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Se'daine.

Sedain e.

Michel Jean Se'daine, ein noch lebender, vornehms lich durch seine Schauspiele bekannter Dichter. Seine kleinern Poesien haben viele Vorzüge in den leichten und naifen Wendungen des Gedankens und des Ausdrucks. Folgende allerliebste Tåndelei von ihm verdient hier eine Stelle.

EPITRE A MON HABIT.

Ah! mon habit, que je vous remercie!
Que je valus hier, grace à votre valeur!
Je me connois; et plus je m'apprécie,
Plus j'entrevois qu'il faut que mon Tailleur,
Par une fecrette magie,

Ait caché dans vos plis un talisman vainqueur,
Capable de gagner et l'efprit et le coeur.

Dans ce cercle nombreux de bonne compagnie,
Quels honneurs je reçus! quels égards! quel accueil!
Auprès de la Maîtreffe, et dans un grand fauteuil
Je ne vis que des yeux toujours prêts à sourire.
J'eus le droit d'y parler, et parler fans rien dire!
Cette femme à grands falbalas

Me confulta fur l air de fon vifàge;
Un Blondin fur un mot d'ufage
Un Robin fur des opéras.

Ce que je décidai, fut le Nec plus ultra.
On applaudit à tout, j'avois tant de génie!
Ah! mon habit, que je vous remercie!
C'est vous qui me valez cela!

De complimens, bons pour une Maîtresse,
Un Petit maître m'accabla

Et pour m'exprimer fa tendreffe

Dans fes propos guindés, me dit tout Angola.
Ce Poupart à fimple tonfure,

1

Qui ne fonge qu'a vivre, et ne vit que pour foi;
Oublia quelque tems fon rabat, la figure
Pour ne f'occuper que de moi.

Cé Marquis, autrefois mon ami de collége,
Me reconnût enfin, et du premier coup d'oeil
Il m'accorda par privilége

Se'daine.

Un tendre embraflement, qu'approuvoit fon orgueil,
Ce qu'une liaifon dès l'enfance établie,

Ma probité des moeurs que rien ne dérégla,
N'euffent obtenu de ma vie

Votre afpect feul me l'attira

Ah! mon habit, que je vous remercie!
C'est vous qui me valez cela!
Mais ma furprise fut extrême:
Je m'apperçûs que fur moi-même
Le charme fans doute opéroit.
J'entrois jadis d'un air difcret;
Enfuite fufpendu fur le bord de ma chaife,
J'ecoutois en filence, et ne me permettois
Le moindre Si, le moindre Mais;
Avec moi tout le monde étoit fort à fon aife
Et moi je ne l'etois, jamais;

Un rien auroit pû me confondre
Un regard, tout m'etoit fatal;
Je ne parlois que pour répondre;
Je parlois bas, je parlois mal.
Un fot Provincial arrivé par le coche,

Eût été moins que moi tourmenté dans fa peau;
Je me mouchois presqu'au bord de ma poche,
J'eternuois dans mon chapeau;

On pouvoit me priver, fans aucune indécence,
De ce falut que l'ufage introduit

Il n'en coûtoit de révérence

Qu'à quelqu'un trompé par le bruit:
Mais à prefént, mon cher habit

Tout eft de mon reffort, les airs, la fuffifance,
Et ces tons décidés qu'on prend pour de l'aifance
Deviennent mes tons favoris:

Est-ce ma faute, à moi, puisqu'ils font applaudis?
Dieu! quel bonheur pour moi, pour cette étoffe,

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С

Se'daine., De ne point habiter ces pays limitrophes
Des conquêtes de notre.Roi:

Dans la Hollande il est une autre loi
En vain j'étalerois ce galon qu'on renomme,
En vain j'éxalterois fa valeur, fon debit
Ici, l'habit fait valoir l'homme;

Là, l'homme fait valoir l'habit.

Mais chez nous (Peuple aimable!) où les graces,
l'éfprit,

Brillent à préfent dans leur force,

L'arbre n'est point jugé fur fes fleurs, fur fon fruit;
On le juge fur fon écorce.

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Auch dem Marquis von Peʼzay, der im J. 1777 farb, verdankt die neuere französische Poesie einen Theil des Vors zuges, der ihr in den leichtern und tåndelnden Dichtungsarz ten noch immer blieb, indeß ihr andre Nationen in den hdhern und ernstern voreilten. Man hat von ihm ein reizendes mahlerisches und erzählendes Gedicht, Zélis au Bain, und außerdem vermischte Poesien, unter denen sich einige schöne Episteln befinden, worunter die hier mitgetheilte eine der glücklichsten ist. Etwas zu viel Geschwäßigkeit, die feinen -Versen überhaupt eigen ist, wird doch durch das einnehmende Kolorit des Ganzen, und durch manche fein empfundene Züge vergütet.

A LA MAITRESSE QUE J'AURAI

De Pezay.

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De Pezay.

1

L'amour semble y puifer fa flame;
Mais, hélas!... j'ai tant vû fes yeux!
De la rofe qui vient d'éclore

Sa bouche a les vives couleurs;
Son haleine eft plus pure encore
Que celle dont l'amant de Flore
Carefle la tige des fleurs;
Près de fes levres raviflantes,
Trente-deux perles éclatantes,
Que polit la main de l'amour,
Reflemblent aux pleurs que l'aurore
Sur la rofe qu'elle colore,

Repand au matin d'un beau jour!
Rien n'eft fi doux que fon fourire;
Mais, hélas!... je l'ai tant vù rire!
Sur fon fein l'Amour repofé
Avec la volupté refpire;

Mais enfin... je l'ai tant baifé!
Lifette eft volage et coquette;

Ses yeux font grands, fans être beaux;
J'ai fi long-tems... aimé Lifette!

Oui, Lifette a mille défauts.

O toi, ma future maitreffe,

Toi, qui, fans doute, as mille appas;
Objet de toute ma tendrefle,
O toi! que je ne connois pas;
O toi! des belles la plus belle,
Toi feule es digne de mes chants;
Tu m'as toujours été cruelle;
Tes défauts mêmes font charmans.
Oui, je te confacre ma lyre;
Je veux célébrer tes attraits;
C'eft l'Amour même qui m'infpire...
Mais comment tes yeux font-ils faits.
Ce font les yeux même de Flore...
Qu'ils foient petits, grands, noirs ou bleus:
Ils ne m'ont point dit: je t'adore;
Fut-il jamais des plus beaux yeux?
Ma maitreffe, es-tu brune ou blonde?

Après

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