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Cependant la mère du saint nourrit son fils avec soin: elle l'allaite, elle le sèvre, elle le voit grandir avec joie.

« Lorsqu'il était encore au berceau, un essaim d'abeilles vint un jour voltiger autour de sa bouche, emblème de la divine sagesse qui devait couler plus tard de ses lèvres.

« Une fois sevré et éloigné du sein maternel, il commença à s'abreuver aux mamelles de la grâce. Aussi, dès qu'il le put, avant même d'être sorti de sa première enfance, il apprit, à l'exemple de ses parents, à visiter les églises et à honorer Dieu.

« Encore tout petit enfant, il quittait souvent son lit, et comme sa couche lui semblait trop molle, il étendait sur la terre nue ses membres délicats. Plus tard il conserva assidùment pendant sa vie cette habitude de son enfance.

«Ainsi, comme un vase tout neuf, cette âme d'enfant s'im. prégnait dans ces exercices d'une odeur de sainteté qu'elle devait conserver toute sa vie. Déjà la main de l'artiste suprême commençait à s'en faire un vase d'élection, pour y verser les dons de sa bénédiction. »

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Maison habitée par saint Dominique pendant son séjour à Palencia.

III

GUMIEL ET PALENCIA

Cependant, sous le regard de ses pieux parents, Dominique, comme Jésus enfant, croissait chaque jour en grâce et en sagesse devant Dieu et devant les hommes. Rien de puéril n'apparaissait dans sa conduite et tout faisait présager les heureux fruits de sainteté qu'il devait donner au monde. La vertu qui sembla vouloir, par ses progrès rapides, s'assurer la première place dans cette âme prédestinée, fut cette compassion généreuse qui devint l'un des traits caractéristiques du saint. « La compassion, dit Rodrigue de Cerrate, grandissait à vue d'œil dans ce jeune cœur. On eût cru qu'il en avait puisé le secret dans le sein de sa mère. »

Au spectacle des prévenances de Dieu pour son fils, la B. Jeanne sentait son cœur déborder de reconnaissance. La demeure seigneuriale, dont elle était la vie, tendait de plus en plus, grâce à la foi et à la grandeur d'âme de son époux, à se transformer en monastère. Mère de deux fils déjà promis aux saints autels, elle voyait le troisième fleurir comme le lis, comme le palmier dans la maison du Seigneur, grandir à ses côtés comme l'arbre vigoureux planté au bord des eaux dans un terrain fertile.

Cependant l'heure approchait où il lui faudrait se sépa

rer de ce fils. Dans la première éducation de l'enfant, il arrive fatalement un âge où les douces leçons de la mère, où sa tendresse et ses soins ne suffisent plus, où elle doit confier son fils à un maître plus éclairé et naturellement plus apte à communiquer, avec la science, cette fermeté de caractère, trait distinctif de l'homme façonné et achevé par une éducation virile. Et quand une mère, inspiréc par sa foi, préfère à tout autre maître un de ces hommes. que la grâce du sacerdoce a revêtus de force et remplis d'une paternelle bonté, on peut alors tout espérer de l'enfant ainsi préparé aux épreuves de la vie par ce qu'il y a de plus tendre et de plus fort le cœur d'une mère et l'âme d'un prêtre.

Telle fut l'inspiration de Don Félix et de Jeanne, dès que leur fils eut atteint sa septième année. Le ciel avait merveilleusement servi leur pieux désir, en plaçant tout près d'eux, et au sein même de leur famille, l'homme le mieux fait pour continuer cette œuvre si délicate de la formation de l'âme d'un saint.

A peu de distance de Calaruéga, dans une bourgade nommée Gumiel d'Izan, était le lieu de sépulture des Gus

mans.

Or, en ce temps-là, l'archiprêtre de l'église de Gumiel se trouvait être le propre frère de Jeanne d'Aza: ce fut naturellement à ce frère que les parents de Dominique résolurent de confier l'éducation de leur fils. « C'était, dit «<un historien, un pasteur selon le cœur de Dieu, homme « vénérable chez qui l'éclat du sang était rehaussé par une « tendre piété, la droiture d'âme et une inépuisable géné. «rosité. Rempli de l'esprit et de la grâce du sacerdoce, il « en connaissait la dignité et en remplissait tous les << devoirs avec un zèle que la prudence et la douceur ren« daient toujours utile à ceux qui étaient confiés à ses << soins. Digne par toutes ces qualités, plus encore que par « sa paronté avec le jeune Dominique, de veiller à l'édu⚫

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