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qu'au prince des apôtres, qui en est le fondateur. Quelle conviction de la vérité, » disait le grand Bossuet, «quand ils voient que d'Innocent XI, qui remplit aujourd'hui si diguement le premier siége de l'Eglise, on remonte sans interruption jusqu'à saint Pierre! » Les pères de l'Eglise attestaient aussi cette succession, et la donnaient aux novateurs comme un témoignage authentique de la légitimité du ministère catholique. Car la plupart des autres églises ont été fondées, ou par des évêques envoyés par les souverains pontifes, ou avec leur autorisation, et en leur communion. Toutes tiennent donc pour le ministère à l'institution des apôtres, les unes immédiatement et par une succession non interrompue, les autres par une fondation médiate, tirant sa source et son. autorité du successeur même de saint Pierre.

La mission légitime accompagne chez nous la succession, et si elle manquait à un ministre, ou qui ne l'aurait jamais reçue, ou qui en aurait été privé par ses supérieurs, il conserverait le pouvoir d'ordre sans doute, mais non la juridiction du gouvernement; ce serait un ministre intrus. Aussi, qu'un évêque tâche de fonder une église sans mission du souverain pontife, tout ce qui tient au gouvernement, à la juridiction, est radicalement nul. Il faut que ces paroles de pouvoir : Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie, soient pour les ministres, successeurs des apôtres, la source d'où dérive leur juridiction spirituelle. Or, c'est ainsi que notre ministère est constitué.....

Le prêtre qui travaille à la sanctification des âmes, a mission de son évêque; celui-ci a reçu son institution du souverain pontife, légitime héritier de la mission de Pierre, lui qui la tenait de la bouche même du divin Sauveur.

Nous avons recherché ailleurs de quels ministres se composait, aux temps apostoliques, le ministère de l'Eglise, la manière dont ils y entraient, et les fonctions qu'ils devaient y remplir. Voyez quels sont aujourd'hui les ministres dontse forme la hiérarchie catholique : des évêques, des prêtres, des diacres. Pierre était investi d'une primauté d'horneur et de juridiction; vous la retrouvez dans la société catholique-romaine; on était introduit dans le ministère par l'imposition des mains c'est aussi ce qu'on a toujours observé parmi nous.

La prédication de la parole sainte, le baptême, le sacrifice, l'eucharistie, la pénitence ou réconciliation des pécheurs, l'imposition des mains aux baptisés, ou la confirmation, l'onction des infirmes, telles sont les principales fonctions que nous avons remarquées dans les temps apostoliques, et que saint Paul appelle d'une manièrè générale la dispensation des mystères de Dieu. Que se passe-t-il tous les jours dans l'Eglise catholique? A quelles fonctions se livrent ses ministres selon l'ordre de la hiérarchie? Ce sont les mêmes; elles ont toujours été les mêmes que dans la primitive Eglise. Le culte extérieur a subi quelques modifications, il est vrai, et pour la

forme il est différent parmi nous de celui qui se pratiquait dans les catacombes au temps de la persécution; máis, quant au fond, ce sont les mêmes mystères, les mêmes sacrements, les mêmes fonctions sacrées.

Vous avez suivi avec beaucoup d'attention les recherches que nous avons faites dernièrement sur la constitution établie par Jésus-Christ dans son Eglise. Il a voulu, avons-nous dit, qu'elle fût toujours visible, répandue dans l'univers entier; une dans sa foi, sa doctrine, ses sacrements, son ministère; sainte dans son enseignement, sainte aussi en un grand nombre de ses membres; qu'elle fût fondée sur la prédication des apôtres, qui devaient enseigner la doctrine de leur divin maître, et établir des ministres pour travailler, après eux, à l'oeuvre de la sanctification des âmes. Toujours visible, catholique, une, sainte, apostolique; voilà la constitution de l'Eglise de JésusChrist. Où est-elle cette constitution? quelle société chrétienne la possède? Nous l'avons vainement cherchée dans le protestantisme et dans l'église schismatique des Grecs; ils n'ont pu nous la montrer. Nous nous sommes adressés à la société catholique-romaine, dont nous avons examiné avec soin la foi, la doctrine, le culte, le ministère, la durée, l'étendue; et c'est en elle, en elle seule, que nous avons reconnu la constitution de la véritable Eglise du Christ. La société des catholiques-romains est donc, nous le disons avec assurance et conviction, cette Eglise, une,

sainte, toujours visible, catholique et apostolique, établie sur la terre par le divin Rédempteur.

LE D. Vous venez d'employer plusieurs fois l'expression de catholique-romaine, pour désigner la société des catholiques; cela vient appareminent de ce que le pape, chef de cette Eglise, est évêque de Rome. Voudriez-vous me faire connaitre en quelques mots, la source et l'étendue de cette primauté des souverains pontifes?

LE THI. Pour répondre à votre question avec plus d'ordre, commençons par établir que les évêques de Rome occupent le siége de saint Pierre, qu'ils sont ses légitimes successeurs. A l'exception de quelques hommes à paradoxes, tout le monde convient que saint Pierre, après avoir quitté Antioche, vint fonder l'église de Rome, où il fixa son siége, et qu'il gouverna jusqu'à sa mort. Après le glorieux martyre de cet apôtre, saint Lin lui succéda, dirigea la même église en qualité d'évêque, et dans la suite des siècles se continua sans interruption cette chaîne des successeurs de Pierre; ce fait est tellement reconnu parmi les docteurs chrétiens, qu'ils appellent souvent le siége de Rome, le siége de Pierre, la chaire de Pierre. «Je m'entretiens avec le siége du pêcheur, » dit saint Jérôme au pape Damase, «et suis en communion avec la chaire de Pierre.» «Que vous a fait la chaire de Rome sur laquelle saint Pierre s'est assis? » demandait saint Augustin. A ces autorités imposantes, que les théologiens citent en grand nombre, se joint la

tradition de tous les siècles, la croyance universelle de nos jours, pour attester que les évêques de Rome sont les véritables successeurs de saint Pierre sur le siége qu'il y a fondé. Ce fait une fois établi, nous devons affirmer que les papes ont succédé à saint Pierre dans la primauté que cet apôtre avait reçue du Sauveur; non comme une distinction personnelle, simplement honorifique, mais pour l'utilité permanente de l'Eglise de Jésus-Christ; elle doit donc subsister dans ses légitimes successeurs; à l'évêque de Rome seul appartient donc la puissance du prince des apôtres. C'est aussi à lui qu'il est dit dans la personne de saint Pierre, le premier, le plus illustre de ses prédécesseurs Paissez mes agneaux, paissez mes brebis.

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L'Eglise catholique a toujours reconnu la transmission de cette primauté d'honneur et de juridiction dans les évêques de Rome, appelés par distinction papes ou souverains pontifes. «L'Eglise de Rome», dit saint Irénée, «doit être le centre des autres eglises à cause de sa primauté. » ( Lib. 3. ) Selon saint Athanase, les papes sont placés au faîte des églises pour les gouverner toutes. Les conciles généraux d'Ephèse et de Chalcédoine reconnaissent aussi bien que les conciles d'Occident cette double primauté des souverains pontifes; le premier veut que l'on obéisse au siége de la grande Rome et qu'on le vénère; le second l'ap-pelle la tête de toutes les églises, et demande au pape la confirmation de ce qu'il a fait, en lui don

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