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Esprit, parce que la charité, la grâce, la sainteté qui se manifestent dans ce grand mystère d'amour et de sanctification, lui sont attribuées comme son action. Ces autres paroles: «Est né de la Vierge Marie, » nous disent que Jésus-Christ a été conçu dans le sein de Marie, formé de sa substance, et qu'il est né de cette Vierge sainte. D'où l'on doit conclure qu'elle est vraiment mère du Fils de Dieu, lui-même Dieu, et qu'elle est par conséquent mère de Dieu. Quant à la virginité de Marie, vous savez ce qui était annoncé par le prophète Isaïe: Ecce Virgo concipiet et pariet filium (1). Une Vierge concevra, et elle enfantera un fils (7). La tradition de l'Eglise atteste aussi que la très-sainte Vierge, comme nous nous plaisons à l'appeler, est restée semblable au lys qui n'a jamais été flétri. Elle a été Vierge, disent les théologiens, pour exprimer la glorieuse pureté de Marie, ante partum, in partu, et post partum. Ayant remarqué, dans notre entretien sur l'incarnation, combien ce mystère était humiliant pour le Fils de Dieu, nous n'avons pas a y à revenir ici. Passons à ses souffrances, à sa mort, et à sa sépulture, exprimées ainsi dans le symbole : Il a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli.

LE D. Je me permets de vous interrompre pour

Voila le הנה העלמה הרה וילדת בן וקראת שמו עמנואל (1)

texte hébreu: Halma est le terme le plus propre à exprimer la virginité. Il vient de y qui signifie occultare, celare, obsignare.

vous proposer une question fort singulière, qui me passe par la tête, sans m'expliquer comment. Vous y répondrez, si vous le jugez à propos. Pourquoi ne pourrait-on pas dire que le SaintEsprit est père de Jésus-Christ, comme on dit que la très-sainte Vierge est sa mère ?

LE TH. Rassurez-vous sur l'inconvenance de votre question; elle est traitée par les théologiens, et voici ce qu'ils en disent: On ne peut appeler père, dans le sens propre et rigoureux, que celui qui produit de sa propre substance un être de même nature. S'il n'y a point de génération, il n'y a pas non plus de paternité; et vous comprenez suffisamment que le Saint-Esprit n'a pas produit Jésus-Christ de cette manière. Voici la déclaration d'un concile de Tolède à ce sujet : On ne doit pas regarder le Saint-Esprit comme père du Fils, de ce que Marie a conçu par l'opération du Saint-Esprit.

LE D. Je vous remercie de ces explications. Nous passerons maintenant au second mystère d'abaissement de Jésus-Christ, comme vous l'avez annoncé.

LE TH. Dans ces mots : « Il a souffert sous PoncePilate,» sont-comprises les souffrances que JésusChrist voulut subir pour notre rédemption. La circonstance relative à Ponce-Pilate, qui dans ce temps gouvernait la Judée, a été consignée dans le symbole, pour montrer à quelle époque précise ces faits de la passion de notre Seigneur ont eu lieu, et éloigner ainsi toute possibilité de

fraude dans les relations qui nous les ont transmis. Crucifié, signale le genre de supplice auquel

le Sauveur fut condamné. Et ainsi se réalisaient les oracles qui avaient annoncé l'ignominie de sa mort: Condamnons-le à la mort la plus infâme. Celui qui est pendu au bois, est maudit (1). On ajoute: Il est mort, pour ne laisser aucun doute sur sa mort dans le supplice de la croix. Ici pourraient se placer des difficultés très-graves sur l'impossibilité de concilier ses souffrances, sa mort, avec la vision intjutive; nous les avons exposées dans l'entretien sur l'incarnation. Enfin, ces paroles: Il a été enseveli, nous apprennent, qu'après la mort du Sauveur, son corps fut placé dans un tombeau, comme le rapportent les histo

riens sacrés.

LE D. Si vous ne le trouvez pas mauvais, je placerai ici une question qui m'embarrasse. Après la séparation de l'âme et du corps, le Verbe leur demeura-t-il toujours uni?

LE TH. Pour l'union constante du Verbe avec son âme, aucun théologien catholique ne l'a jamais révoquée en doute. Certains, en petit nombre, ont contesté cette union avec le corps durant les trois jours de la sépulture; mais ils sont restés isolés dans leur opinion, et d'après l'enseignement catholique, le Verbe est demeuré uni à l'âme et au corps selon la personne, κατὰ ὑπόστασιν, comme disent les Pères grecs.

(1) Sap. 2 et Deuter. 21.

LE D. En est-il de même du sang de notre Seigneur, qui fut répandu sur la croix?

LE TH. Les théologiens ne sont pas aussi fixés sur cette union du Verbe avec le sang durant ces trois jours. Voici ce qu'en dit le célèbre Benoît XIV, dans son traité de Festis : « Le concile de Trente ayant défini que le corps de JésusChrist est dans l'eucharistie, sous les espèces du pain ; que son sang y est de même sous les espèces du vin, on ne peut douter que le sang n'ait été dans Jésus-Christ une partie principale de son humanité; lequel il devait reprendre dans sa résurrection. D'où il faut inférer que ce sang est resté uni au Verbe, comme le corps, et qu'on devrait taxer d'erreur quiconque aujourd'hui nierait cet enseignement. »

VINGT-QUATRIÈME ENTRETIEN.

SUITE DU SYMBOLE.

LE D. Je suis impatient de connaître ce que vous allez dire sur les mystères glorieux de Jésus-Christ.

LE TH. Nous y arrivons; et j'ai la confiance que votre louable empressement pourra être satisfait. La descente de notre Seigneur dans les limbes, sa résurrection, son ascension, le jugement universel qu'il viendra exercer sur la terre, tels sont les mystères de sa gloire, renfermés dans le symbole. Examinons d'abord sa descente dans les enfers, ou lieux inférieurs. Cette expression peut s'entendre du sein d'Abraham, des limbes où étaient réunies les âmes des justes avant la venue de Jésus-Christ, du purgatoire, et enfin de l'enfer véritable, où les réprouvés subissent des châtiments éternels. On ne croit pas que notre Seigneur soit descendu dans cet enfer, où aucune consolation ne devait être portée. On ignore s'il a visité les âmes du purgatoire; mais la foi ne per

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