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cet espace, comme aussi la donation du moulin à l'église SaintAkyndan '.

Dans un acte hypothécaire de décembre 1150, dressé en faveur du religieux, supérieur de Saint-Marc, celui-ci signe cet acte comme suit : « Ego Henricus Vallaressus, presbyter et notarius, plebanus Sti Akindi, complevi et roboravi, » ce qui indiquerait, ainsi qu'on l'a vu plus haut, que cette église était dite indifféremment Saint-Akindan ou Saint-Marc. Comme on le remarquera ci-après, cette église était voisine du palais ducal, lors de l'occupation franco-vénitienne. Dans un acte daté de mai 12294, on lit que l'une des portes de la ville était dite << porte de Saint-Marc; » «sed loca autem ipsa hec sunt:... pecia vero una de terra vacua, posita infra murum civitatis. Ex uno capite versus orientem firmat in porta civitatis que dicitur S. Marci per quam discurrit via publica..... ex alio capite versus occidentem firmat in porta qua exitur ad Drongarium que dicitur Ebraiky... per quam portam via discurrit publicam. >>

Au reste, la nouvelle juridiction sous laquelle Saint-Akyndan avait été placé ne tarda pas à amener des difficultés entre le supérieur de cette église, «Dominicus prior Sancti Marci in Constantinopoli, Venetorum jurisdictionis monasterii Sancti Georgii de Veneciis,» et Stephanus, vicaire du patriarche de Grade; et, en présence du prieur de l'église Saint-Nicolas des Venitiens, du prieur Ecclesiæ Ste Marie de Embulo, du prêtre Zacharias et de Bonifacio Fulmolo, judices Venetorum, » à ce témoins, le supérieur précité requit Sergius, prêtre capitulaire, notaire apostolique, de dresser, le 12 décembre 1199, en l'église mème de Saint Akyndan, un acte par lequel, aux fins de se garantir contre tout dommage ultérieur, il plaçait ladite église, lui même et son clergé, les charges, bénéfices, et, en un mot, tous droits relevant de sa juridiction, sous la protection

1 Fontes, p. 75.

2 « Une église de S. Marc appartenait, à Alexandrie, depuis longtemps aux Vénitiens.» (M. Giacomo, Procès-verbaux sur la réforme judiciaire en Égypte, 1870, p, 136.)

3 Prêtre, notaire et curé.

▲ Fontes, II, 270.

du pape Innocent III, et protestait solennellement contre le vi-caire patriarcal '.

En 1157, le pape Adrien IV, dans ses lettres à Henri, patriarche de Grade 2, formait une sorte de diocèse des églises latines de Constantinople et des autres villes de l'empire, qu'il plaçait sous l'autorité de ce prélat; et il donnait à celui-ci « faculté d'ordonner et de sacrer des évêques, tant dans la capitale que partout où besoin serait. » Ces lettres, tout en ne faisant mention que des églises « fréquentées par la multitude des Vėnitiens,» semblent indiquer, néanmoins, que la latinité entière de ce pays relevait de l'autorité ecclésiastique du patriarche de Grade, ou des évêques sacrés par lui 3.

Dès 1142, l'empereur Jean Comnène, auquel les Génois. avaient su se rendre utiles, comme précédemment les Vénitiens, fit, avec les ambassadeurs génois, en Cilicie, un traité remplaçant par un droit régulier, les taxes arbitraires imposées jusqu'alors à leurs marchandises". Un peu plus tard, en 1155, les embarras de la fin de son règne, suscités par le passage de l'armée des croisés, l'invasion de Roger, roi de Sicile, et ses démêlés avec le Sultan Seldjouqyde d'Iconium, engagèrent l'empereur Manuel à chercher un nouvel appui en Occident, ou du moins à y diminuer le nombre de ses adversaires; dans ce but, il se décida à envoyer à Gènes un ambassadeur, Démétrius Macropolit, chargé de proposer aux consuls de la république les mêmes avantages qu'aux Pisans, c'est-à-dire subside annuel, durant quatorze ans, réduction des taxes douanières, permission de vivre en communauté dans la Capitale; jouissance des mêmes faveurs et privilèges que les Pisans; marché, échelles, présents annuels pour l'archevêque, les consuls et la cathédrale,

