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Victor BUTET, fils d'Amédée BUTET, ancien officier de marine, et consul de S. M. très chrétienne en Égypte, né à Buyuk-dėrè, le 22 juillet 1797, y décédé le 10 octobre 1799.

D. O. M. Lucie KRZANOWSKA, veuve du dernier chargé d'affaires de Pologne près la Porte ottomane, morte le 22 décembre 1833.

Comme à Péra, le transport des morts se fait au moyen d'un corbillard.

Scutari d'Asie. Un cimetière est affecté aux catholiques latins, aux grecs et aux bulgares; sa superficie est de treize Deu

nums.

Kadi-keui. Depuis quelques années un cimetière a été disposé pour les catholiques de ce faubourg.

Prinkipo. Autour de l'église catholique on a réservé une place pour les inhumations des rares catholiques des Iles.

Therapia. Il existe dans ce village, sur la hauteur, vers la partie gauche de la baie, un lieu de sépulture, spécialement affecté à la marine, et dit « Cimetière français ». Entouré de murs, il renferme peu de tombes; à l'extrémité à droite, adossé à la muraille se trouve un petit tertre, surmonté d'une croix de marbre, recouvrant les ossements d'un certain nombre de marins français; derrière, appliquée à la muraille, une plaque de marbre porte cette inscription:

OSSUAIRE RENFERMANT LES RESTES DES MARINS FRANÇAIS MORTS EN 1854, 1855 ET 1856, PENDANT LA GUERRE D'ORIENT, INHUMÉS D'ABORD DANS L'ANCIEN CIMETIÈRE DE THERAPIA ET DANS CELUI DE KHALKI, PUIS TRANSFÉRÉS ICI, EN 1867 ET 1868.

De profundis!

ÉPILOGUE.

CHAPITRE FINAL.

En arrivant à la fin de ce long travail, il est utile, nous semble-t-il, de chercher à nous rendre compte, par un regard d'ensemble, de l'espace parcouru et des résultats obtenus, pendant les huit cents ou les neuf cents ans qu'il embrasse.

Nous avons vu successivement les premiers essais d'impatronisation des Latins sur le territoire de l'antique Byzance: les Communes italiennes à peine constituées en républiques indépendantes y arrivent les premières, l'une après l'autre. Elles obtiennent de la faveur, de l'intérêt, ou de la faiblesse des empereurs grecs, des concessions qui vont en grandissant toujours, s'établissent à côté les unes des autres, se jalousant toujours, se combattant souvent. La politique habile des empereurs maintient entre elles la division, pour s'assurer l'empire. Ils y réussissent jusqu'à ce que leurs trahisons répétées aient exaspéré la puissante république de Venise et l'aient amenée à détourner de son but la cinquième croisade, pour venir s'emparer de Constantinople.

La Latinité s'établit alors en maîtresse à Byzance et y fonde un Empire. C'était un bien grand nom pour une bien faible puissance. Les excès de cet empire exaspèrent les Grecs, ses divisions le rendent impuissant et amènent sa chute à très brève échéance. L'empereur Baudoin s'enfuit, les Vénitiens se retirent, les Grecs demeurent les maîtres à CP. Cependant les Génois qui avaient séparé leur cause de celle de Venise obtiennent de rester, mais ce n'est plus sur la rive droite de la Corne d'Or: ils sont relégués sur le rivage de Galata et sur les

pentes du côteau de Péra. Ils s'y établissent, s'y font une ville nouvelle, soumise nominalement à Byzance, mais en réalité presque indépendante, et souvent ennemie ; ils la fortifient et l'agrandissent peu à peu. Cette domination de Galata, presque exclusivement génoise, a quelques belles pages dans son histoire. La Latinité affirme sa force par la construction de massives murailles, de vastes et belles églises, de solides édifices, et enfin de cette Tour imposante qui reste aujourd'hui, seul témoin d'une puissance disparue.

Ne sachant ni s'entendre avec les Grecs, ni les supplanter absolument, les Génois durent succomber avec eux, devant la puissance formidable des Osmanlis. La République s'effaça, elle se réservait le conquérant trouva devant lui pour traiter des conditions de la reddition de la ville, non le podestat génois, mais bien les notables de Galata, parmi les chrétiens de rite latin. C'est aux chrétiens latins que Sultan Mehemmed accorde la capitulation, dont les conditions principales règlent encore les rapports des vainqueurs et des vaincus. Les notables se constituent en une sorte de corps qui les représentera, et le Sultan établit une chancellerie qui traitera officiellement les affaires de la chrétienté latine « Latin-Raiacy». Suivant l'usage du temps, et la nécessité des circonstances, ces notables forment une confrérie qui se réunit auprès de la principale église, et attire peu à peu à elle toute l'autorité qu'il était possible d'avoir sous le joug des Turcs. Elle est connue sous le nom de « la Magnifica Comunità di Pera » et dure plus de deux cents ans.

