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de fes vers; & il ne me parle jamais des miens.

IX.

QUINAUT s'appercevant qu'une de fes Tragédies étoit mal reçue, dit à un Courtifan , que la fcene étoit en Cappadoce, qu'il falloit fe tranfporter dans ce Pays là, & entrer dans le génie de la Nation. Vous avez raifon, répondit le Courtifan, franchement je crois qu'elle n'eft bonne qu'à jouer fur les lieux.

ANTOINE FURETIERE né à Paris, mort en 1688.

I.

ENSERADE étant à l'Académie, y prit la place de Furetie re qu'il n'aimoit pas, & dit en s'y mettant: Voilà une place où je dirai bien des fottifes: Courage, lui répondit Fu retiere, vous avez fort bien commen

cé.

II.

TOUTES les fois que je voyois Furetiere, dit Charpentier, il me prioit fimplement de lui dire le jour, que j'aurois le tems de venir dîner chez lui; ce qui n'étoit qu'un vain compliment de civilité, qu'il continua de me faire pendant un très long-tems. Lafsé de m'entendre demander le jour ; je le priai lui-même en plaifantant, de me dire l'année, ce qu'il n'a jamais fait.

III

DESPRÉAUX condamnoit vivement la foibleffe que Lafontaine avoit eue, de donner fa voix pour exclure de l'Académie Françoife l'Abbé Furetiere fon ancien ami. On dit pourtant pour la juftification de Lafontaine, qu'il avoit bien réfolu d'être favorable à Furetiere; mais que par diftraction, il lui avoit donné une boule noire qui avoit été caufe de fon exclufion.

IV.

A la mort de Furetiere il fut délibéré à l'Académie Françoife, fi l'on feroit un Service au défunt felon l'ufage pratiqué depuis fon établiffement. Defpréaux y alla exprès le jour que la chofe devoit être décidée; mais voyant que le gros de l'Académie prenoit parti pour la négative; lui feul ofa parler ainfi à cette Compagnie : Meffieurs, il y a trois chofes à confidérer ici, Dieu, le Public, & l'Académie. A l'égard de Dieu, il vous faura fans doute très-bon gré, de lui facrifier votre reffentiment & de lui offrir des prieres pour un mort, qui en auroit befoin plus qu'un autre;quand il ne feroit coupable que de l'animofité qu'il a montrée contre vous. Devant le Public, il vous fera très-glorieux de ne pas pourfuivre votre ennemi par-de-là le tombeau: & pour ce qui regarde l'Académie, fa modération fera très-estimable quand elle répondra à des injures par des prieres, & qu'elle n'enviera

pas à un Chrétien les reffources qu'offre l'Eglife pour appaifer la colere de Dieu; d'autant plus, qu'outre l'obligation indifpenfable de prier Dieu pour vos ennemis, vous vous êtes fait une Loi particuliere de prier pour vos Confreres.

CHARLES DUCANGE, né à Paris, mort en 1688.

I.

N rapporte de M. Ducange une chofe fort finguliere. Il fit venir un jour quelques Libraires dans fon cabinet, & leur montrant un vieux coffre, qui étoit placé dans un coin, il leur dit, qu'ils y pourroient trouver de quoi faire un Livre;& que s'ils vouloient l'imprimer, il étoit prêt à traiter avec eux. Ils accepterent l'offre avec joie ; mais s'étant mis à chercher le manufcrit, ils ne trouverent qu'un tas de petits morceaux de papier qui n'étoient pas plus grands que le doigt,

& qui paroiffoient avoir été déchirés; parce qu'ils n'étoient plus d'aucun ufage. Ducangerit de leur embarras, & les afsûra de nouveau que fon manuf crit étoit dans le coffre. Enfin l'un d'eux ayant confidéré plus attentivement quelques-uns de ces petits lambeaux, y trouva des remarques qu'il reconnut pour le travail de M. Lucange. Il s'apperçut même qu'il ne lui feroit pas impoffible de les mettre en ordre, parce que commençant toutes par le mot que le favant Auteur entreprenoit d'expliquer, il n'étoit queftion que de les ranger fuivant l'ordre Alphabétique. Avec cette clé, & fur la connoiffance qu'il avoit de l'érudition de M. Ducange, il ne balança point à faire marché pour le coffre, & pour toutes les richeffes qui étoient dedans. Ce traité fut conclu fans autre explication; & telle eft, dit-on l'origine du Gloffaire,

II.

UN étranger qui voyageoit en

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