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LE D. Les vertus théologales ont-elles aussi un milieu.

LE TH. Non, ces vertus ne consistent pas dans un milieu. Jamais on ne saurait trop croire, trop espérer, trop aimer, et si l'on pèche contre ces vertus théologales, ce n'est pas en dépassant la limite', elles n'en ont pas, mais en déviant.

LE D. Y a-t-il entre les vertus une connexité, un lien essentiel?

LE TH. D'abord on peut répondre que les vertus théologales ne sont pas liées au point de se trouver toujours ensemble. Il est certain que la foi et l'espérance restent le plus souvent dans une âme, alors qu'elle a perdu la charité par un péché mortel.

LE D. A la bonne heure pour les vertus théologales; mais que direz-vous des autres?

LE TH. Il faut s'entendre. Si vous les considérez comme des vertus solides, complètes, parfaites, on peut dire que toutes doivent exister dans le même sujet. Car vous conviendrez qu'il n'y a point de qualité vraiment parfaite sans une grande prudence pour la diriger. Et comment posséder une prudence suffisante, si l'on manque d'une vertu dont la privation empêchera l'exercice de la véritable prudence; car il arrivera une fois ou autre que les autres vertus seront en contact avec ce défaut, où très-probablement elles trouveront un écueil. Vous devez voir parola combien soutenares des hommes parfaiteHalent tertuque enigms 390 to eli

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LE D. Quelle est la nature des vertus morales? Sont-elles infuses comme les théologales, ou bien peuvent-elles s'acquérir par nos efforts?

LE TH. Non, les vertus morales ne sont point infuses de leur nature comme les théologales. Si les premières sont accordées d'une manière infuse, cela ne se fait que par accident: les vertus morales accompagnent toujours les théologales dans la justification d'une âme, de sorte qu'elles y sont introduites, comme dans les enfants, par le baptême, et augmentées dans l'adulte, qui en est déjà en possession.

LE D. Mais peuvent-elles être acquises par les efforts de l'homme?

LE TH. En voyant la faiblesse de notre nature, nous pouvons affirmer que personne n'obtient toutes les vertus morales par des efforts naturels. Qu'on en acquière quelqu'une à force de violence, ou par la propension du tempéramment, soit jamais sans la grâce, on ne parviendra à les posséder toutes.

LE D. Permettez-moi de vous demander encore si les vertus sont de véritables habitudes, comme le disent, je crois, les philosophes, et peut-être aussi les théologiens?

LE TH. Si vous prenez le mot habitude à la rigueur, de sorte que l'âme soit déterminée à un acte, comme par la force d'un penchant marqué, je ne pense pas qu'il existe de semblable vertu, ni infuse, ni acquise. Pour les vices, c'est différent : ils ont cet empire sur l'âme, parce qu'ils l'incli

nent selon sa pente naturelle. Dans la vertu il y a toujours plus ou moins d'efforts à s'imposer.

Si nous envisageons l'habitude comme une propension, ou comme une certaine prédisposition à un acte, les vertus infuses doivent l'avoir à quelque degré, car on ne peut se borner à les considérer comme un simple ornement de l'âme : suivant l'opinion commune des théologiens, elles y excitent une inclination quelconque vers les actes correspondants. Mais on observe que les vertus acquises par l'expérience et la répétition de leurs actes, produisent ordinairement dans l'âme une excitation plus forte.

Un mot encore sur l'inégalité et la dignité des vertus, avant de terminer cet entretien.

Vous devez voir que la plus précieuse et la plus noble des vertus théologales, est la charité, ce lien de la perfection, comme l'appelle saint Paul. Quant aux vertus cardinales, on donne la première place à la prudence, qui est comme la directrice des trois autres. Elle est dans l'intellect cet œil vigilant qui cherche, dirige et coordonne les moyens qui peuvent faire entreprendre et réaliser le bien.

VINGTIÈME ENTRETIEN.

LE PÉCHÉ ORIGINEL.

LE D. Le dernier entretien a complété ce que nous avions à examiner sur les vertus. Comme on les viole par le péché, il est naturel que nous nous occupions de certaines recherches relatives à ce sujet; quel sens attachez vous au mot péché?

LE TH. La transition des vertus au péché est très-rationnelle, aussi devons-nous de suite, sans incident aucun, traiter cette question. Dieu doit imposer des obligations à toute créature intelligente et libre, ses perfections infinies ne pou vant la placer sans désordre dans une indépendance absolue, il existe donc un rapport de culte, d'hommage entre l'homme et le ToutPuissant qui l'a créé; c'est la violation libre de ce devoir qui s'appelle péché. En d'autres termes, le péché est une transgression de la loi divine.

LE D. Avant d'aller plus loin, veuillez me donner une explication de la nature même du péché. Est-ce un être réel, ou une simple privation?

LE TH. La réponse dépend de la manière dont on envisage le péché. Si vous le cherchez en luimême, comme un être réel et indépendant de l'homme, vous ne le trouverez nulle part; il ne peut exister. En le considérant dans celui qui le commet, il faudra distinguer ce que nous pouvons appeler les instruments du péché, savoir: l'esprit de l'homme, son coeur, son imagination, ses membres, ses organes; en ce sens, l'acte du péché est positif. Car il y a exercice de ces facultés, toutes les fois qu'on se livre à une action mauvaise. Mais comment le juger sous le rapport moral? Est-ce quelque chose de positif, ou la privation du bien? Cette seconde manière d'envisager le péché est la seule admissible, la seule conforme aux principes des philosophes et des théologiens comme il serait facile de nous en convaincre, si nous avions à approfondir cette question. Quoi qu'il en soit, on ne sera jamais obligé de recourir aux deux principes des Manichéens, pour expliquer l'existence du péché. Car ne pouvant être considéré comme une substance, si l'on veut absolument y trouver autre chose qu'une privation, nous dirons que le Créateur a donné à l'homme la faculté de le produire, qu'il est en nous le résultat de la pensée et de la liberté; ainsi disparais

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