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<< bonnes gens qui avaient abandonné la véritable doc<< trine des apôtres.

<< Tel fut l'implacable ennemi des indulgences. Toute « sa vie il changea de doctrine, sans changer de mœurs << ni de conduite (1). »

Que ses disciples et ses admirateurs voient en lui un 'homme inspiré du ciel; que le succès de ses travaux leur paraisse tenir du prodige; qu'ils s'en fassent un argument pour s'endurcir dans l'erreur, libre à eux ! Mais quand on connaît les moyens que le protestantisme employa pour s'établir, ce qui étonnera toujours l'homme sensé et impartial, c'est qu'il n'ait pas fait plus de progrès.

On trouvera toujours facilement créance toutes les fois que l'on voudra caresser les passions et leur làcher la bride. Or, que faisait Luther? Il renversait tout ce qui gène le libertinage et la convoitise! Il abolissait le jeune et la confession; il affranchissait du cloître et de la continence les religieux et religieuses, etc... Il flattait la cupidité des princes en leur abandonnant les biens de l'Église, et l'orgueil de la raison en lui permettant le libre examen.

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Rien de plus commode que sa morale; jugez vousmême: L'homme n'est Les lois humaines n'obligent pas en conscience.-Les commandements de Dieu sont impossibles. Il n'y a que l'infidélité qui damne. «< Soyez pécheurs, dit-il, et péchez hardi«< ment, vigoureusement; mais que votre foi au Christ << soit plus vigoureuse encore. Que le Christ soit toute « notre joie. Alors le péché ne pourra jamais nous sé<< parer de lui, quand bien même nous commettrions << par jour mille homicides, mille fornications. » Que (1) Collet, Traité des Indulgences.

cette morale est sainte, qu'elle est chaste!! Comme elle relève la nature humaine et inspire la vertu!!! « Tel était ce docteur si rigide, que dans les prea miers accès de sa bile il avait souvent répété que « les indulgences n'étaient bonnes que pour de lâches chrétiens, qui ne veulent pas porter la croix de J.-C. « Il faut avouer que la sienne ne devait pas être bien << pesante (1). »

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Les protestants n'ont pas abandonné sur ce point la doctrine de leur maître, car encore aujourd'hui ils rejettent les indulgences.

Cette première erreur en amena bien d'autres. Il fallait s'y attendre, puisque l'Esprit-Saint a dit qu'un abime appelle un autre abîme. D'ailleurs il est bien difficile d'attaquer un dogme de la religion sans ébranler tous les autres, si bien se lient et s'enchaînent toutes les vérités qui forment ce grand tout de la doctrine catholique.

Vous refusez de reconnaître l'existence et l'utilité des indulgences? Mais elles sont un corollaire de la nécessité des satisfactions. L'Église enseigne que le pécheur justifié ne laisse pas d'ètre encore redevable à la justice de Dieu d'une dette proportionnée à la grièveté de ses fautes et à la faiblesse de sa contrition. Elle accorde donc des indulgences à ce pécheur pour lui aider à payer ses dettes, qui peuvent être immenses. — Eh bien, nous battrons en brèche cette nécessité des satisfactions, nous la nierons! - - Mais le dogme du purgatoire, mais la prière pour les morts, si clairement autorisés par l'un et l'autre Testament sont autant de preuves, pour ne pas en citer d'autres, qui proclament que l'on a toujours cru à la nécessité des satisfactions. (1) Collet, Traité des Indulgences.

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Cela ne prouve rien; car nous repoussons la croyance au purgatoire comme une erreur, et la pratique de prier pour les morts comme une superstition. Mais vous trouvez votre condamnation formelle dans plusieurs passages de l'Écriture. Qu'à cela ne tienne, nous ne serons pas arrêtés pour si peu! Nous retrancherons du nombre des livres inspirés ceux où se trouvent les passages qui nous embarrassent.

Voilà comment de conséquence en conséquence les protestants ont été fatalement poussés à rejeter l'une après l'autre un grand nombre de vérités les mieux établies.

De

§ IV. Les modernes ennemis des indulgences. nos jours les indulgences ont trouvé des ennemis d'un nouveau genre. Il y a les incrédules, les indifférents et aussi les ignorants.

