dulgences. Les peuples montrèrent un si grand empressement à entrer dans cette confrérie, qu'en 1738 elle comptait plus de trois millions de membres. Le même sentiment de confiance en Marie secours des chrétiens fit ériger une nouvelle confrérie de Notre-Dame-Auxiliatrice dans l'église paroissiale de Saint-Nicolas, à Namur, en Belgique. Cette dernière fut approuvée en 1826 par Léon XII, et enrichie de plusieurs indulgences. Pour jouir des avantages de ces deux confréries les obligations sont les mêmes, et peu onéreuses. Rien de plus facile, au reste, que de s'en faire recevoir membre; car tout prètre qui en fait partie peut recevoir d'autres membres. Ces deux confréries, si semblables en beaucoup de choses, sont cependant entièrement distinctes l'une de l'autre. Les fidèles qui sont membres de celle de Munich n'ont aucun droit par là aux grâces spirituelles de celle de Namur. La confrérie de Notre-Dame-Auxiliatrice du Mans est de la même nature que celle de Munich, et dans le principe elle n'avait aucun privilége particulier. Mais en 1835 elle a été approuvée par Grégoire XVI, et enrichie d'indulgences, tant plénières que partielles (1). § II. Confrérie du très-saint et immaculé Cœur de Marie. Qui n'a entendu parler de l'archiconfrérie du très-saint et immaculé Cœur de Marie? Qui ne sait, au moins par ouï-dire, les conversions inespérées, les guérisons merveilleuses, les consolations ineffables obtenues par l'intervention de l'archiconfrérie? Partout on raconte les miracles de grâce et de salut dont elle a (1) Monseigneur Bouvier. été l'occasion et le principe; car, on peut l'affirmer, son heureuse influence s'est déjà fait sentir dans le monde entier. Mais ce que l'on connaît peut-être moins, ce sont les commencements d'une association qui devait apporter tant de consolation à l'Église de Dieu. M. Dufriche-Desgenettes, curé de Notre-Dame-desVictoires à Paris, voyait avec la plus profonde tristesse l'état déplorable de sa paroisse. L'indifférence religieuse y était complète : les sacrements abandonnés, l'église toujours déserte; et le pasteur, malgré son zèle, restait isolé au milieu de son troupeau infidèle. Mais laissons ce pasteur vénérable parler luimême et exhaler les douleurs de son àme : « La paroisse de Notre-Dame-des-Victoires, située <«< au milieu de Paris, centre du commerce, des af<< faires, entourée de théâtres, de lieux de plaisir, avait « vu s'éteindre dans son sein presque tout sentiment, « presque toute idée religieuse. Sa position dans le << quartier le plus absorbé par l'amour et les calculs << de l'argent, le plus abandonné aux criminelles vo<«<luptés des passions, y avait fait naître et nourri « l'indifférence la plus marquée pour la religion, le « dégoût et le mépris pour ses pratiques...... Les pas«sions politiques, les fureurs de parti transformèrent «< cette indifférence, ce mépris en une haine furieuse «< contre la religion, et surtout contre ses ministres, << qui n'osaient pas même se montrer en habit ecclé<< siastique dans l'intérieur de la paroisse. Son église « était déserte, même aux jours des plus grandes so« lennités; plus de sacrement, même à la mort. Cet << affreux état durait depuis environ six ans, et allait « en empirant, sans aucune apparence de remède hu main, quand l'administration de cette paroisse nous << fut confiée en 1832........ Nous dirons que notre << entrée, notre séjour dans cette paroisse fut l'épreuve «< la plus amère, la plus cruelle pour notre cœur. « Père et pasteur d'une famille immense, sans rela<«<tions avec ses membres, obligé de concentrer nos « sentiments, notre amour sur un petit nombre d'àmes « fidèles, nous ne pouvions épancher notre cœur, si << douloureusement blessé, qu'au pied du saint tabernacle, et encore le ciel paraissait sourd à nos gémis« sements et à nos vœux (1). » Enfin, les temps marqués par la divine miséricorde pour consoler le pasteur affligé étaient venus. Dieu lui inspira donc la pensée de consacrer