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Ni Martin Rigaud (1), le vendeur de la parcelle de terre en question, ni les quatre témoins Guillaume Faure de Faris, Guillaume-Pierre d'Entolsa, Raymond de la Sala, Roux Guillaume, Membratz du Vilar, ne figurent comme Croyants ou hérétiques dans les enquêtes ou sentences de Frère Ferrier et de Frère Bernard de Caux. Il est donc permis de les compter sinon au nombre des amis de saint Dominique, du moins parmi ceux qui, à Fanjeaux, Prouille et Villasavary, lui étaient sincèrement dévoués.

(1) Dans la famille des Rigaud, d'ailleurs fort nombreuse, il y a eu un Raymond Rigaud, Parfait très actif. Etait-il proche parent de Martin? Guillaume Faure de Faris et Guillaume-Pierre d'Ence cartulaire, tolsa figurent dans plusieurs autres actes de notamment dans les actes XVII, XXIII et XXIV. Une Sœur Catherine de Salos ou de Sala, qui fut la troisième Prieure du monastère de Prouille, était peut-être la fille de ce Raymond de la Sala, témoin dans l'acte du 1er février 1214.

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XXXVIII

Odès Juif, seigneur de la terre de la Caplade, donne, en pure aumône et à perpétuité, pour l'âme de sa mère et pour la sienne, à l'église Sainte-Marie de Prouille, à Dominique, chanoine d'Osma, et à tous les Frères et les Sœurs présents et futurs, un emplacement pour bâtir devant le four public du dit lieu de la Caplade.

25 février 1214.

Notum sit omnibus hominibus hec audientibus, quod ego Odes Judeus, dominus terre Caplate, per me et per omnes successores meos, bono animo ac spontanea voluntate et sine omni dolo, in perpetuum dono et trado, sine omni retentu pro anima matris mee et pro anima mea, Ecclesie sancte Marie de Prolano et Dominico Oxomensis canonico et cunctis fratribus et sororibus inde presentibus et futuris quoddam locale ad edificandum ante furnum de terra Caplada cum introitu et exitu eius, sicut dividitur et bodulatur et vobis ostenditur a terra usque ad celum; Et hoc locale predictum affrontat se ab oriente in domo dels Olibas; a meridie in domo Guillelmi Guiffre iuvenis; a circio in via publica; ab aquilone in domo furni: totum istud predictum locale, sicut a prefatis affrontationibus includitur sicut predictum est, in perpetuum dono et trado, sine omni retentu pro anima matris mee et pro anima mei ipsius, Ecclesie sancte

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Marie de Prolano pro elemosina, et Dominico Oxomensis canonico et cunctis fratribus et sororibus inde presentibus et futuris ad suam noticiam. Et, cum ista presenti carta semper illis et suis valitura, in bonam et firmam possessionem omnes fratres et sorores presentes et futuros inde semper

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Fac-simile de l'acte de donation d'Odès, d'après une photographie communiquée par le T. R. P. Ligiez, archiviste de l'Ordre.

mito, sine omni retentu ad sui noticiam et ad suam voluntatem semper faciendam. Et ego ero illis et suis inde semper bonus guirens de totis amparatoribus bona fide et sine omni dolo.

Testes huius rei sunt frater Domini Odes, magister Paganus, Guillelmus Arnaldi Gibolevi, Guillelmus Aimerici, frater Rotbertus, Guillelmus Papavi.

Facta carta ista v Kalendas marcii, feria iija ab Incarnatione Christi mccxiij, regnante Philipo rege Francorum. Arnaldus Sancii de Lauriaco in solerio qui fuit della Fais scripsit.

Original: Rome, Archives de l'Ordre de Saint-Dominique.
Copie Paris, Bibl. nat., Dɔat, t. XCVIII, f' 14'.