Les premiers se soucient fort peu de savoir ce que l'Église croit ou ne croit pas au sujet des indulgences. Ils ne discutent pas, ils rient! C'est plus court et plus facile. Ils lancent quelques bons mots bien insipides, et tout est dit; ils sont vainqueurs d'une pratique séculaire dans l'Église. A de tels adversaires nous ne pouvons accorder que notre pitié. Quand ils seront sérieux, on trouvera facilement des raisons pour les convaincre.

Les indifférents ne s'acharnent point contre les indulgences: ils ne s'en occupent pas ; ils ne savent pas seulement s'ils doivent y croire. Mais, sans rien vouloir préjuger, ils abandonnent toutes ces questions subtiles à l'examen des gens de loisir.

Quelquefois ces indifférents pratiques se transforment en partisans zélés de l'Évangile; ils veulent que sa morale reste pure de tout mélange. Aussi, sans

s'inquiéter s'ils se rendent l'écho des protestants, ils crient bien haut contre les abus des temps modernes. Ils maudissent les indulgences et les superstitions introduites à leur suite. Ils se plaignent qu'elles ont détruit la discipline de la primitive Eglise. Esprits superficiels, ils sont toujours prêts à se scandaliser de tout, à condamner les choses les plus saintes pour des abus dont elles ne sont pas responsables. Esprits prévenus et inattentifs, ils confondent la vérité avec les chimères enfants de l'ignorance.

Sans le savoir, même sans le vouloir, les ignorants, de leur côté, décrient les indulgences, parce qu'ils s'en forment une fausse idée, parce qu'ils leur attribuent une efficacité qu'elles n'ont pas, parce qu'ils prennent à contre-sens les intentions de l'Église.

Ces préjugés de l'ignorance ont le double malheur d'égarer les âmes, et surtout de servir la mauvaise foi des hérétiques et des incrédules. En effet, ces derniers ne manquent pas de donner perfidement les rêveries de chrétiens mal instruits pour l'expression fidèle de la doctrine catholique.

Tous ces ennemis seront réfutés : les hérétiques, en établissant que J.-C. a laissé à l'Église le pouvoir d'accorder des indulgences, et qu'elle en a usé de tout temps; les indifférents, les faux zélateurs de l'Évangile, en montrant les heureux effets des indulgences, le besoin que nous en avons, et le soin que l'Église a toujours pris de réformer les abus; les ignorants; en redressant leur conscience, en déterminant le sens qu'il faut donner à la doctrine de l'Église touchant les effets et la valeur des indulgences.

CHAPITRE IV.

L'Église a le pouvoir d'accorder des indulgences.

Malgré les assertions contraires, il est hors de doute que l'Église a le pouvoir de donner des indulgences; car, dirigée par l'Esprit de vérité, qui lui enseigne toute vérité, elle ne peut s'arroger un pouvoir qui ne lui appartiendrait pas. C'est donc par l'inspiration de cet Esprit, quiprocède du Père, que le concile de Trente a lancé ces anathèmes contre ceux qui oseraient dire « que le pouvoir d'accorder les indulgences n'est pas << dans l'Église. >>

Cette seule définition du concile donne droit à des catholiques de conclure que l'Église a réellement le pouvoir de concéder des indulgences. Ce n'est donc pas « une fiction artificieuse pour séduire les peuples », ainsi que les ennemis des indulgences, comme nous venons de le voir, n'ont pas craint de l'avancer, sans preuve, avec une audace sacrilége.

Disons-le donc sans hésiter, puisque la foi nous le révèle, que l'Église a reçu de J.-C. «< une double puis«<sance, la puissance de lier et de retenir, la puissance « de délier et de remettre. Ces deux puissances dans le << fond n'en font qu'une seule, qui a un double exercice. L'Église peut lier et délier, remettre et retenir, << tant à l'égard de la coulpe qu'à l'égard de la peine. << Elle délie et remet quand elle donne l'absolution, << elle lie et retient lorsque par un sage discernement « elle la diffère à ceux qu'elle n'en juge pas encore capables; et voilà ce qui regarde la coulpe.

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<< Pour les peines, l'Église a droit d'en imposer « de très-rigoureuses aux pénitents; et elle a droit

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