et lui Messie, à Jésus-Christ et y ont trouvé un évident Avec ces témoignages des saintes Ecritures, nous pouvons présenter aux ennemis de ce dogme les traditions, les monuments, la croyance des chrétiens depuis dix-huit siècles, consignés dans leurs prières publiques, leurs symboles, dans les condamnations portées contre les ariens et les autres hérétiques qui ont voulu rejeter la divinité de Jésus-Christ. Il est vraiment Dieu parfait, homme parfait. (Symb. S. Ath.) LE D. Comment ces deux natures sont-elles unies en Jésus-Christ? LE TH. Nous l'avons déjà dit en commençant cet entretien; cette union est hypostatique ou personnelle, c'est-à-dire qu'elle s'est faite dans la personne du Verbe; car il n'y a qu'une personne dans l'incarnation,la seconde de la sainte Trinité, le Verbe, le Fils de Dieu. Les propriétés des deux natures que nous venons d'examiner, étant attribuées par les livres saints et la tradition au Verbe fait chair, au Christ, il est de conséquence rigoureuse que ces deux natures soient unies dans une seule personne. Voyez d'abord les propriétés de la nature humaine attribuées à JésusChrist: le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous. (Joan. 1.) Dieu a envoyé son Fils formé d'une femme et assujéti à la loi. (Gal. 4.) Viennent ensuite les attributions des qualités divines faites au même Christ. Saint Paul l'appelle l'héritier de toutes choses, par qui le Seigneur a créé les siècles, (Heb. 1.) Je suis descendu du ciel, disait le Sauveur; (Joan. 6.) moi et mon Père nous sommes une même chose. (8.) Nous voyons encore ces deux natures clairement exprimées dans ces paroles de saint Paul qui vous sont déjà connues: JésusChrist ayant la nature et la forme de Dieu, n'a point cru que ce fût pour lui une usurpation d'étre égal à Dieu; mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la forme de serviteur, en se rendant semblable aux hommes. (Philip. 2.) LE D. Pourquoi donc n'y aurait-il pas deux per. sonnes en Jésus-Christ, une pour chaque nature? LE TH. Vous le verrez bientôt par les conséquences qui découleraient de cette hypothèse. D'abord, comment expliquerez-vous les textes formels que nous venons de citer, où le même Jésus-Christ est déclaré à la fois Dieu et homme? Si vous admettez deux personnes, l'union ne sera plus hypostatique, et les actions du Sauveur, ses souffrances, sa mort, n'appartiendront qu'à la personne humaine. Où trouverez-vous alors une satisfaction condigne, telle que Dieu l'exigeait pour notre rédemption? Car Jésus-Christ n'aurait offrir pu que des actions humaines, d'une valeur imparfaite, dans ses actes de vertu, ses souffrances et sa mort. Il faudrait dire aussi que le christianisme a toujours été dans l'idolâtrie, puisque son dogme principal consiste à regarder, à adorer comme Dieu, celui qui s'est incarné pour notre salut, est né, a souffert, a été attaché à la croix, qui est mort, descendu aux enfers, ressuscité, et enfin monté au ciel. Ne l'adorons-nous pas, ce même Christ, comme HommeDieu, dans le sacrement de l'Eucharistie? Or, en admettant les deux personnes, on ne pourrait rendre le culte d'adoration qu'à la personne du Verbe, renfermée dans Jésus-Christ, comme dans un tabernacle saint; et le Christ, simple personne humaine, n'aurait droit qu'à notre vénération. Ainsi les apôtres ne pouvaient appeler Jésus : mon Seigneur et mon Dieu, (Joan. 21.) et ils devaient se borner à le respecter, à l'aimer comme un homme uni à Dieu d'une manière morale, plus intime, qui avait reçu plus de grâces; mais jamais ils n'auraient pu, sans crime, reconnaître en lui des titres à l'adoration. Voilà quelques conséquences du systême des deux personnes que vous voudriez admettre dans le Christ. Vous devez donc professer avec le symbole de saint Athanase et le concile général d'Ephèse, que JésusChrist est un, mais d'une unité de personne. LE D. Alors il faudra avouer que la nature humaine dans Jésus-Christ, n'avait point de personnalité. LE TH. Nous ne sommes nullement forcés à cet aveu, et nous convenons avec les philosophes, qu'une nature ne peut exister sans personne ou suppôt. La nature humaine en Jésus-Christ n'avait pas de subsistance dans une personne humaine, c'est vrai, mais elle subsistait par la personne du Verbe, à laquelle elle était unie hypostatiquement. Dans l'homme, il y a bien deux substances qui ne subsistent que par une personne. Et ainsi, en Jésus-Christ, les deux natures sont unies dans une seule personne, comme nous le déclare le symbole : « car comme l'âme raisonnable et la chair, c'est un seul homme, de même Dieu et l'homme, c'est un seul Christ. » LE D. Pour éviter cette difficulté des deux natures unies dans une seule personne, ne pourrait on pas dire que ces naturés se sont mêlées, confondues de manière à n'en former qu'une seule, d'où il résultera que nous aurons une seule nature, comme une seule personne. LE TH. Ce composé des deux natures est impossible elles ne peuvent se mêler, se confondre comme deux métaux fondus ensemble, dont on forme une statue. Il y a impossibilité aussi, à ce que l'une de ces natures soit changée en l'autre : vous le concevez sans peine. D'ailleurs, cette fusion des natures rendrait essentiellement l'incarnation commune aux trois personnes de la Trinité, et il faudrait avouer que la nature divine se serait faite homme, serait née, aurait souffert, serait morte sur la croix. Voyez si vous acceptez ces conséquences, ou bien si vous voulez les éviter en disant avec nous : «Le Christ est un,non par la conversion de la divinité en la chair, mais par l'élévation (l'union) de l'humanité à Dieu : absolument un, non par confusion de substance, mais par unité de personne. » (Symb. S. Ath.) LE D. Il vous reste à expliquer où s'est faite l'union hypostatique. LE TH. Selon la célèbre prophétie d'Isaïe: Voilà qu'une vierge concevra, et elle enfantera un fils, et son nom sera Emmanuel, (7.) le Verbe a dû se faire chair dans le sein d'une vierge. Or, nous voyons dans l'Evangile, qué cette vierge choisie de Dieu, est Marie de la famille de David. Le symbole nous le dit aussi par ces mots : « Natus ex Mariâ virgine, » qui sont l'expression des tra |