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cette permission, obligée de se confesser le jour ou la veille, la foule qui assiège ordinairement les tribunaux sacrés ces jours-là, eût privé un grand nombre de pénitents du bonheur de profiter de l'indulgence. 2o De la communion. La communion est ordinairement requise pour les indulgences plénières; car toutes les bulles qui les accordent renferment ou supposent manifestement cette clause : « L'indulgence est << accordée à tous ceux qui vraiment pénitents et confessés recevront la sainte communion. » Il n'y a guère que l'indulgence plénière à l'article de la mort et celle du chemin de la croix que l'on puisse gagner sans communier.

Lorsqu'on fait la communion, il faut avoir l'intention, a u moins virtuelle, de gagner l'indulgence. Il va sans dire que l'on doit communier avec toutes les dispositions nécessaires pour faire de cette communion une œuvre sainte et agréable à Dieu.

Autrefois la communion devait se faire le jour même de la fête. Mais depuis le décret de 1822 déjà cité il est permis de communier la veille.

3o Des prières. Il ne s'accorde pas d'indulgences plénières sans la condition de prier avec piété. Assez souvent les bulles de concession déterminent les fins pour lesquelles ces prières doivent être faites; alors il faut s'y conformer. Ces fins sont ordinairement l'union entre les princes chrétiens, l'exaltation de la sainte Église, l'extirpation du schisme et de l'hérésie et la conservation du souverain pontife. Si elles n'ont pas été désignées, il suffit de s'unir d'intention aux vues que s'est proposées celui qui a concédé l'indulgence.

Les souverains pontifes ne spécifient jamais l'espèce

de prière qu'on aura à dire : ils se contentent de recommander en général de prier dévotement.

On satisfait suffisamment à l'injonction de prier en récitant cinq pater et cinq ave. On peut faire toute autre prière équivalente : par exemple, dire les litanies du saint nom de Jésus, celles de la sainte Vierge, réciter le chapelet, ou seulement une ou deux dixaines. Si l'on est dans la sainte habitude de le dire tous les jours, il suffit de l'offrir à cette intention.

La méditation, ou oraison mentale, ne remplirait pas l'intention du souverain pontife, parce que le mot prière, dans son acception naturelle, emporte l'idée de prière vocale.

Rien n'empêche qu'on ne puisse réciter ces prières alternativement avec un autre; car cette manière de prier est autorisée dans l'Église. D'ailleurs, il y a une décision expresse de Pie VII à ce sujet.

Lorsqu'une indulgence est fixée à un jour déterminé, le temps accordé pour accomplir les œuvres prescrites commence la veille aux premières vêpres, et se termine le lendemain jour de la fête à la fin du crépuscule du soir. L'heure des premières vèpres est le plus tôt à deux heures en hiver et à quatre heures en été.

CHAPITRE XVI.

Où l'on réfute quelques objections articulées contre les indulgences.

SI. L'indulgence ne décharge pas de l'obligation de faire pénitence? - L'on a demandé souvent si l'indulgence dispensait le pécheur de faire pénitence. Il y a peu de questions qui aient soulevé plus de plaintes,

fourni matière à plus de déclamations, et dont on ait plus abusé contre les indulgences.

Les hérétiques et autres ennemis des indulgences, pour se procurer une victoire facile, prétendent que l'Église compte parmi les effets de l'indulgence la vertu de décharger de toute obligation de faire pénitence et de changer de vie. Partant de cette fausse supposition, ils s'élèvent avec une vertueuse indignation contre les superstitions et le relâchement de l'Église romaine, qui avec ses indulgences a ruiné l'esprit de pénitence et de mortification.

Il n'y a rien de réel dans ces accusations mensongères. L'Église a toujours réclamé contre cette imputation, qui tend à faire supposer qu'elle favorise la paresse ou l'impénitence des pécheurs. Que quelques chrétiens peu instruits s'imaginent naïvement que l'indulgence leur tient lieu de tout; que pourvu qu'ils gagnent des indulgences, ils n'ont plus besoin de se mortifier ni de faire pénitence, c'est possible. Mais donner les préjugés des ignorants pour la doctrine de l'Église, voilà où se trouve l'injustice et la calomnie.

