tères est, pour ainsi dire, personnifié dans le membre qui est chargé de l'honorer, et qui doit, en quelque sorte, le rendre vivant dans son cœur. Cette sainte pratique a commencé à Lyon, en 1826. Elle est maintenant fort répandue. Grégoire XVI l'approuva par un bref du 27 janvier 1832. Cette confrérie a un directeur général qui est nommé par le pape et réside à Lyon. Dans chaque diocèse il doit y avoir un directeur nommé par l'évêque. Ce directeur diocésain communique avec le directeur général, et reçoit de lui ses pouvoirs. Lorsqu'on veut établir un rosaire vivant quelque part, on s'adresse au directeur diocésain, qui désigne un prêtre pour exercer les pouvoirs de directeur particulier. Ce dernier organise et dirige la confrérie locale. De temps en temps il informe le directeur diocésain du nombre des quinzaines qui sont sous sa direction. Parmi les personnes qui composent une quinzaine, le directeur en choisit une qui prend le nom de zélatrice. C'est elle qui tient la liste des associés, qui remplace les membres qui cessent d'en faire partie, qui distribue les billets. Elle rend compte au prêtre directeur de sa gestion. Le rosaire vivant, outre toutes les indulgences attachées à la récitation du rosaire ordinaire, en possède un grand nombre, toutes applicables aux ames du purgatoire (1). - § II. Confrérie du Scapulaire ou de NotreDame du Mont-Carmel. Cette confrérie fut érigée par saint Simon Stock, sixième supérieur général des Carmes. Dans une vision, la Mère de Dieu lui apparut (1) Voir aussi le Manuel du Rosaire vivant. tenant en ses mains un scapulaire qu'elle lui donna, pour servir de modèle à celui que tous les enfants du Carmel devaient porter, comme marque de leur confiance en Marie et de la protection spéciale que cette mère de la divine grace voulait bien leur accorder. Clément VIII, par une constitution datée du 13 novembre 1600, accorda au général des Carmes la faculté d'établir la confrérie du scapulaire dans tous les lieux où il le jugerait convenable, en suivant néanmoins les règles ordinaires, et d'y admettre par lui ou par un délégué les personnes séculières. C'est aussi à lui de régler les exercices de piété que devront faire les personnes admises. La confrérie de Notre-Dame du Mont-Carmel jouit d'un grand nombre d'indulgences, toutes applicables aux âmes du purgatoire. Conditions pour avoir part à ces indulgences. Pour avoir droit aux priviléges et indulgences de cette confrérie, il faut : 1° Recevoir le scapulaire des mains d'un prêtre qui ait le pouvoir de le donner; 2o Le porter habituellement. Il n'y a point d'autres conditions générales imposées, ni jeûnes, ni abstinences, ni prières quelconques. Les sept Paler et sept Ave indiqués dans les petits Manuels du Scapulaire ne sont nullement nécessaires. Seulement pour les indulgences plénières il faut visiter l'église des Carmes ou Carmélites. Le confesseur peut même commuer cette visite en une autre œuvre de piété, si l'on est dans l'impossibilité de la faire. Une fois que l'on a été régulièrement admis, on ne perd plus la qualité de membre de la confrérie, quand même on en néglige les pratiques. Ainsi, celui qui par négligence, ou même par impiété aurait jeté de côté son scapulaire, pourrait le reprendre de luimême, et participer de nouveau à toutes les indulgences et priviléges accordés aux membres du Carmel. Les cordons du scapulaire peuvent être en fil. Si le scapulaire vient à se perdre ou à s'user, on peut en prendre un autre de soi-même. Il est mieux de le faire bénir; mais rien n'oblige à cette bénédiction, que tout prêtre peut donner (1). Une reli ·Scapulaire rouge ou de la passion. gieuse de Saint-Vincent-de-Paul, qui avait la sainte habitude de méditer souvent sur la passion de NotreSeigneur, crut voir apparaître J.