COMMENTAIRE

Quel peut être ce seigneur Odès Juif, qui, le 25 février 1214, sur ses domaines de la Caplade (1), donne à saint Dominique et à l'église de Prouille un emplacement pour construire? A quel propos a-t-il l'inspiration de cette aumône généreuse? Est-il venu de France pour sa quaran taine de pèlerinage en 1209 ou plus tard? S'est-il ensuite,

(1) Précédemment, page 164, sur la foi du chanoine Astre de Carcassonne, nous avons identifié la terre de la Caplade avec Villeneuve-le-Comtal. Il nous semble maintenant que c'est à tort puisque Villeneuve-le-Comtal est ainsi nommé, dès l'année 1246, dans les procès-verbaux d'Inquisition (Voir plus haut, p. 173) et cependant dans la bulle de division du diocèse de Toulouse, en 1318, et dans plusieurs amortissements royaux de la même époque, il est fait mention d'une église et d'un dimaire de Saint-Pierre de terre Caplade: preuve évidente que cette terre n'est pas devenue Villeneuve-le-Comtal dès le commencement du treizième siècle. Bien plus, grace aux indications de M. de Teule de Carcassonne, érudit non moins obligeant que versé dans la connaissance de la géographie et des traditions locales, grace aussi à la bulle susdite de 1318, donnant comme voisins l'un de l'autre le dimaire de SaintPierre de la Caplade et le territoire de Saint-Jacques de Villasavary, on est en mesure de placer la terre dont Odès Juif a été le seigneur beaucoup plus près de Prouille que ne l'est Villeneuvele-Comtal. L'église de cette seigneurie aurait été au lieu dit actuellement les Canonges (ou chanoines), au nord-ouest de Villasavary (V. cart. d'état-major) et le chef-lieu au hameau de la Capelle faisant, à cette heure, partie de la commune de la Cassaigne et à moins d'un kilomètre de Villasavary. Dans cette bypothèse, le four public très probablement était situé à l'extrémité de la terre, du côté de Prouille. On comprend ainsi que les témoins et le rédacteur de l'acte ainsi que les possesseurs de certaines maisons aient été de Fanjeaux, de Prouille ou de Villasavary: fait qui ne s'expliquerait aucunement dans l'hypothèse de la Caplade identifié avec Villeneuve-le-Comtal.

comme d'autres croisés, fixé définitivement dans le pays et a-t-il reçu en fief de Simon de Montfort la terre dont il est le seigneur? Ou bien, étant originaire du Languedoc, ne s'est-il rallié que pendant la croisade à la cause de la foi? Puisqu'il s'agit d'un bienfaiteur de saint Dominique et de son œuvre, ce sont tout autant de questions d'un réel intérêt. Il serait utile de les éclaircir et, nous l'avouons, notre impuissance à le faire est presque entière. Pour les autres personnages que signale l'acte du 25 février, nous sommes plus heureux. Déjà maître Payen (1), Guillaume Arnaud Jubileu (2), Guillaume Aymeri (3) nous sont connus. Si nous ignorons ce qu'a été Guillaume Guiffre, nous savons par les enquêtes des Frères Ferrier et Bernard de Caux, que plus d'un membre de la famille Oliba fut hérétique (4), que G. Papau (5) a eu, pour fille ou pour femme, une certaine Guillelmine, Parfaite très active que l'on rencontrait circulant de tous côtés avec ses compagnes, et même venant à Fanjeaux fréquemment et en secret lorsque la secte n'y était plus maîtresse.

Dame Fays est la mère des deux chevaliers de Fanjeaux, Sicard de Durfort et Pierre de la Ihle; c'est elle qui, en 1204, fut hérétiquée avec la comtesse de Foix et plusieurs autres dames nobles par l'évêque cathare Guilabert de Castres (6). Enfin un certain frère Robert, cellérier de l'abbaye de Citeaux, figure, en 1210, à côté d'Arnald Amalric, son abbé, dans un acte par lequel Montfort cède le château de Cazouls à l'évêque de Béziers; est-ce notre témoin ou le moine cistercien, compagnon fidèle du B. Dominique dans plus d'une de ses pérégrinations apostoliques, ou mieux le chapelain d'Alain de Roucy,

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