Jamais l'Église n'a rien enseigné de pareil, jamais elle n'a reconnu à l'indulgence la vertu de décharger de l'obligation de faire pénitence: un tel effet ruinerait toute l'économie de notre religion, et contredirait tous ses enseignements. Résumons sa doctrine à ce sujet, et quiconque cherche la vérité de bonne foi en sera convaincu.

1o En qualité de pécheurs tous les hommes, sans exception, sont obligés à une vie pénitente et mortifiée. La vertu de pénitence doit être toute la vie du chrétien, comme elle est tout l'esprit de l'Évangile.

2o Nous devons imiter J. C. et les saints; or, leur vie a été une pénitence continuelle.

3o Les croix, le renoncement, la mortification sont un précepte évangélique, précepte que l'Église nous rappelle sans cesse, sous toutes les formes, dans ses instructions, dans sa liturgie, par ses abstinences et ses jeunes.

4o Les indulgences elles-mêmes ne sont jamais accordées sans conditions onéreuses. Ordinairement il est prescrit de jeûner, de faire des prières, de donner des aumônes, de se confesser, de visiter des églises, tous actes de piété qui sont de véritables œuvres de pénitence.

5o L'indulgence est si éloignée de pouvoir nous soustraire à l'obligation de faire pénitence, obligation qui est l'essence de la vie chrétienne, que l'indulgence, mème la plus étendue, la plénière, ne peut décharger le pénitent de l'œuvre satisfactoire imposée par le confesseur. C'est le sentiment le plus sùr, par conséquent le seul à suivre dans la pratique.

Ce sentiment est surtout indubitable s'il s'agit d'une pénitence médicinale, nécessaire pour guérir les mauvaises habitudes et éviter les rechutes. Saint Thomas en donne la raison. « Les peines satisfactoires « servent à deux fins, à payer nos dettes et à nous « fournir un préservatif contre le péché. En tant que << préservatif, la satisfaction de l'un ne sert point à « l'autre; parce que le jeune du premier ne mortifie « pas la chair du second, et que les bonnes actions << d'une âme pieuse ne forment pas dans l'âme du pé<«< cheur l'habitude de bien faire. » En effet, dit Collet, « le jeûne de J. C. et des saints peut bien apprendre « à un pécheur qu'il doit mortifier sa chair; mais

<«< cette chair sera toujours aussi rebelle, aussi peu « mortifiée qu'auparavant, s'il continue à ne pas « jeûner. » En un mot, la pénitence sacramentelle, autrement dite la satisfaction, est de précepte divin; par conséquent une âme soigneuse de son salut ne peut pas sur de simples probabilités omettre un tel précepte, un tel devoir.

Après cet aperçu rapide des enseignements de l'Église, que deviennent les critiques amères que nos frères séparés ont faites des indulgences en les accusant d'avoir ruiné l'esprit de pénitence, détruit la nécessité des satisfactions, et par conséquent enlevé au sacrement de pénitence une de ses parties essentielles.

Ruiner l'esprit de pénitence, détruire la nécessité des satisfactions! Mais où done ont-ils vu que l'Église enseignait que les indulgences avaient pour effet de soustraire le pécheur au devoir et à la nécessité de faire pénitence?

Au moins ils ne diront pas que c'est le premier concile de Nicée; car dans son canon douzième il veut que l'on accorde les indulgences seulement à ceux qui << par leurs larmes, leur patience, leurs mortifica<«<tions et une crainte salutaire, montrent que leur « pénitence est véritable et non simulée. »

Ils n'en accuseront pas davantage saint Cyprien, lui qui voulait que les martyrs n'accordassent les cédules d'indulgence qu'aux pécheurs qui se montraient dignes de cette faveur en se livrant aux durs travaux de la pénitence. « Ce qu'il vous faut faire, pécheurs, << c'est de redoubler vos prières, de passer les jours <« dans le deuil, les nuits dans les veilles et dans les <<< larmes, tout le reste de la vie dans la plus profonde « affliction, vous prosterner dans la cendre et dans la

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