sa paroisse au très-saint et immaculé cœur de Marie, pour obtenir par son intercession la conversion des pécheurs. Cette pensée est suivie : les plans et les statuts d'une association de prières sont dressés et soumis à monseigneur l'archevêque de Paris, qui les approuve, et, par une ordonnance du 16 décembre 1836, érige l'Association du très-saint et immaculé Cœur de Marie. Moins de deux ans plus tard le père commun des fidèles, par un bref du 24 avril 1838, éleva cette association à la dignité d'archiconfrérie, et la combla de faveurs spirituelles, dont voici le détail : I° Une indulgence plénière, LE JOUR DE SON ADMISSION dans l'archiconfrérie, à chacun des confrères, pourvu que sincèrement contrit et confessé il communie ce jour-là. II° Une indulgence plénière les jours suivants : 1o Le dimanche qui précède immédiatement celui de la Septuagésime. (1) Manuel de l'archiconfrérie. 2o Les jours de fête ci-après dénommés: 1o le jour de la Circoncision de Notre-Seigneur, 2o de la Purification, -3° de l'Annonciation, -4° de la Nativité, -5° de l'Assomption,- 6° de la Conception, -7° de la Compassion de la bienheureuse Vierge Marie, 8° de la Conversion de Saint-Paul, 9o de sainte Marie-Madeleine, Aux confrères qui s'étant confessés approcheront ces jours-là de la sainte table. III° Une indulgence plénière, que peuvent gagner, au jour anniversaire de leur baptême, tous les membres de l'archiconfrérie, si confessés ils reçoivent la sainte eucharistie, pourvu toutefois qu'ils aient récité tous les jours la Salutation Angélique, pour la conversion des pécheurs. IV° Une indulgence plénière, DEUX FOIS PAR MOIS, à condition de se confesser, de communier et de visiter une église, ou un oratoire public, et d'y prier selon les intentions du souverain pontife. Le jour de la communion est laissé au choix des confrères. Les infirmes qui ne pourraient faire la visite gagneraient néanmoins l'indulgence en remplissant les autres conditions. Cette indulgence est applicable aux âmes du purgatoire. V° Une indulgence plénière, A L'ARTICLE DE LA MORT, pour les confrères qui vraiment pénitents et s'étant confessés auront reçu le sacrement d'eucharistie, ou qui, n'ayant pu remplir ce devoir, invoqueront le saint nom de Jésus, au moins de cœur, s'ils ne peuvent le faire de bouche. VI° Une indulgence partielle de CINQ CENTS JOURS, à tous les confrères et autres fidèles qui assistent dévo tement aux messes qui se célèbrent chaque samedi dans l'église ou chapelle de l'archiconfrérie, en l'honneur du très-saint cœur de la bienheureuse Vierge Marie. OBSERVATIONS. 1° Lorsque la communion est requise, il n'est pas nécessaire de la faire dans l'église de la confrérie. 2° Tous les premiers samedis du mois on célèbre à Notre-Dame-des-Victoires une messe pour le repos de l'âme des confrères défunts. 3° L'archiconfrérie offre à Dieu des prières particulières pour les pécheurs qui lui sont spécialement recommandés. A peine les pieux exercices en l'honneur du saint et immaculé cœur de Marie furent-ils commencés, qu'une source inépuisable de grâces sembla s'être ouverte pour les pécheurs. Elle n'a point tari depuis. Cette œuvre du zèle ne devait pas rester enfermée dans les limites étroites d'une paroisse. L'archiconfrérie fut bientôt répandue dans tous les pays où l'Église catholique compte des enfants. Et en quelque lieu que cette pensée d'intéresser la tendre compassion du cœur de Marie en faveur des pécheurs ait pénétré, partout elle a produit des conversions sans nombre. Une propagation si extraordinaire, des résultats si prompts prouvent surabondamment que cette œuvre vient de Dieu, qu'elle a été agréée de la divine Marie, et qu'elle répond à un besoin pressant de notre siècle, besoin de revenir à Dieu. Ainsi le bon pasteur ne pensait qu'à ramener au bercail les brebis égarées du troupeau confié à ses soins; et voilà que son œuvre est bénie de Dieu, et que l'archiconfrérie est la planche de salut que la Provi |