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Nous trouvons de plus qu'à diverses reprises les Riformati ont rempli les fonctions de chapelains auprès du baile de Venise ou du résident de l'Empire, mais sans continuité.

§ III.

Les Péres de Terre Sainte, FF. MM. de la Régulière Observance.

Il ne peut entrer dans notre cadre de faire ici l'histoire des Franciscains en Terre Sainte, mais seulement des représentants que la Custodie de Terre Sainte avait à CP. Il semble, comme nous l'avons fait remarquer (Ire Part.), que la Province de Romanie fut séparée de très bonne heure de celle de Palestine, mais comme Constantinople resta le centre de l'empire et que des affaires de plus d'un genre devaient y être traitées, les Franciscains durent y avoir toujours des représentants. Cela fut nécessaire surtout quand les Ottomans eurent pris CP. On voit que dès lors il y eut quelques religieux chargés de prendre les intérêts des Saints Lieux. Comment se traitaient ces affaires, nous ne pouvons guère le dire aujourd'hui; mais lorsque la France et les autres puissances eurent des représentants attitrés auprès de la Porte ottomane, les négociations devinrent plus faciles, surtout parce que la France était officiellement reconnue comme protectrice des intérêts catholiques en Syrie. Alors des religieux furent accrédités pour traiter les affaires de Palestine auprès de la Porte et des ambassadeurs des Puissances, spécialement de la France.

Comme les Observantins étaient chargés des Saints Lieux, c'est eux aussi que nous trouvons comme leurs représentants à CP. Ils habitent donc le couvent de l'Observance sans se distinguer des autres. Cependant c'est à eux spécialement que Dame Clara Bartola Drapéris donne sa maison et l'église qui lui appartenait, « à cause, dit-elle, de son amour pour St François et pour les Saints Lieux de Jérusalem. »

Lorsque, en 1643, le Pape Urbain VIII eut donné le couvent

de Ste-Marie Drapéris aux Riformati italiens, il conféra au P. Gardien les priviléges que possédait le Custode de Terre Sainte. Il brisa en même temps les liens qui unissaient les religieux de CP. à ceux de la Palestine, et les rendit dépendants du seul Général de l'Ordre. Cependant l'état déplorable des choses en Syrie et la multiplicité des affaires à traiter à CP. y firent maintenir des religieux qui en fussent spécialement chargés. Le Père Giovanni Cagnizarez, de Grenade, fut nommé commissaire pour la Terre Sainte par le P. Général, lequel pour régulariser la situation s'adressa à la S. Congrégation en 1647. Un décret de 1654 établit enfin cette institution et reconnaît le P. Cagnizarez comme commissaire : il en remplit les fonctions pendant vingtquatre ans 1.

Il commença d'abord par résider à Ste-Marie, mais après l'incendie de 1660, se trouvant sans abri, il obtint de la Congrégation de Valladolid des subsides pour rétablir son couvent. Nous avons vu comment cette tentative aboutit à une confiscation de la part des autorités turques.

Cependant les Conventuels avaient obtenu l'autorisation de rebâtir leur couvent, et c'est chez eux que le Père commissaire reçut une fraternelle hospitalité, qui dura longtemps.... jusqu'à l'acquisition de l'hospice actuel, 1670. C'est en souvenir de ce séjour chez les Conventuels que les Pères de Terre Sainte reçurent à leur tour dans leur hospice les Conventuels sans abri après les incendies de 1724 et de 1762; ils leur avaient rendu déjà le service de recevoir et garder chez eux tous les objets précieux du couvent qu'on avait pu sauver, en 1697. En échange les Conventuels accordèrent (1762) au P. Commissaire « pro tempore » le droit d'officier dans leur église le jour de la fête de St Antoine de Padoue, quand le Vicaire patriarcal n'y tient pas office pontifical.

Les statuts rédigés pour la Terre Sainte dans la Congrégation générale de Valladolid, en 1661, furent confirmés par Rome en 1663. Ils établissent que le Commissariat temporel ou la procure de Terre Sainte à CP. serait désormais confiée aux Observantins espagnols, sous la dépendance du Rme P. Custode.

