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crer aussi quelques mots à caractériser leur influence sur le bien qu'elles font opérer.

LE TH. Lorsque par l'impulsion subite d'une passion on est porté sans advertance, et par suite sans véritable consentement, à une action bonne en elle-même, celle-ci n'aura point de moralité, et ne sera pas méritoire à son auteur. Car alors la volonté est machinalement inclinée par la sympathie, plutôt que par la détermination du libre arbitre, comme on peut l'éprouver dans l'empressement à secourir un malheureux, dont les plaies excitent subitement en nous une compassion sensible. Mais si la passion qui prévient la raison n'en empêche pas absolument l'usage, l'acte volontaire qui en est la suité, aura plus ou moins de bonté et de mérite, suivant le degré d'advertance et de jugement qu'on aura conservé. Il sera vrai aussi qu'une action aura plus d'intensité de bien, si l'on s'excite par une passion volontaire à la produire plus abondanté et plus complète. Alors tout l'être y concourt; T'acte interne sera plus intense, sans que la liberté en soit diminuée, par conséquent le mérite se trouvera augmenté, attendu que cette passion est conséquente, et du choix libre de la volonté. « Passio per modum redundantiæ, vel per modum electionis.... addit ad bonitatem actûs. » (S. Thom.)

VINGT-TROISIÈME ENTRETIEN.

LE SYMBOLE.

LE D. J'ai suivi avec le plus grand plaisir les explications que vous venez de me donner sur les vertus, les péchés, les vices et les passions. Toutefois je n'aurais là que des théories intéressantes, si j'ignorais à quoi elles doivent s'appliquer. J'espère donc que vous allez exposer dans une suite d'entretiens, tout ce qu'un disciple de Jésus-Christ doit croire et pratiquer pour accomplir les devoirs de sa religion et se sauver. C'est au reste la marche que vous avez tracée vous-même, il y a peu de jours.

LE TH. Si vous aviez demandé aux philosophes de l'antiquité ce que l'homme doit observer pour être bon et agréable à Dieu, vous auriez reçu en réponse autant de théories qu'il y avait d'écoles chez les Grecs et chez les Romains. Si aujourd'hui même vous vouliez savoir des protestants quels sont leurs principes de croyance et de conduite, ils ne pourraient vous fixer, incertains qu'ils sont eux-mêmes sur la foi et sur les règles de la morale

chrétienne. Pour nous, catholiques, nous n'avons qu'une doctrine de foi et de moeurs, définie et réglée par les enseignements infaillibles de l'Église de Jésus-Christ; dans toutes les régions de l'univers, il y a parmi nous accord sur la foi, sur les mœurs, les sacrements, la discipline générale, ce qui est, pour tout homme sans préjugés, un caractère bien sensible de la vérité du catholicisme, et de la sainteté de ses enseignements. Je puis donc répondre en peu de mots à votre question: Symbole, Décalogue, Sacrements, quelques préceptes de l'Eglise, voilà ce que le catholique doit croire et observer pour se sanctifier et se sauver.

LE D. Je jouis d'avance du plaisir que me promettent les développements de ces grandes questions. Commençons par le symbole, aussi bien vous le placez en première ligne. Veuillez me dire ce que c'est, et combien il y en a?

LE TH. Symbole, en grec cúpov veut dire signe de ralliement, réunion et marque ; dans le langage ecclésiastique, ce mot exprime la profession de foi du chrétien. On l'appelle symbole parce qu'il est l'assemblage des principales vérités de la foi, et qu'il sert à distinguer les vrais croyants des infidèles et des hérétiques. Il y a dans l'Eglise chrétienne quatre symboles, savoir: celui des apôtres, celui du concile de Nicée, celui du concile de Constantinople, et enfin celui qui porte le nom de Saint-Athanase. N'allez pas vous préoccuper de ce nombre de symboles, les croire opposés entre eux, et supposer des contradictions

dans nos croyances. Il n'existe de différence entre ces quatre professions de la foi que dans l'étendue, le développement des questions qui ont dû être traitées, expliquées, définies, selon que les erreurs des hérétiques l'ont exigé.

LE D. Cette préoccupation, je l'avais dans l'esprit; mais je ne m'y arrête plus, après l'explication que vous venez de donner. Il m'en reste une autre fort grave concernant l'autorité de ces symboles; je ne sais sur quoi les théologiens peuvent l'établir et la justifier.

LE TH. Puisque ce sont des recueils, des signes de, notre foi, il faut bien que nous les regardions comme revêtus d'une autorité irrécusable. Examinons donc s'ils la possèdent réellement. Ne verrions-nous dans ces symboles que les croyances admises et répandues dans le monde depuis les premiers temps du christianisme; ce serait convenez-en, un préjugé bien favorable à cet enseignement catholique; mais l'autorité irréfragable que vous demandez, nous la montrons dans l'Eglise enseignante dont vous admettez l'infaillibilité, c'est elle qui nous donne ces symboles et nous les impose même comme la règle de notre foi. Dès lors tout doute cesse dans notre esprit sur la vérité de cette doctrine; et sous peine d'être exclus de la société catholique, nous sommes dans l'obligation d'y adhérer.

LE D. Voulez-vous que nous passions à l'explication du premier de ces symboles?

LE TH. Pas encore; il nous faut auparavant

faire quelques observations utiles; la première, sur l'origine de ce symbole attribué aux apôtres. Il renferme, c'est hors de doute, la doctrine qu'ils ont enseignée dans leurs prédications; mais a-t-il été composé, arrêté par eux absolument, tel que nous le possédons? C'est une question que les théolo giens discutent, et à vrai dire, sans grande utilité. Il nous suffit que cet enseignement vienne des apô trés, sans que nous ayons besoin de rechercher si la rédaction littérale est leur ouvrage, et comment, et en quel lieu, ils l'ont opérée. La seconde observation porte sur certaines notions qui vous rendront plus intelligibles les explications qui suivront. Les théologiens distinguent, dans cet abrégé de notre doctrine, des articles (1), des propositions, des points de foi. Or, voici ce qu'ils entendent par ces expressions: il faut deux conditions pour un article de foi : d'abord, que l'objet appartienne à la foi d'une manière principale, la seconde, qu'il renferme une difficulté spéciale. Et c'est ainsi que l'on distingue le nombre des articles dans le symbole : par exemple, la mort de Jésus-Christ sera un article de foi conjointement avec la sépulture, tandis que la résurrection, qui

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(1) Voici l'idée que le Catéchisme du concile de Trente nous donne de ce mot: « De même que les membres du corps sont séparés les uns des autres par différents articles, ainsi dans cette profession de foi, nous donnons le nom d'article à chaque proposition qui renferme quelque vérité que nous devons croire distinetement, parce qu'elles y sont distinguées et séparées les unes des autres, comme par autant de différents articles. (de Symb. ap.)

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