-C. lui-même, le soir de l'octave de la fête de saint Vincent de Paul, le 26 juillet 1846. Il tenait à la main droite un scapulaire rouge, suspendu par deux rubans de laine de la même couleur. Sur un côté il était représenté attaché à la croix, ayant à ses pieds les instruments de sa passion; sur l'autre était l'image de son cœur et du cœur de sa sainte Mère. La mème vision se renouvela plusieurs fois, notamment le jour de l'Exaltation de la Sainte-Croix 1846, où la sœur crut entendre ces paroles: Tous ceux qui porteront ce scapulaire recevront tous les vendredis une grande augmentation de foi, d'espérance et de charité. La sœur rendit compte de cette vision à son supérieur général, ajoutant qu'elle avait compris que le Seigneur désirait voir propager ce nouveau scapulaire, comme moyen de rappeler aux hommes les douleurs de sa passion et son amour pour eux. (1) Monseigneur Bouvier. Sur l'exposé que le supérieur en fit à Pie IX, le souverain pontife, par plusieurs rescrits, accorda les indulgences suivantes : 1° Une indulgence plénière, PAR AN, à tous les fidèles qui porteront le susdit scapulaire, tous les vendredis de l'année, pourvu que confessés et communiés ils méditent sur la passion pendant quelque temps et prient selon les intentions ordinaires. 2o Une indulgence partielle de sept ans et sept quarantaines, CHAQUE VENDREDI, pour tous ceux qui porteront ce scapulaire, feront la communion et réciteront, en méditant sur la passion, cinq Pater, cinq Ave, et cinq Gloria Patri. 3o Une indulgence partielle de trois ans et trois quarantaines, à tous ceux qui, quelque jour de l'année que ce soit, méditeront pendant une demi-heure sur la passion et seront au moins contrits de leurs fautes. 4° Une indulgence partielle de deux cents jours, à quiconque baisera ce scapulaire avec componction et récitera ce verset: Te ergo quæsumus, famulis tuis subveni, quos pretioso sanguine redemisti. Nous vous en conjurons, venez en aide à vos serviteurs, que vous avez rachetés de votre précieux sang. Tous les prêtres de la congrégation de la Mission et les autres qui seraient délégués par le supérieur général peuvent bénir et imposer le scapulaire de la Passion de J.-C., dit le Scapulaire rouge. CHAPITRE VI. Autres confréries en l'honneur de la sainte Vierge. §1. Confréries de Notre-Dame-Auxiliatrice. — II y a trois confréries connues sous le nom de NotreDame-Auxiliatrice. La plus ancienne et la plus célèbre est celle établie à Munich en 1684. Voici à quelle occasion: Les Turcs, ayant remporté de grands avantages contre les chrétiens, vinrent, en 1683, mettre le siége devant la ville de Vienne, capitale de l'Autriche, avec une armée formidable. Tout le monde était dans la consternation. Un pieux capucin prêchait alors à Saint-Pierre de Munich en Bavière; il exhorta fortement les fidèles à prier et à se mettre sous la protection de Notre-DameAuxiliatrice, qu'on avait coutume d'invoquer dans les dangers pressants. Ses exhortations portèrent leurs fruits tous les fidèles s'unirent pour implorer tous ensemble la puissante protection de Marie. Tant de prières ferventes furent exaucées. L'armée des Turcs fut mise en déroute, le siége de Vienne levé et la chrétienté sauvée. Une protection si visible de la mère de Dieu ne fit qu'augmenter la confiance que l'on avait mise en elle, et tout le monde manifesta le désir de voir ériger en son honneur une confrérie sous le titre de Notre-Dame- Auxiliatrice. Maximilien, électeur de Bavière, un des chefs de l'armée chrétienne, en fit luimême la demande au saint-siége. Innocent XI, accédant volontiers à la demande de ce religieux prince, érigea ladite confrérie dans l'église de Saint-Pierre de Munich par une bulle du 8 août 1684, et la favorisa d'un grand nombre d'in |