Cependant elle n'avait pas assez de ressources pour entreprendre de bien grandes choses, ni assez de force pour résister aux exigences des maîtres musulmans. Ainsi elle ne put empêcher les Turcs d'enlever aux Latins leurs églises de CP. et même leurs grandes églises de St-Paul et de St-François, ni la plupart de leurs autres édifices religieux aussi le rôle des Prieurs et des Confrères de Ste-Anne se réduisait-il le plus souvent à payer les amendes dont on frappait la chrétienté. Au reste le nombre des Latins était fort réduit, ils paraissaient même parfois sur le point de disparaître complètement. Heureusement, pour les maintenir, les églises leur restaient, avec les religieux qui les desservaient. Elles furent pendant un long intervalle, le seul centre de la vie latine; c'est pourquoi nous avons dû don

ner une si large place à l'histoire des églises et des religieux de Constantinople.

Mais depuis le règne de Sultan Suleiman, un autre élément entre en ligne de compte. Les Osmanlis qui avaient été jusqu'alors en guerre continuelle avec la chrétienté et qui restaient toujours armés contre l'Empire germanique, sur les terres duquel ils faisaient chaque année quelque incursion nouvelle, entrèrent en relations amicales avec la France. Depuis 1635, les Rois Très Chrétiens entretinrent presque constamment des ambassadeurs résidant auprès de la Porte ottomane. La situation de ces ambassadeurs était parfois bien précaire, ils n'osaient pas parler bien haut, quand ils faisaient des réclamations; on les menaçait parfois de les mettre aux Sept-Tours, mais cependant ils représentaient une grande puissance amie, et c'est auprès d'eux que les Latins s'habituèri à chercher un refuge dans leurs dangers, un secours dans leurs embarras, et un appui toujours. Les ambassadeurs de France à CP., les consuls français dans les Échelles devinrent donc les protecteurs naturels de tous les chrétiens du Levant la Porte leur reconnut ce droit, le St-Siège le consacra, et les traités le confirmèrent.

Seulement ce fut la mort de l'autonomie locale et de la puissance de la « Magnifica Comunità ». Peu à peu toutes les affaires durent passer par la chancellerie française. Cette influence ne s'établit pas sans quelque lutte. L'Empire, quand il était en paix avec la Turquie, Venise surtout, qui avait de grands intérêts à CP., réclamèrent, il fallut leur faire une part; mais on peut remarquer que c'est quand l'influence française diminue que la puissance ottomane pèse plus lourdement sur les chrétiens. Ainsi les églises de Stamboul qui avaient été conservées à la chrétienté par l'intervention de M. de Brèves, lui furent enlevées dans une crise qui obligea l'ambassadeur de France, M. de Marcheville, à disparaître; ainsi Ste-Marie Drapéris (ancienne) fut enlevée aux Observantins, quand leur maison fut devenue une possession espagnole; ainsi St-François fut enlevé aux Conventuels quand ils en eurent fait une église vénitienne, etc.

Cette protection fut donc un bonheur pour les Latins, mais elle fut en même temps un obstacle à leur union et nuisit ainsi à leur force intrinsèque. Soutenue par le dehors, la Latinité

n'était pas une » au dedans, elle était par là même plus faible. On le vit mieux au xvire et au xvme siècles. Deux Ordres religieux, dont les membres se recrutaient en France et dépendaient de supérieurs français, les PP. Jésuites et les PP. Capucins, concentrèrent presque toute la vie religieuse de Péra dans leurs églises de St-Benoît, de St-Georges et de St-Louis; cependant ces églises n'étaient point des paroisses; mais leurs prêtres étaient d'accord avec la puissance prépondérante, ils pouvaient donc agir avec plus de sécurité et faire ainsi plus de bien. La Porte elle-même leur accordait une spéciale liberté, tandis que les autres églises ne se maintenaient que par une sorte d'inertie et que leur activité se bornait, trop souvent, à des disputes entre elles ou à des tracasseries aux religieux français.

Une autre cause de flesse pour la Latinité était l'absence d'un chef religieux capable de commander. Les Patriarches de CP. conservaient leur titre et leur autorité nominale, mais obligés de résider à Rome, ils devaient se faire représenter à CP. par un Vicaire, le plus souvent supérieur de St-François; mais d'un côté ce Vicaire n'avait pas une grande autorité, et, sans caractère épiscopal, il manquait de prestige, d'un autre côté il ne résidait, en général, que peu de temps à CP. Ces changements fréquents, ajoutés aux autres causes, que nous avons indiquées, empèchaient leur bonne volonté d'ètre fructueuse. Depuis deux siècles, il est vrai, le Vicaire patriarcal est revêtu du caractère épiscopal, mais n'ayant pas un titre réel, n'ayant pas même, tout d'abord, d'église à lui, ne possédant pas de clergé qui lui appartint directement, son autorité était plus nominale que réelle; souvent, lorsqu'il voulait la faire prévaloir, elle revêtait une apparence tracassière, en contrariant les droits des réguliers sur lesquels elle s'exerçait. Ces Vicaires patriarcaux effacés par les ambassadeurs, jalousés par la « Comunità », peu obéis par les religieux, obligés de faire mille compromis pour vivre, furent rarement les chefs réels de la Latinité, mais il leur était difficile de faire mieux. Nous avons noté les efforts de quelques-uns d'entre eux; mais nous avons constaté, qu'en somme les résultats obtenus furent maigres.

Nous ne pouvons d'ailleurs nous figurer, nous qui vivons sous un régime de liberté relative, combien il était difficile à

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