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donnée complète, achevée, parfaite, telle qu'il ordonnait de la prêcher et de la faire observer jusqu'à la fin des siècles. Les apôtres ont-ils été infidèles à leur mission, en altérant la doctrine sainte que Jésus leur avait enseignée ? On ne peut le penser, sans les accuser d'imposture, sans y associer Dieu lui-même, puisqu'ils opéraient les plus grands miracles par son autorité. Dans leurs prédications, ils n'ont jamais prétendu perfectionner en augmentant ou en diminuant le dépôt qui leur avait été confié : ils se faisaient gloire d'enseigner ce qu'ils avaient reçu du Christ. Et un ange du ciel viendrait-il, disaient-ils avec confiance, vous annoncer un Evangile différent de celui que nous vous prêchons, qu'il soit anathême (Gal. 1). Donc elle ne peut être de JésusChrist, cette doctrine qui enseigne des dogmes qu'il n'a pas ordonné d'enseigner, que les apôtres n'ont point transmis. Donc elle ne sera pas de Jésus Christ cette religion où l'on retranche des dogmes, des sacrements que le divin Sauveur a prescrit à ses apôtres de prêcher, de faire observer, et que ceux-ci ont enseignés fidèlement. Voyez l'idée qu'ils donnent de la sagesse du Fils de Dieu ces partisans de la perfectibilité chrétienne. Il aurait d'abord fait connaître des vérités qui, dans la suite, auraient changé de nature; un sacrifice, dans le principe, agréable à Dieu et puis devenu un acte d'idolâtrie. Dès le berceau du christianisme, on aura eu des moyens nombreux de sanctification par plusieurs sacre

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ments; plus tard, bien que les hommes ne soient pas devenus meilleurs, ces sources de sainteté devaient presque toutes tarir. Et ainsi disparaîtront les dogmes que le divin maître nous a révélés, et les institutions saintes qu'il est venu fonder. La morale devra apparemment aussi subir ces changements progressifs ; à l'époque du Sauveur et des apôtres, on ne pouvait être marié à deux femmes à la fois; mais au temps de Luther, la loi est abrogée, on ne sera plus adultère c'est le privilége du progrès. Les bonnes œuvres pouvaient être utiles pour le salut dans. les premiers siècles du christianisme; un jour, elles seront indifférentes, ou plutôt l'homme se trouvera dans l'impossibilité d'en opérer, et ne devra son salut qu'à l'imputation de la justice du Christ. Bientôt on sera conduit à la négation de la divinité même du Rédempteur, que les protestants rationalistes dépouilleront de tout caractère surnaturel, pour ne reconnaître en lui qu'un simple maître de morale. Viendra enfin un systême hardi, fondé sur les mêmes principes, qui transformera le Christ en un être fabuleux et symbolique.

Au reste, qui fera ces changements progressifs? Qui sera chargé de juger l'opportunité des temps, la maturité des esprits? Il y aura sans doute quelque société ou synode en rapport avec le Rédempteur pour décider que tel dogme, telle pratique, sont surannés, et que d'autres pratiques, des dogmes différents sont obliga

toires jusqu'à nouvelle décision. Non; le Christ aurait été plus large dans ses concessions : chacun dans sa religion aura le droit d'examiner, de juger, de prononcer, de modifier, de réprimer, d'adopter, selon ses illuminations, ses goûts, son sentiment, sa délectation intérieure, sa raison. Il faut avoir lu de ses yeux ces théories religieuses de la perfectibilité, pour croire que des hommes, instruits d'ailleurs, aient pu les écrire et les donner comme les principes et la nature du christianisme.

Chez les catholiques, au contraire, tout dogme nouveau est par là même proscrit. Point de retranchement, point d'augmentation dans la doctrine de notre Sauveur et maître. Point d'innovation, disait saint Etienne à son célèbre adversaire. Chez nous l'Eglise ne fait point de nouveaux articles de foi elle se borne à définir ceux que nous tenons de Jésus-Christ. Nous ne croyons pour la foi, nous ne pratiquons pour les sacrements que ce qui a été cru, ce qui a été pratiqué toujours et partout depuis les temps apostoliques.

Non, la religion de Jésus-Christ n'est pas perfectible dans le sens où l'entendent aujourd'hui plusieurs sectes protestantes; et ainsi disparaît comme réprouvée, comme criminelle cette faculté de modifications incessantes, qui est cependant la suite nécessaire,visible, du système de l'examen privé et de l'inspiration individuelle. Vous devez, ce me semble, comprendre maintenant et

rester persuadé que l'Ecriture sainte seule, ni l'esprit privé ne peuvent être des autorités compétentes pour juger en matière de foi.

LE D. Oui, je viens d'acquérir cette conviction. Où placez-vous donc cette autorité ? car il est bien évident qu'il la faut quelque part.

LE TH. Je ne la place pas arbitrairement, mais je la vénère là seulement où le divin fondateur de la religion l'a placée lui-même, dans les apòtres et leurs légitimes successeurs. Voici les paroles de Jésus-Christ consignées dans les Evangiles de saint Matthieu et de saint Jean: Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre: allez donc, enseignez toutes les nations; enseignez-leur d'observer tout ce que je vous ai ordonné. Et voilà que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du siècle. (28.) Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Paraclet, l'Esprit de vérité, afin qu'il reste en vous éternellement. Il vous enseignera toute vérité, et vous suggérera ce que je vous aurai dit. (14.) Ecoutez ce que saint Paul écrit aux Ephésiens Il a établi des apótres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs, des docteurs, afin que nous ne soyons pas semblables à de petits enfants, emportés à tout vent de doctrine par la tromperie des hommes et par l'adresse qu'ils déploient à engager dans l'erreur. (4.) L'Eglise, dit-il à Timothée, est la colonne et le soutien de la vérité (1. 3.) Il résulte d'abord de ces passages de l'Ecriture que notre divin maître a donné aux apôtres le droit d'enseigner, qu'il les a de plus

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éclairés de son esprit, afin que leurs enseignements fussent toujours conformes à la vérité, Car s'ils n'avaient eu cette infaillibilité, le but de Jésus-Christ n'eût pas été atteint ; on aurait encore pu être emporté à tout vent d'opinion humaine. En second lieu, il est manifeste que ce pouvoir d'enseigner avec infaillibilité ne peut être restreint au collège apostolique, puisqu'il est dit: Je serai avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du siècle; cet Esprit de vérité doit rester en vous éternellement. Ne faut-il pas qu'à toutes les époques nous soyons protégés contre l'erreur et la tromperie des hommes ? Il y a donc essentiellement dans l'Eglise du Christ une autorité enseignante, infaillible, permanente. Mais où réside-t-elle, demandez-vous ? En ceux qui ont été représentés par les apòtres dont ils sont les légitimes successeurs dans le ministère. Direzvous avec différents hérétiques que ce sont à la fois les simples laïques, les princes, les prêtres et les évêques ? C'est impossible pour les premiers; ils doivent nécessairement être exclus de cette autorité infaillible; autrement il ne pourrait y avoir ni enseignants, ni enseignés parmi les chrétiens. On conçoit combien il serait ridicule d'établir des docteurs, si tout le monde en avait la qualité. Quant aux princes, en fait de distinction, de privilége, d'autorité spirituelle dans l'Eglise, ils doivent être assimilés aux simples laïques; nulle part, dans l'Ecriture ni la tradition, il n'y a d'exception en leur faveur. Les

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