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leurs voies. Car la sanctification dont l'Esprit est l'auteur, qu'est-elle autre chose que la transformation de la créature à l'image de celui qui a dit : Soyez saints, parce que je suis saint? Or l'image de Dieu, unique et toute belle, l'empreinte sacrée d'après laquelle l'Esprit divin, comme un sceau d'une fidélité merveilleuse, marque l'humanité et frappe nos âmes à l'effigie de la face du Père 2, c'est son Fils éternel. Avec nous et pour nous le Verbe s'est sanctifié lui-même 3 dans sa nature humaine, oignant de l'Esprit le temple de son corps"; avec l'Esprit et par lui, il nous transforme de clartés en clartés sur le type de cette humanité sainte ", naissant et croissant en chacun de nous par l'incorporation des mystères de sa vie déifiante ".

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Chrétiens qu'avait attristés naguère l'annonce du prochain départ de l'Emmanuel 8, comprenez maintenant que l'Homme-Dieu, remonté dans les cieux, n'a point pourtant abandonné la terre. Jésus-Christ est aujourd'hui, comme il était hier, comme il sera dans les siècles 9. Unique objet des complaisances du Père 1o, seul digne instrument de la gloire souveraine, il ramène de même à sa propre unité le plan divin pour la sanctification des élus. Loin donc que la glorieuse Pentecôte ait eu pour résultat de consacrer par l'avènement du Paraclet l'éloignement du divin exemplaire et du guide de nos âmes, l'Esprit au contraire n'est descendu que pour serrer les liens du Chef et des membres, pour nous identifier dans la foi et l'amour avec celui qui est le seul SAINT, comme il

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est le seul Seigneur et le seul Très-Haut avec le Père et l'Esprit dans les siècles sans fin 1 !

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Le Cycle de la sainte Liturgie n'a été jusqu'ici, dans ses phases variées, qu'une série d'ascensions 2 vers ces sommets de la justice parfaite, où se consomme dans l'UNION la sainteté de l'Eglise. Humble fille de la terre, le Fils de Dieu dès les jours éternels avait convoité sa beauté non qu'aucun des hommes pécheurs qui étaient appelés à former les membres de cette Epouse du Verbe divin, pût de lui-même apporter à l'Eglise une beauté digne du Roi; mais celui dont elle était gratuitement recherchée, le Soleil de justice ", avait projeté d'orner son front de sa propre splendeur. Par avance le regard divin découvrait en elle cette perfection sublime de la ressemblance du Père céleste qui devait former, en même temps que l'essentielle beauté du Verbe lui-même 7, la sainteté de la race élue que son miséricordieux amour appelait à lui des montagnes désolées de la gentilité. Ainsi devait se trouver pleinement vérifiée la parole de l'Apôtre, que l'Epoux est l'image et la gloire de Dieu, comme l'Epouse la gloire de l'Epoux, et que tous deux sont inséparables dans l'ineffable harmonie du plan divin 10.

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Un temps devait donc venir où la race des nations, la stérile méprisée de la synagogue, la noire habitante des antres sauvages desséchée par le soleil d'Ethiopie 12, déposerait ses instincts farouches; un jour, transformée par la grâce, elle apparaîtrait comme la vraie fille du Père et l'Epouse

1. Hymn. angelic. 2. Psalm. LXXXIII, 6. 3. JEREM. XXXI, 3. 4. Psalm. XLIV, 12. 5. MALACH. IV, 2.

6. MATTH. V, 48.

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7. Sap. VII, 26. 10. Ibid. II. 12. Cant. 1, 4, 5; IV, 8; SOPHON. III,

9. I Cor. XI, 7.

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8. Cant. iv, 8. 11. I Reg. 11, 5.

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de son Fils. Mais un tel résultat, attaché pour une part, ainsi qu'il convenait, au libre consentement de l'Epouse, ne pouvait être acquis sans labeurs. Au temps de l'Avent, dans l'angoisse de l'attente et les luttes de la VIE PURGATIVE, le Verbe a dégagé l'humanité de ses souillures et des ruines amoncelées qui gênaient son essor. Bientôt, ouvrant à ses pieds délivrés des entraves les sentiers de la VIE ILLUMINATIVE, il s'est fait son modèle 1, sa lumière 2, et son guide 3 vers l'idéal divin qu'elle devait reproduire. Le Christ a repris devant son Eglise la voie royale de ses mystères; l'entraînant à l'odeur de ses parfums de Bethlehem au Jourdain, de la montagne de la Quarantaine au roc sanglant du Calvaire et au glorieux tombeau, il a si profondément imprimé en elle dans ce trajet mystérieux chacun des traits divins de son humanité sainte, qu'elle apparaît véritablement aujourd'hui comme la nouvelle Eve, prise de l'Epoux et faite de sa substance . A la grande joie du Seigneur Dieu, du Père souverain, l'Adam nouveau n'est plus seul : il a trouvé l'aide semblable à luimême que la terre ni les cieux n'avaient pu lui montrer 7. Plus étroitement que l'ancien Adam à celle qu'il proclamait la chair de sa chair, le Verbe s'attachera divinement à cette Epouse glorieuse, sans tache ni ride, et toute belle de sa propre sainteté 8. Aussi bien, dépouillée d'elle-même et de sa vie propre, elle ne saurait plus vivre désormais que de l'Epoux . Vienne à s'élever le souffle du Paraclet sanctificateur, et ils ne seront plus qu'un même esprit 10, un seul corps ". La fuite de

