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XXXIII

Hugues de Lascy, seigneur de Laurac et de Castelnaudary, donne, au seigneur Dominique, chanoine d'Osma, aux Frères et aux Dames de Prouille, tout ce qu'il possède au lieu dit de Villenouette, entre Villepinte et Pexiora.

Vers le 27 mai 1213'.

Le texte manque.

(a) Puisque Montfort confirma la donation d'Hugues de Lascy en mai 1213, la donation elle-même n'a pu être postérieure à cette date et nous l'acceptons à défaut d'indications plus précises.

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XXXIV

Simon de Montfort, de l'agrément de sa femme Alix et d'Amaury son fils aîné, pour la rémission de leurs péchés, et à l'honneur de Dieu et de la bienheureuse Marie, confirme, au seigneur Dominique, chanoine d'Osma, aux Frères et aux Dames de Prouille, la donation qu'Hugues de Lascy, seigneur de Laurac et de Castelnaudary, leur a faite de ses biens sis à Villenouette. Le comte, en même temps, confirme, par l'apposition de son sceau, aux Frères de la maison de Prouille, la possession de ce qu'ils ont acquis ou pourront acquérir dans la suite à titre d'achat, de donation, ou à tout autre titre légitime.

Carcassonne, fin mai 1213".

Noverint universi quod ego Simon, Dominus Montisfortis, Dei gratia Bitterensis et Karcassensis vicecomes, assensu et voluntate. A. uxoris meæ et. A. primogeniti mei,

(a) Simon de Montfort, ayant accompagné les évêques d'Orléans et d'Auxerre dans leur pèlerinage jusqu'à Muret et dans les environs, n'a pu être de retour à Carcassonne avant la fin de mai. Saint Dominique, de son côté, était encore le 27 à Prouille, ainsi qu'il résulte de l'Acte XXXII. La confirmation par Montfort de la donation d'Hugues de Lascy a été faite en mai, il s'ensuit donc qu'il faut à cet acte assigner pour date les derniers jours de ce même mois de mai 1213.

ad honorem Dei et beatæ Mariæ, et in remissionem peccatorum nostrorum, dono et concedo et confirmo quicquid Ugo de Lasci Dominus Lauriacensis et Castri novi dedit domino Dominico Oxomensis canonico et Fratribus et Domir.abus de Prolano, nunc et in perpetuum, quod prædictus Ugo de Lasci habet et habere debet apud Villamnovetam inter Podiumsuiranum et Villampictam.

Præterea dono et concedo et confirmo similiter quicquid Fratres prædictæ domus habent vel possident, jure emptionis sive donationis sive alio justo modo, vel habituri sunt; et, ut firmum et stabile maneat in perpetuum, sigilli nostri appositione, præsentem paginam confirmamus. Datum apud Carcassonam mense maio anno Domini MCCXIII.

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Imprimé Percin, Monum. Conv. Tol., p. 13.

Boll., Aug., t. I, p. 403a.

Mamachi, Annal. O. P., t. I, app., p. 42.

Catalogué A. Molinier, Catal. des Actes de S. et A. de Montfort,

P. 75.

COMMENTAIRE

Le nouveau bienfaiteur de saint Dominique et de son œuvre, Hugues de Lascy (1), appartenait à ce corps de croisés d'élite qui, venus avec Simon de Montfort, en 1209. au lieu de se borner, comme la plupart, à un simple pèlerinage de quarante jours, tinrent à honneur de partager la fortune bonne ou mauvaise de leur illustre chef et res

(1) Au treizième siècle, la famille de Lascy (Lassy, Lasci, Laci) formait deux branches bien distinctes : la branche anglaise, dont l'un des membres, nommé également Hugues, fut seigneur de l'Ulster, en Irlande, et la branche normande, dont l'un des fiefs était Lassy, dans l'Ile-de-France, près de Luzarches (Seine-etOise), aujourd'hui simple hameau de 150 habitants. Ce serait là le lieu d'origine du croisé Hugues, le donateur du domaine de Villenouette en mai 1213.

tèrent avec lui dans le pays jusqu'à la fin. Le caractère franc et loyal du brave chevalier plaisait à Montfort, même lorsque, dans les conseils, il s'opposait à ses projets. Ce fut Hugues de Lascy qui, en 1211, dit M. Paul Meyer (1), engagea le comte de Montfort à prendre l'offensive contre le comte de Toulouse. Dans les délibérations qui, à ce sujet, eurent lieu à Carcassonne, la chanson lui prête ce langage: « Seigneur, dit-il à Montfort, puisque vous demandez conseil, laissez chacun dire ce qui lui plaira et, si vous voulez m'en croire, ne faites rien autre que ceci : Si vous vous enfermez dans Carcassonne et que (les ennemis) Vous y suivent, vous serez assiégé. Si vous vous jettez dans Fanjeaux, vous les y trouverez. Ils vous suivront partout, tant ils sont bien servis par leurs espions, et jusqu'à la fin du monde vous resterez déshonoré! C'est dans le plus faible château qui soit en votre terre, si vous voulez me croire, que vous les attendrez. Et s'il vous vient du secours, vous leur livrerez bataille, car le cœur me dist pour certain que vous les vaincrez. » — « Par foi, dit le comte, vous me conseillez bien: Quoi qu'il advienne du procès, vous n'en serez pas débouté, car il m'est avis que vous me donnez un bon conseil.» Assurément, personne de l'assemblée ne s'avisa de le combattre, mais tous ensemble s'écrièrent à haute voix : « Sire, il donne un bon conseil. Nous vous prions de l'en croire. » Après quoi ils se séparérent. Le lendemain matin, quand parut l'aube, « le comte de Montfort se lève et marche, la lance levée, avec toute sa maisnie, vers Castelnaudary. Là ils attendent l'ost (les troupes du comte de Toulouse) jusqu'à ce qu'elle soit campée. Bientôt a lieu le fameux combat dont nous avons parlé, << bataille, dit encore la chanson, telle que vous n'ouites si fière depuis le temps de Rolant, ni depuis celui de Charlemagne qui vainquit Agolant. » Ce fut sans doute à la suite

(1) Paul Meyer, Chanson de la Croisade, t. II, p. 113.

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de cette glorieuse victoire que Simon de Montfort inféoda la seigneurie de Castelnaudary à Hugues de Lascy déjà seigneur de Laurac.

Or, à son tour, le noble guerrier, à la considération du bienheureux Dominique, devenait bienfaiteur de Prouille en mai 1213. Parmi les biens qu'il tenait de la générosité de Montfort reconnaissant, au sud de Villepinte, et à une petite distance de Sauzens, il y avait un domaine important du nom de Villenouette (1). Hugues de Lascy, on vient de le constater,-s'endessaisit libéralement en faveur des Frères et des Dames de Prouille. Pour quel motif? Le commentaire de l'acte suivant nous le dira.

(1) Villenonette, à sept ou huit kilomètres de Prouille, existe encore on le trouve nommé sur la carte d'état-major, Ce n'est plus actuellement qu'une métairie devenue propriété privée. Selon le chanoine Ast. de Villepinte, il y avait en ce lieu une église paroissiale avant 1789. Nous ne connaissons aucun texte qui nous dise si le monastère a conservé longtemps la possession de ce domaine. Peut-être est-ce parce que, dès l'origine, on l'avait réuni à celui de Sauzens, dans le voisinage duquel il était situé. (Acte VII

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