1 Fontes, p. 280.

2 Grado, résidence du patriarche delle Venezie, jusqu'en 1451, époque où cette dignité fut portée au siége de Venise. Le patriarche de Grade joua un rôle important en 685, dans l'assemblée des évêques, du clergé, des nobles et du peuple, qui nomma le premier duc de Venise (Lebeau, Hist. du BasEmpire, par S. Martin, XII, 41.)

3 Baronii critica, IV, 586; CPlis christiana, III, 3.

4 Miltitz, Manuel des consuls II, 80.

> Jusqu'à cette époque, ils avaient été obligés de fixer leurs habitations hors

de l'enceinte de CP., sur une plage ouverte et assez distante des portes. Miltitz II, 8.

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<«<et dabit vobis Dominus meus sanctissimus imperator in Constantinopoli embolum et scalas, cum commercio et omnia in eis pertinentibus, sicut Pisani habent.... » En échange, l'empereur demandait aux Génois de refuser leur concours à ses ennemis, et de défendre le territoire de l'empire comme leur propre pays. Cet acte fut accepté par les parties, réunies dans l'église de St. Laurent, le 12 octobre 1156; mais quoique consenti de part et d'autre, l'exécution de ce traité, dans certaines clauses, rencontrait l'opposition des étrangers et celle des Grecs eux-mêmes, qui voyaient avec un vif déplaisir l'établissement des Génois dans l'intérieur de la ville 2. Quoiqu'il en soit, et selon Miltitz, reproduisant le rapport de Girol. Serra, les Génois, en 1160, y étant autorisés, s'empressèrent d'acheter le couvent abandonné de Calamos, (dit ci-après Calamanos,) qu'ils abattirent; et sur cet emplacement, ils construisirent un palais consulaire, une église, des loges, des bains et des citernes 3.

Cependant, en même temps qu'ils négociaient avec Manuel, les Génois ne voulaient pas rompre avec l'empereur Frédéric Barberousse; mais ce dernier irrité du traité qu'ils venaient de conclure, et pour mieux assurer ses projets, se chargea d'exciter les jalousies que la nouvelle installation des Génois à CP. avait suscitées. De son côté Manuel, irrité de l'alliance de Gènes avec l'Allemagne, y donna aussi la main : les Pisans, qui, dans CP., étaient au nombre d'un millier d'hommes, insultèrent les 300 Génois résidants en cette ville; des insultes on en vint aux armes (1162); les premiers, plus nombreux, envahirent le fondouq (Embolo, bazar) génois, et le pillèrent, après avoir massacré Octave Ruffo, l'un des Génois les plus notables'.

Gênes n'était pas la seule cité qui eut fait alliance avec Frédéric; Pise avait agi de la même façon; aussi pour punir les Pisans, et de leur nouvelle alliance, et de la sédition provoquée

1 Sauli, Della colonia degli Genovesi, in Galata. 1831, I, 19; II, 181; et aussi Buchon, Recherches sur la principauté française de Morée, II, 9. Miltitz, Loc. cit. II, 81.

3 Miltitz id. Id. sur les mots Fondouq et Loge voir nos Capitulations de la France en Orient, 26 et 41. Voir aussi plus loin Part. II St Georges.

Fanucci, loc. laud. p. 26; Vincens. Hist. de la Républ. de Gênes, Paris 1842, I, 167; Miltitz, JI, 62, 123. Il semblerait d'après les citations de M. Le Chev. De Simoni, rapportées par Sauli, que cet Embolo portait le nom de Santa Croce.

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