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sainteté et la beauté de sa vie touchaient le cœur des grands, et les archevêques, les évêques et les prélats de ces contrées l'avaient en très grand honneur (1). »

(1) B. Jordanis opera, édit. Berthier. - Fribourg, 1891.

Theol

XXVI

Enguerran de Boves, chevalier français, que Montfort a gratifié d'une partie du comté de Foix, par amour de Dieu et de la B. Marie, pour le salut de son âme et celui de ses parents, donne un moulin à Sainte-Marie de Prouille, à l'abbaye nouvellement fondée, à Dominique, chanoine d'Osma, et à tous les Frères et les Sœurs présents et futurs, servant en ce lieu, Dieu, Sainte Marie et le monastère.

Prouille, 5 décembre 1212.

Notum sit omnibus hominibus hæc audientibus, quod ego Ingelranus de Bova, motus amore Dei et Beatæ Mariæ, bono animo et spontanea voluntate, et sine omni dolo in perpetuum dono et trado, sine omni meo meorumque retentu, Domino Deo et Sanctæ Mariæ de Prolano, et loco ipsius, et abbatiæ de novo factæ, et Dominico Oxomensis canonico et cunctis Fratribus et Sororibus præsentibus et futuris ibi Deo et Sanctæ Mariæ et monasterio de Prolano servientibus, pro redemptione animæ meæ et parentum meorum, molendinum venti, quod fuit Raymundi de Gramazia et Pictavini Arvei in warentena, quæ fuit de illis de Villario, scilicet totum meum jus quod habeo in isto molendino prædicto, quod eo reædificavi, et emi medietatem quam Raymundus de Gramazia ibi habebat ; ut habeant et teneant

facienet semper possideant ad suam voluntatem semper dam, sicut ego melius facere debebam.

Testes hujus rei sunt: Guillelmus capellanus anglicus, magister Bernerius, Arnaldus Ortiguerius. Facta carta ista nonas decembris, feria quarta, anno ab Incarnatione Christi, millesimo ducentesimo decimo secundo, regnante Philipo rege Francorum. Arnaldus Sancii de Lauriaco scripsit.

Copie Bibl. nat., Doat, t. XCVIIJ, fo 13a.

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Enguerran de Boves (1), nous l'avons vu, commandait naguère l'un des deux corps de troupes de l'armée catholique qui opérait dans le comté de Foix. Montfort lui avait

(1) Boves était un château fortifié dont on aperçoit encore les ruines aux portes d'Amiens. La famille de Boves était puissante dans le pays; plusieurs de ses membres furent vidames d'Amiens. Enguerran, dont il s'agit ici, était allé avec ses frères à la croisade

depuis quelque temps donné en fief une partie notable de ce comté: on comprend dès lors qu'il ait été, l'un des premiers, fidèle au rendez-vous de Pamiers. Il y était donc le 1er décembre, parmi les chevaliers qui jurèrent d'observer la nouvelle constitution, s'il ne fut même l'un des commissaires désignés pour l'élaborer; et voici que, quelques jours après, nous le retrouvons à Prouille avec saint Dominique. Ils y sont venus, accompagnés du chapelain d'Enguerran, l'Anglais Guillaume, et de maître Bernier, homme de loi probablement. Enguerran se rend-il à Carcassonne où l'appellent les intérêts de la croisade? A-t-il mission du comte d'organiser, de concert avec saint Dominique, la chapellenie fondée pour Geoffroy de Neauphle? Est-il enfin venu reconduire jusqu'à Carcassonne les pèlerins allemands qu'il a, peu de temps auparavant, introduits dans le pays de Foix, pour porter secours à l'armée croisée? Toutes ces conjectures sont possibles. Quoi qu'il en soit, le 5 décembre, Enguerran de Boves est à Prouille, et sa présence y est constatée par la donation qu'il fait, au monastère et à saint Dominique, du moulin à vent (1) qu'il a reconstruit dans une garenne dépendant de Villasavary. Rien dans l'acte ne donne à pressentir les motifs de sa générosité. Est-ce le désir d'imiter son chef et son suzerain le comte de Montfort? Est-ce par reconnaissance pour un bienfait personnel dont il a été l'objet, ou encore

de Terre-Sainte, en 1202. Il y connut Simon de Montfort, Robert Mauvoisin et les autres chevaliers de la suite de Montfort. Ainsi s'explique qu'à la voix de Foulques de Neuilly prêchant la croisade albigeoise, il ait suivi l'illustre guerrier dont il avait partagé la fortune en Orient. Enguerran fut également l'un des hommes de confiance du comte Simon. Il l'employa pour des expéditions difficiles et de délicates missions, dont le succès lui valut en particulier, comme il a été dit, l'inféodation de presque tout le pays dès l'année 1211. (P. de V.-C., édit. Migne, t. CCXII, p. 637 et 642.) (1) Les moulins comme les fours publics étaient alors entre les mains des seigneurs qui en avaient le monopole et en tiraient un revenu avantageux. (Cf. Brutails, Les Populations rurales du Roussillon, p. 230, note 3.)

parce que, édifié de ce qu'il voit de la vie des Sœurs, il veut obtenir l'assistance de leurs prières en leur faisant un don éminemment utile? Nous l'ignorons.

L'acte qui relate cette donation semble avoir été fait à la hâte. Il y a à peine le nombre de témoins nécessaires, trois en tout: Guillaume l'Anglais et maitre Bernier, au nom d'Enguerran, Arnald Ortiguers le père de Guillaume de Monrédon (1) au nom du monastère de Prouille.

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Ce dut être en cette circonstance, ou peu de temps avant, que mêlé aux pèlerins allemands, le lorrain Étienne de Metz, gagné par les prédications et les exemples du B. Dominique, pour emprunter le langage pitto

(1) Cf. no XX, page 327.

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