurs principes se recommandent par la sainteté, s'ils sont propres à l'inspirer à la faire pratiquer. Cela paraît impossible avec leur dogme de la prédestination et de la réprobation absolues. L'homme n'étant plus qu'une machine sans liberté, comment lui imputer aucun bien, aucun mal? Aussi, ne veulentils pas de bonnes œuvres pour le salut. De là cette opposition si acharnée à la confession des péchés dans la plupart de leurs sectes, à la mortification de la chair, au jeûne, à la virginité, au célibat, observés comme moyen de sanctification. Si la pudeur publique ne les arrêtait, ils pourraient suivre les doctrines de leurs patriarches, même pour la tolérance de la polygamie. Ils n'ont jamais un obstacle pour le divorce dans leurs principes religieux. Ils profitent de la législation établie, qui le permet, et ailleurs ils la subissent dans sa rigueur. Avouons toutefois qu'il se trouve parmi les sectes protes

tantes un grand nombre de personnes recommandables par leur probité, leur désintéressement, leur générosité...... etc. Nous n'entendons nullement appliquer nos observations aux individus ; notre seul but est de constater qu'elles découlent des principes adoptés dans le protestantisme.

Nous arrivons à l'apostolicité. Ce caractère si évident de l'Eglise de Jésus-Christ est presque effacé parmi les protestants. Pour vous en convaincre, comparez leurs croyances, leurs sacrements, avec la foi et les sacrements des temps apostoliques; ils ont tout altéré, ou par des négations, en refusant d'admettre ce que les Apôtres prescrivaient, ou par des nouveautés dont ils sont les auteurs. Ils ont retranché ajouté, selon leur caprice, leurs passions; de sorte qu'ils ne conservent que peu de vérités, et moins encore de pratiques de ces temps de la primitive Eglise.

ils

En quoi tiennent-ils aux Apôtres pour le ministère sacerdotal? A l'exception des Anglicans, ils ne reconnaissent pas d'évêques avec un caractère distinct; ils n'en veulent point; aussi n'ontpas de sacerdoce, à moins qu'ils ne le composent de leurs pasteurs et de leurs ministres ; mais d'où leur vient-il? qui l'a établi? qui l'a transmis? Quant aux Anglicans, il est bien douteux qu'ils possèdent le caractère de l'épiscopat. (4)

(1) Cette question sera examinée dans le sacrement de l'ordre.

D'ailleurs, ainsi que nous l'avons déjà remarqué, auraient-ils dans toutes leurs sectes l'épiscopat, le sacerdoce véritable pour le caractère, cela ne suffirait pas; il faut de plus la mission qui découle de Pierre et de ses légitimes successeurs. Qui l'a donnée à Luther; à Zuingle, à Calvin, à ceux qui y prétendent chez les Anglicans? Ayant brisé avec violence les liens qui les unissaient au passé jusqu'aux temps apostoliques, ils ont perdu cette mission, qui ne suit point la succession matérielle, et qui ne consiste pas non plus dans les pouvoirs d'ordre. Il est essentiel au ministère, pour tout ce qui tient à la juridiction, d'être légitimé, vivifié par ces paroles: Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie... D'où ont tiré cette mission les. auteurs du protestantisme, pour établir une société nouvelle, en se séparant de l'Église qui les précédait, et qui remonte, elle, jusqu'au temps même des Apôtres, qui possède vraiment et d'une manière exclusive cette mission du ministère? Ils ne peuvent montrer les titres d'une mission ordinaire pour les églises qu'ils ont fondées, les doctrines qu'ils ont établies, le prétendu pouvoir dont ils ont usé et abusé si largement. Ils sont donc forcés de se dire suscités du ciel pour la réforme des abus et l'établissement d'une nouvelle Eglise de Jésus-Christ! Car évidemment ce n'est plus celle qu'il avait lui-même fondée; que s'ils prétendent lui conserver cette identité, elle était si cachée, si

ignorée, qu'il a fallu des rapports insolites avec Dieu, recevoir de lui les lumières extraordinaires pour la reconnaître, et le pouvoir pour la faire accepter. Mais qui prouvera ces rapports immédiats avec la Divinité? Où sont les miracles les prodiges, les prophéties qui attestent ces communications divines? Il ne suffira pas qu'un moine orgueilleux et violent vienne sur la place publique déclamer contre ce qui est établi, crier anathème contre le pape, les évêques, déclamer contre la foi, les sacrements, blasphémer contre tout ce que lui-même, prêtre et moine, avait, au moins à l'extérieur, cru, respecté et professé jusqu'alors. Il doit prouver sa mission personnelle, puisqu'il brise tout lien avec les autorités spirituelles établies ayant lui. Encore une fois, où sont les prodiges des patriarches de nos prétendus réformés ? Qu'ils nous les montrent véritables, authentiques, s'ils existent quelque part !

Certains ont osé dire: Notre miracle, c'est le succès. Voilà notre rapport avec la divinité; elle seule a pu nous soutenir contre nos adversaires, et nous multiplier par millions. C'est une étrange légitimité que celle du succès ; d'autres ont pu la revendiquer avant les partisans de Luther et de Calvin, comme Buddu, Mahomet; car leurs progrès ont surpassé ceux du protestantisme, puisque leurs sectateurs se comptent par centaines de millions. Mais, sans recourir au prodige, il est facile d'expliquer autrement

le succès des sectes protestantes, Leurs chefs ont fait un appel à toutes les mauvaises passions, brisé le frein qui les contenait, excité la haine, la révolte contre les supérieurs ecclésiastiques. Des princes avides ont soutenu, encouragé les violences de ces prétendus réformateurs qui, de leur côté, ont provoqué et sanctionné la spoliation des églises, des couvents et des domaines qui y étaient attachés. (1) C'est par l'appas de ces biens qu'ils ont attiré à eux ces princes cupides, (2) jaloux de leur autorité séculière, et empressés de l'établir plus despotique sur les ruines du pouvoir spirituel. Voilà le secret de leurs premiers progrès. Après ce signal de spoliation, d'envahissement, d'autres princes ont trouvé commode d'augmenter leurs domaines par des conquêtes si faciles, puisqu'ils n'avaient qu'à introduire la nouveauté dans leurs états. Le peuple en général suit machinalement les exemples qui partent de haut, alors que surtout ils sont favorables à ses penchants désordonnés. Puis, combien de moyens n'a-t-on pas employés pour faire apostasier ceux qui étaient restés fidèles, et maintenir de force dans l'erreur ceux qui l'avaient embrassée! Combien de violences dans les familles ! Les emplois publics ont été injustement enlevés aux catholiques, pour être donnés aux réformés comme une récompense

(1) Walter, paragraphe 27.

(2) Id. paragraphe 29.

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