1. Exod. xxv, 40. 2. JOHAN. VIII, 12. 3. Ibid.

4. Num. XXI, 22.
7. Ibid. 18-20.
10. lbid. vi, 17.

5. Cant. 1, 3. 8. Eph. v, 25-27. 11. Eph. 1, 23.

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6. Gen. 11, 23. 9. I Cor. xi, 8-9.

l'Homme-Dieu dans l'Ascension triomphante 1 n'a point été l'abandon de l'Eglise; pressé de consommer le mystère si longuement préparé de l'union divine, il regagnait sur l'aile des vents 2 l'impénétrable sanctuaire où procède du Père et du Fils l'Esprit d'amour, pour l'envoyer aux siens

directement de sa source éternelle 3.

L'Esprit est descendu, et les annales de la sainte Eglise ont commencé de se dérouler pour le monde; car alors seulement, grâce à l'union permanente et intime dont l'Esprit est l'auteur, elle a pu commencer à recevoir de son Chef divin le mouvement et la vie. Cette union féconde ne saurait faire défaut un seul instant à l'incomparable Epouse du Fils de Dieu, puisque, séparée de l'Epoux, elle cesserait d'être, en perdant le principe et la raison même de son existence. Il suit de là que la VIE UNITIVE est essentielle à l'Eglise, comme aussi cette vie supérieure n'appartient qu'à elle seule, étant le privilège et le secret de l'Epouse. C'est donc seulement en participation de l'Eglise, et comme membre de cette unique Epouse du Verbe, que le chrétien peut s'élever, dans le secret de Dieu, jusqu'à ces hauteurs de la divine charité où le Christ Jésus domine tellement les puissances de l'homme mortel, qu'elles puisent en lui seul, dès ici-bas, leur mouvement et leur vie 6. Par contre, il n'est personne d'entre les baptisés que le titre même de son incorporation à l'Eglise du Christ ne puisse conduire à quelque degré de cette vie plus intime; elle n'est celle du petit nombre que par le fait, chez tant de chrétiens, d'une correspondance trop intermittente ou trop faible à la grâce.

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Nous ne parlons point ici, en effet, de ces faveurs d'exception qui font l'objet spécial de la THÉOLOGIE MYSTIQUE: états merveilleux, plus du ciel que de la terre, où l'aigle divin ne se bornant plus à exercer ses petits au vol des montagnes 1, et comme impatient des lenteurs de l'exil, saisit tout d'un coup l'âme éperdue et passive en ses serres puissantes, et l'entraîne par des voies inconnues jusqu'au trône de Dieu. Là, penchée déjà sur les flots de la mer de lumière où se baignent les élus 2, elle jouit par avance des concerts de la patrie 3; ou mieux encore, toute à son Dieu qui la veut pour lui seul, elle entend de sa bouche des paroles mystérieuses, d'ineffables secrets, et ne revient à elle qu'enivrée d'amour et pénétrée de ces divines confidences que l'homme ne saurait dire en la langue infirme et décolorée de la terre du péché. L'histoire de l'Eglise, dans sa partie la plus noble et la plus relevée qui raconte la vie des serviteurs de Dieu, est pleine de ces incidents sublimes par lesquels le Seigneur tient à manifester l'indépendance et la puissance de son amour. Toutefois Dieu n'a promis à personne ces communications merveilleuses; moins rares que ne le pense un monde superficiel ou distrait, elles demeurent néanmoins en dehors ou au-dessus du développement normal et ordinaire de la vie chrétienne.

Il n'en est pas de même de ce couronnement nécessaire de toute perfection qui constitue l'essence de la vie unitive, et n'est autre que le règne effectif de la divine charité dans l'âme baptisée. Rappelons-nous comment, en présence des mul

1. Deut. XXXII, II. 4. II Cor. XII, 4.

2.

Apoc. iv, 6.

3. Ibid. xv, 2. —

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