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A partir de cette époque l'église de St-Pierre eut plus d'importance et devint comme la paroisse française de Galata. Et de son côté la France lui assura de larges subsides et une protection efficace, tant auprès de la Porte qu'auprès de la Cour Romaine. Les Registres du couvent nous disent ce que faisaient les religieux pour reconnaitre cette protection.... « Nous sommes tenus et obligés de prier pour le roi, particulièrement nous mentionnons solennellement son nom le Vendredi et le Samedi saints, puis toutes les fois que nous donnons la bénédiction du T. S. Sacrement, après le Tantum ergo nous chantons trois fois le Domine salvum fac regem, le Gloria Patri, et l'oraison. Le jour de St Louis, et de l'Assomption, nous faisons des prières pour le roi et nous chantons le Psaume Exaudiat. Le jour de St Louis toute la nation assiste à la messe solennelle dans notre église, et on y chante le Te Deum, etc. »

En 1731, le 21 juillet, le couvent et l'église de St-Pierre furent encore détruits par un incendie, qui consuma une grande partie de Galata; mais ils furent relevés sur un firman obtenu à la demande du marquis de Villeneuve, ambassadeur de France. La première pierre fut posée le 13 novembre de la même année; la construction était achevée le printemps suivant, et l'existence de l'église de St-Pierre qui n'était que tolérée, depuis l'incendie de 1660, fut enfin officiellement reconnue. La bénédiction fut faite par le Vicaire général, Fr. Bartolomeo Dimitri de Raguse le 14 mars 1732, avec licence de l'archevêque de Carthage, Vicaire patriarcal, (Francesco Girolamo Bona): la première messe y fut célébrée comme en cachette les religieux reprirent possession du couvent et recommencèrent les offices dans l'église le 1er avril. « Pendant trois ans ils célébrèrent une messe chaque jour pour les bienfaiteurs qui les avaient aidés à cette reconstruction, et ils dirent trois messes pour chacun de ceux qui vinrent à mourir pendant ce même temps. >>

Les secours reçus n'avaient pas suffi pour ces travaux, aussi le couvent était-il obéré de dettes énormes. Le R. P. Vicaire s'en alla en Chrétienté, et revint après bien des mois plus riche de bonnes paroles que d'argent sonnant. Il réunit à son retour le conseil de la communauté et on décida qu'il fallait vendre tout ce que l'on possédait pour se libérer. On obtint la permis

sion du Saint-Siège, et l'autorisation de la Sérénissime république de Gênes. On vendit même la maison des Quatre Rues; mais ce ne fut qu'en 1763 que le couvent se trouva libre enfin de toutes ses dettes.

Il ne faudrait pas croire que pour cela les religieux ne s'occupassent plus des âmes : ils continuaient leur ministère ainsi nous voyons qu'en 1733 on fait venir de Smyrne un Père Fr. Eusebio Franzozini pour prècher le carême, il s'y distingua si bien et y fit de si grands fruits que le R. P. Général ne lui permit pas d'aller à la mission de Naxivan à laquelle il était destiné, mais le retint à CP. Il apprit très bien le Turc et se dévoua au service des Arméniens, en convertit un grand nombre et maintint les autres dans la foi. Il fut un peu plus tard supérieur du couvent et Vicaire général de la Congrégation d'Orient, puis Provincial d'Arménie, et enfin Vicaire apostolique.

Les angoisses des temps présents ne leur faisaient pas oublier la reconnaissance pour les bienfaits anciens ainsi nous trouvons dans les archives, sous la date du 1 mai 1756: « ayant trouvé dans les papiers du couvent que la communauté avait l'obligation de célébrer une messe chaque semaine pour Angelo Zaccaria, le fondateur du couvent, et ne sachant pas pour quelle raison on a cessé de le faire, nous prenons en chapitre la résolution de la reprendre, à commencer du présent mois. >>

Sous le vicariat du R. P. Fr. Mariano Timoni en décembre 1763, toutes les dettes étant enfin payées, le supérieur, en signe de reconnaissance envers la Bonté divine, propose de partager avec les pauvres les ressources qu'Elle envoie: «à l'unanimité, les religieux promettent de donner aux pauvres le cinquième de tous leurs

revenus. »

Pendant les années de détresse qu'avait traversées le couvent de St-Pierre on avait dù diminuer le nombre des religieux et relâcher un peu de la régularité; mais quand on fut déchargé du fardeau écrasant des dettes, on augmenta le nombre des Pères et ils purent s'appliquer avec zèle aux œuvres de la mission. L'Historia Missionis Constantinopolitana O. P. nous. dit quel était, en 1772, l'état de la maison : « On y compte cinq prêtres, sous la direction du R. P. Fr. Marianus Timoni, Vicaire général ces religieux, pour satisfaire à leurs obligations et glorifier Dieu, ont tous les dimanches et jours de fêtes deux

sermons,, l'un en Turc, l'autre en Grec, ils chantent ensuite la messe solennelle. Pendant le carême il y a de plus un sermon italien chaque vendredi on ne peut faire davantage car les autres jours sont pris par des prédications dans les autres églises. Nous remplissons ces fonctions chacun à notre tour, et tous nous nous appliquons à entendre les confessions des fidèles à l'occasion des jours de fètes. Dans les autres jours, après avoir récité dans l'église les heures canoniques, chacun s'applique religieusement à son office. »>

Pour satisfaire à la dévotion des fidèles, on avait établi dans l'église de St-Pierre diverses confréries: 1° celle du Rosaire, comme dans toutes les églises des Frères Prêcheurs. La fète se célébrait le premier dimanche d'octobre et l'on faisait une procession solennelle dans les rues qui avoisinent le couvent. Nous en parlerons dans la dernière partie de ce travail.

