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AVERTISSEMENT

UNE dame Anglaise qui se trouvoit à Vienne en même-tems que moi, en 1798 et 1799, s'étoit appliquée avec ardeur à l'étude de la langue allemande; je desirois qu'elle donnât à la littérature française, qu'elle connoissoit trop peu, au moins une partie du tems précieux qu'elle me paroissoit prodiguer à un objet moins intéressant. Je réussis à la convaincre; je l'aidai dans ses études, et pour les faciliter je composai ces Essais. Revenu en France, je les corrigeai, et j'en fis imprimer un petit nombre d'exemplaires, dans l'espoir qu'ils pourroient

être utiles à quelques étrangers, mes

amis.

J'ai jugé nécessaire d'entrer dans des détails, ou de rapporter des discours ou des faits qui seroient superflus si j'avois écrit pour des Français; présomption dont je suis trèséloigné. Si le hasard fait jamais tomber cet ouvrage entre les mains de quelques-uns d'entre eux, je réclame donc leur indulgence en faveur des motifs que je viens d'exposer.

A MADAME *****.

СЕТ

ET ouvrage, Madame, a été entrepris pour vous; je desirois, en vous offrant l'hommage de mes foibles lumières, vous épargner des recherches, et vous faciliter la connoissance des meilleurs écrivains français. Je me suis regardé comme un voyageur qui a parcouru un pays avec quelque attention, et qui se flatte d'être utile à un ami, en lui désignant les objets qui méritent le plus d'être remarqués.

Ce n'est point, Madame, un littérateur qui vous écrit, mais quelqu'un qui a lu plus par goût et par curiosité, qu'avec le dessein de s'instruire. Il n'appartient qu'aux gens-de-lettres d'analyser des ouvrages, de les comparer, et d'en porter un jugement motivé. L'homme qui vit dans le monde, a des occupations qui ne lui permettent pas de se livrer à des examens

longs et circonstanciés des pièces de théâtre, et de les juger par les règles de l'art dramatique. L'intervalle entre le temps où l'on est trop jeune, et celui où l'on est trop vieux, est malheureusement trop court. On doit tâcher de concilier, ét l'amour qu'on a pour les belles-lettres, et l'inclination qu'on se sent pour la société. Il n'y a point de plaisir tel que celui qu'on prend dans une société bien choisie; mais si l'on se séquestre du monde, on en perd le goût et les habitudes.

Il ne s'agit, Madame, pour vos études, que de faire un choix de livres, lequel ne sera jamais nombreux dans aucune langue. « Voulez-vous que l'étude laisse dans votre >> esprit des traces durables? Bornez-vous » à quelques auteurs pleins de goût et de génie, et nourrissez-vous de leur subs

>>

>>tance. »

Si je hasarde à vous exposer mes sentimens sur les ouvrages dont je vous parle, je vous en présente en même temps des extraits, qui vous mettront à portée d'en

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