Enfin les Pères de Terre Sainte acquirent d'un certain Draco

1 Storia cronologica di Siria, del P. Gio. da Calavria, Oss. L. 6, C. 7.

Alessio, un terrain et une maison situés auprès de la résidence du baile de Venise, aujourd'hui l'ambassade Austro-Hongroise, entre celle-ci et l'église de Ste-Marie. Cette acquisition paraît avoir été faite par parties en effet une propriété sise au quartier Toùm-Toùm, Rue del Bailo, et confinant au jardin del Bailo, est achetée, en 1080=-1669-70, par un médecin hollandais, nommé Henri Wolde, comme prête-nom des religieux, ainsi qu'il résulte d'un acte passé en chancellerie de France, le 2 juin 1671. La totalité est ensuite achetée, le 9 rebi-ewel 1081=1671, par Sinibaldo Fieschi, (également comme prête-nom des Pères de Terre Sainte,) résident de la Sérénissime République de Gênes. La propriété se composait alors de six chambres, kiosque, citerne, puits, jardins, etc. Le lendemain de ce jour, 10 rebi-ewel, ce résident constituait, au mehkèmè de Galata, sa propriété Mulk, en Vacouf perpétuel, « jusqu'au jour de la résurrection » en faveur des Pères de Terre Sainte. Et par acte du 8 juillet, dressé en chancellerie « del palazzo del residente della Serenissima Republica di Genova,» il déclarait en outre que cette propriété, sise au quartier Toùm-Toùm, Strada del Bailo, avait été acquise à la demande du R. P. Commissaire, des deniers de la Terre Sainte, et était ainsi légitime propriété de celle-ci. >>

Dans une autre déclaration du 30 juillet 1672, le même résident dit encore que le couvent de Terre Sainte situé « à Galata de CP. ou autrement dit aux vignes de Péra, quoique bâti, pour plus de sécurité, en son propre nom, appartient entièrement à la Terre Sainte, et que les frais de construction et de réparations, bien qu'avancés par lui, ont été faits et soldés par la Terre Sainte et dûment acquittés par elle. »

Cette première acquisition fut agrandie successivement par des donations ou des contrats postérieurs. L'hospice actuel, et la chapelle qui en dépend, sont sous la protection de la France.

Etat actuel du Commissariat.

Le commissariat de Terre Sainte est resté sur le même terrain et dans les mêmes conditions que par le passé. On peut dire cependant qu'il s'est grandement amélioré dans ces dernières an

nées. En effet par une bonne et intelligente administration, les emplacements anciens ont été utilisés pour la construction de diverses maisons de rapport, et par suite, au lieu d'être une charge pour la Custodie de Terre Sainte, il est devenu une source de revenus.

La chapelle, entièrement reconstruite par les soins du R. P. Enrico Collado, commissaire, a été bénite le 1er août 1871 par Mgr Franchi, nonce apostolique. Elle est placée sous l'invocation de N.-D. des Sept-Douleurs, dont la fète se célèbre le vendredi de la Passion. Le 4 avril 1873, M. le comte de Vogué, accompagné d'une partie du personnel de l'ambassade de France, assistait à la messe solennelle célébrée dans cette chapelle, pour la fète patronale, par le R. P. Préfet de Ste-Marie. Au salut on a chanté la prière accoutumée pour la France.

L'écusson de Jérusalem, à la croix cantonnée de croisillons, surmontée d'une couronne fermée, est peint sur la porte d'entrée du couvent. Les religieux, comme il avait été déterminé dès l'origine, sont espagnols, envoyés par le Rme P. Custode de Jérusalem.

Il ne s'y trouve en ce moment qu'un Père, commissaire, et un Frère lai.

Les Pères de Terre Sainte ont été chapelains du baile de Venise, comme nous l'avons remarqué, plus tard ils ont été chargés du service religieux de la Légation d'Espagne aujourd'hui ils n'ont aucune fonction en dehors du commissariat.

Le sceau du supérieur de la maison porte la croix de Jérusalem, et la devise: Sigillum. Com. et Præs. Ter. Sanct. Constantinopoleos.

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Nous avons constaté la présence des disciples de St François d'Assise à Constantinople dès le commencement de l'Ordre, et du vivant même du fondateur. Nous avons ensuite raconté l'histoire locale des deux premières branches de cet Ordre, les Conventuels ou Cordeliers, et les Observants, Soccolants et Réformés, (C. C. III et VI.) il nous faut arriver à la troisième branche de l'Ordre Franciscain, les Frères Mineurs Capucins, qui eurent à CP. deux églises, dont une est encore en leur possession. Leur Réforme naquit dans le sein de l'Observance en 1525, mais ne tarda pas à s'en séparer. Après diverses péripéties et de nombreuses oppositions, dont nous n'avons pas à nous. occuper ici, les Capucins furent définitivement constitués en un Ordre religieux, formant une branche de l'Ordre de St-François, distincte des deux autres. (Bulles des Papes Clément VII, Paul III, Pie IV 1528-1560, etc.)

Nous parlerons successivement des deux églises qu'ils ont eues à CP.

§ I.

ST-GEORGES (église encore existante).

Les documents écrits et la tradition sont les deux sources de l'histoire or quand il s'agit de St-Georges, comme des autres

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