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QUATORZIÈME ENTRETIEN.

LA VÉRITABLE ÉGLISE DE JESUS-CHRIST SE TROUVE DANS LA SOCIÉTÉ CATHOLIQUE-ROMAINE.

LE D. La véritable Eglise de Jésus-Christ ne se trouvant ni dans le protestantisme, ni chez les schismatiques grecs, nous devons la chercher dans la société catholique-romaine, qui forme la troisième grande division chrétienne. Je vous prie donc d'examiner si cette société possède toutes les parties de la constitution de l'Eglise du Christ.

LE TH. Elle les possède toutes, et d'abord il est manifeste que les catholiques forment aujourd'hui une société visible dans ses membres, ses pasteurs, sa discipline et ses cérémonies. Ici vous ne pouvez pas assigner, comme chez les protestants et les grecs schismatiques, une époque depuis les temps apostoliques, où cette société ait été invisible. Remontez le cours des siècles, toujours vous l'apercevrez dans les nations; persécutée d'abord pendant plus de trois cents. ans, mais jamais étouffée, ni voilée. Que dis-je ?

elle brille d'un plus grand éclat par

le courage de ses glorieux martyrs, dont l'héroïsme est proclamé chez tous les peuples avec leur foi.

La société romaine est bien cette cité placée sur la montagne, que les nations ont aperçue de foin; et elles se sont empressées d'accourir à elle pour être comptées au nombre de ses habitants. C'est par cette Eglise que le règne de Jésus-Christ s'étend aux confins les plus reculés du monde, et que la terre est sa possession. Aussi, les sectes chrétiennes lui donnent le nom de catholique, comme son caractère propre, sa distinction particulière. Du reste, on ne peut lui contester cette extension manifeste dans toutes les parties de l'univers. Vous la voyez dans les états de l'Europe sans exception, dominante dans les uns, comme en Italie, en France, en Espagne, en Portugal, dans la Belgique, l'Autriche, la Bohême, en Irlande, etc. Dans la Suisse vous savez quel est le nombre des cantons catholiques; en Angleterre elle prend tous les jours de notables accroissements; dans la Hollande elle possède un bon nombre d'églises; dans les autres contrées du Nord où dominent le protestantisme et les schismatiques grecs, il y a aussi des membres de la société catholique-romaine avec ses églises et son culte; dans le Levant il n'est presque pas de ville considérable, soit dans les îles, soit sur le continent, où l'on ne rencontre des fidèles et des ministres de la société romaine; en Amérique, les catholiques s'élèvent à plus de vingt-deux

millions, et ce nombre va toujours s'augmentant; pour l'Asie, il est difficile d'en déterminer le chiffre, mais on peut assurer qu'il est peu de pays considérables où elle ne soit établie; il en est de même dans l'Océanie, où nous la voyons s'accroître de nos jours d'une manière si consolante; quant à l'Afrique, nous y trouvons aussi cette Eglise romaine dans la plupart des pays habités et civilisés; depuis quatorze siècles elle ne régnait plus dans le nord-du sol africain, si célèbre autrefois par le nombre, l'illustration de ses églises, et la gloire de ses pontifes. Elle y rétablit aujourd'hui son empire, à la fois religieux et civilisateur, et qui sait si Dieu, dans ses impénétrables desseins, ne lui réserve pas la gloire de ses anciens jours de foi, de science et d'héroïsme chrétien! Il est donc vrai que la société catholique -romaine est répandue dans tout l'univers, pris en un sens moral.

Comparée à chaque secte protestante, elle les surpasse toutes par le nombre de ses membres. Mais prenons le protestantisme d'une manière collective, de quel côté se trouvera la supériorité numérique ? En Europe, vous avez selon des statistiques assez récentes, cent trois millions de catholiques-romains, et cinquante-deux millions de protestants. En Amérique, la majorité est peut-être en faveur des catholiques, dont le nombre s'élève à plus de vingt-deux millions. En Asie, il est hors de doute qu'ils sont beaucoup plus nombreux que les membres des différentes

sectes. Pour l'Afrique, la supériorité du nombre y est encore du côté des catholiques. Les schismatiques grecs sont, dit-on, en Europe, une quarantaine de millions. Portez-les à soixante si vous voulez, en y comprenant ceux de l'Orient, ils resteront toujours très- inférieurs aux catholiques-romains. Ce n'est pas seulement à notre époque, observez-le bien, que cette Eglise possède la catholicité locale et relative aux sectes chrétiennes; dès les premiers siècles, elle était répandue sur la terre, nous disent les saints docteurs, semblable à un arbre immense dont les branches s'étendraient aux extrémités de l'uni

vers.

LE D. On ne peut le contester, l'Eglise romaine a toujours été visible dès les premiers siècles chrétiens, et en possession de la catholicité. Vous sera-t-il aussi facile de montrer parmi les catholiques, l'unité nécessaire à la véritable Eglise de Jésus-Christ?

LE TH. Pour vous en convaincre, voyez-la aujourd'hui cette société catholique, désormais nous la nommerons ainsi, voyez-la, dis-je, répandue jusqu'aux extrémités de la terre comptant ses membres par millions, différents par l'éducation, les usages, les langues autant que par les distances; examinez qu'elle est sa foi dans ces diverses régions, et partout vous la trouverez la même. Le Tartare catholique sait et croit le même symbole, admet le même nombre de sacrements que l'Italien, que l'habi

tant du Sénégal et le Zélandais. Mais vos théologiens sont en désaccord sur la doctrine, disent nos adversaires, puisqu'on compte parmi eux, les opinions par centaines. S'ils voulaient être justes envers les catholiques, ils verraient, sans grand effort, que ces opinions des théologiens portent sur des points qu'on peut admettre ou rejeter sans toucher à la croyance de l'Eglise, Quant à la foi, elle est une chez les pasteurs, les théologiens et les fidèles; c'est à nous qu'il appartient de dire avec vérité Une seule foi comme un seul Seigneur. De notre époque, remontez jusqu'au temps de l'Eglise primitive; comparez de siècle en siècle la foi des catholiques, vous resterez convaincu que toujours elle a été la même pour l'objet ; que la manière seule de l'exprimer a dû être différente à proportion que les hérésies sont venues altérer cette foi. On l'a définie alors avec plus de clarté, plus de précision, sans lui faire subir le moindre changement pour le fond.

Ce que nous disons de la foi s'applique aussi aux sacrements. Les catholiques en admettent partout le même nombre, qui s'administraient et dans le moyen-âge et dans les temps de la primitive Eglise. Examinez-la cette société catholique, vous serez frappé de la parfaite unité qui règne dans son ministère et son gouvernement. Partout les membres et les pasteurs reconnaissent un chef suprême, un seul, auquel tous les évêques sont soumis; et à leur tour ceux-ci trou

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