2o La confrérie du Sacré-Coeur de Jésus. Elle fut érigée en 1734, par M. de Villeneuve, qui se rendit devant l'autel élevé ad hoc, entouré de ses nationaux, et en fit lui-même l'inauguration. Le Pape Clément XII confirma cette confrérie par bulles pontificales, l'enrichit de privilèges et d'indulgences, et en dressa lui-même le règlement. Cette confrérie existait encore en 1829. L'ambassadeur de France avait le droit de nommer, ou du moins de confirmer les prieurs de la confrérie, et nous voyons même que pendant la guerre de l'indépendance de la Grèce, les relations diplomatiques étant interrompues entre la Porte et la France, le ministre de Hollande M. Van Zuylen, chargé des affaires de nos nationaux à CP.,rendit, le 15 avril 1829, un décret par lequel MM. David Glavany et Joachim Gravier étaient nommės prieurs de l'institution du Sacré-Cœur de Jésus en remplacement de MM. Baudouy et Hip. Crespin, prieurs sortants.

3o Une confrérie de St-Grégoire l'Illuminateur fut aussi instituée dans l'église St-Pierre, nous ne savons quel a été son sort.

Toutefois, lors des affaires arméno-catholiques de 1761, StPierre, où des arméniens s'étaient réfugiés, fut violė, comme St-Georges et St-Benoit, et les réfugiés, conduits au bagne d'où ils furent bientôt renvoyés.

4o Enfin les Capucins qui occupaient l'église voisine, de StGeorges, l'ayant vendue à la S. C. de la Propagande, pour le

service du Vicaire Apostolique, Mgr Fracchia, qui jusqu'alors n'avait pas de cathédrale, on transféra dans St-Pierre la confrérie de St-Roch qui existait à St-Georges depuis 1707. Cependant le couvent n'accepta que le service spirituel de la confrérie, mais ne voulut pas s'ingérer dans l'œuvre du rachat des captifs qui y était annexée. Diverses négociations furent engagées à ce sujet et tranchées enfin par l'autorité du Vicaire Apostolique.

Mais vers la fin du XVIIIe siècle, les relations diplomatiques étant rompues entre la France et la Porte, et le couvent se trouvant de fait sans protection efficace, quelques chrétiens de Chio voulurent en profiter pour se faire adjuger l'église de StPierre par le gouvernement ottoman. Ils réussirent à obtenir un firman qui la leur attribuait, et ils le présentèrent à la communauté, novembre 1799. Il fallut un monitoire énergique de Mgr Fonton contre ces audacieux envahisseurs, et de plus une action vigoureuse de la part de tous les Ministres et drogmans qui étaient restés à leur poste, pour faire rapporter ce firman et maintenir les religieux en la possession de leur église. Enfin un khatti-chérif de Sefer 1218=1804, rétablit le protectorat de la France et rendit la paix aux religieux.

Depuis que l'église St-Georges eut passé entre les mains du Vicaire apostolique, celle de St-Pierre devint de plus en plus la paroisse des Français même en 1825, les documents de la députation française déclarent que cette église était considérée < comme la paroisse du commerce français. >>

Jusqu'à la date à laquelle nous sommes arrivés la Congrégation d'Orient des Frères Prêcheurs, gouvernée par son Vicaire général, se suffisait presque à elle-même : elle recevait bien, il est vrai, des religieux du dehors, d'Italie surtout, mais elle avait un grand nombre de ses membres que nous voyons appelės Fils des couvents nous constatons même que souvent la S. C. de la Propagande choisit parmi ces religieux les évêques du Levant, ou les Vicaires apostoliques de CP., mais nous allons arriver à une autre période où il lui faudra recourir à une province particulière, afin de maintenir dans ses établissements un nombre suffisant de religieux pour en assurer le service1.

1 Tous les détails contenus dans les pages ci-dessus, sont extraits des archives de St-Pierre, mises gracieusement à notre disposition. Il nous a semblé inutile d'y renvoyer à chaque alinéa. (Note de l'Editeur.)

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Les origines de St-Benoît, église et abbaye (Chiesa e Abbazia) et de son enclos, sis dans la troisième enceinte de Galata, rue Kemer-alty, sont assez obscures. Tournefort dit que cette église « était aux Bénédictins du temps des Génois'. » Carbognano de son côté nous dit que « l'antica chiesa di san Benedetto posseduta già, nei tempi addietro, come si ha per comun tradizione, dai monaci Benedettini2. » Mais à quelle époque remonte la construction de cette abbaye? A quelle date les Bénédictins en prirent-ils possession? C'est là ce que nous voudrions établir aussi clairement que possible, d'après les communications qui nous ont été faites gracieusement de différents côtés.

Il est certain d'abord que même avant de prendre position à Galata, l'Ordre de St-Benoît possédait déjà des établissements à CP. Il en avait eu même du temps des empereurs grecs, avant la conquête Franco-Vénitienne.De plus nous avons vu que quelques abbés de l'Ordre de Citeaux se trouvaient dans l'armée qui s'empara de CP. en 1205. Par l'ordre du Pape Innocent III, ils firent d'abord opposition aux desseins des croisés, mais ils les suivirent néanmoins jusqu'au bout, et ils eurent part aux dépouilles. Aussi les voyons-nous dans CP. en plusieurs endroits. L'Ordre de Cluny lui-même, quoique la part qu'il a prise à la

1 Tournefort. Voyage en Orient.

2 Opere citato.

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