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chemin il contempne toute puissance des superieurs, dont s'ensuivent toutes calamitez et misères, et tumbe par ce moien ledict poeuple bien souvent en sens reprouvé, comme les exemples en sont trop manifestes; tellement qu'il faict à tenir que la profunde malice où le monde present est devenu ne procède d'aultre chose et cause que d'infidelité, ignorance ou contempnement de Dieu et de faulses et perverses opinions qu'il a conceu de la religion chrestienne, pour lesquels erreurs et mescreances extirper le bon Prince doibt employer toutes ses forces en faisant restituer par les pasteurs ou evesques (en tant qu'en luy est) tous moiens de devotion, punissant diligemment les vices et faisant reformer les abuz des gens d'eglise [avec les blasphemes et irreverences qui se font journellement au sainct nom de Dieu, et mectant ordre incontinent en ce qui concerne le premier poinct et principal fondement de la religion qui est la saine doctrine et vraye adoration de Dieu]. Or, affin que les sacrifices [predications, administrations des sacrements] et cérémonies ecclesiastiques soient mieulx achevées, se pourront et debveront donner aux personnes ecclésiasticques faisans par eulx tels services et offices susdits (1), toutes les dignitez, prebendes, cures, chapelles, personats, chantuaires et generallement tous les revenuz et fundations qui soloient estre ès eglises collegiales, paroichiales et chapelles tant de la ville de Hesdin que du chasteau; et pour ce faire plus commodément sera expedient deputer quelques commissaires idoines qui s'informent particulièrement de touts et quelconques les benefices et revenus ecclesiasticques qui soloient estre audict Hesdin le Viel, specifians quelz benefices il y a, combien ils valent, ou est assis le revenu, qui sont pourveuz d'iceulx, les charges ausquelz ils sont submis, puis leur rapport en ordonner par Sadicte Majesté comme elle trouvera convenir en l'honneur de Dieu, entretenement du sainct service divin et de la foi et doctrine catholicque, et cela faict, le plus tost que la comodité des vivres le pourra souffrir, toutes personnes ayans quelques provisions ecclesiasticques seront par saisissement de leur

(1) Assistens audict temple (b.)

temporel [ou aultrement deuement] constrainctes faire residence audict Hesdinfert, dont viendra double prouffict à la ville, asçavoir tant à la spiritualité comme à la temporalité estant que par ce moyen se multiplira plus facilement le poeuple). Lequel revenu ainsy saisy (s'aulcun en y a) se pourra emploier à l'ediffication dudict temple, comme aussy le proffict des benefices vacans, sy avant que on trouva que tous les beneficiers ne peuissent sy tost faire residence oudict lieu; avec ce les pierres, grez, charpentaiges et tous materiaulx des églises et chapelles desmollies audict Hesdin se debveront laisser pour advanchement des ouvraiges dudict temple nouveau, sans souffrir qu'ils soient applicquez à usaige prophane, comme le droict divin et humain ne le permect faire (1), avec ce qu'ils ne poeuvent beaucoup aider et que aussi bien il en fault d'aultres pour construction de ladicte Eglise. [Oultre ces choses sera bon de choisir quelque place commode soit dedans ou dehors la ville pour begnir et dedier coemetiere et lieu de sépulture publicque affin que non ne défaille de ce qui poeult servir à la devotion ecclesiasticque.]

A QUELZ PERSONNAIGES ET EN QUELZ ŒUVRES DEBVERONT ESTRE CONFEREZ LES PROVISIONS ET REVENUZ

ECCLESIASTICQUES.

Chap. 4.

Et pour ce que la parolle de Dieu est le vray et droict sentier de vie et que le concionateur sacré sert de porter la lumière au monde, fault donner ordre que le pocuple qui residera en icelle ville nocufve ne demeure destitué de predicateurs ou directeurs evangelicques; mesmement leur en est besoing d'aultant plus grand nombre et de meilleurs que partie de la multitude qui est apparante y confluer sera plus barbare, rude et ignorante de la doctrine evangelique et des choses spirituelles, parquoy, en premier lieu pour deuement achever la policie ecclesiasticque, est besoing prouveoir que le principal pasteur et ses aydes ayant charge des âmes soient

(1) Le voeult et ordonne (b)

ydoines et ornez de toutes vertus et choses requises à leurs dits offices, qu'ils soient de bonne vie, modeste conversation, et de litterature suffisante, vigilans sur leur trouppeau et irreprehensibles, affin que leur vie ne puist moins preschier que leur parolle; [aussy qui soient natifs des païs de Sa Majesté, ses bons et loyaulx subjects.] Parquoy, Sa dicte Majesté debvera encharger l'evesque diocesain de donner ordre en ce regard et d'adviser du clergé qui y debvera estre. [Qui aussy soit tel que le gouverneur de la place n'aye cause de le suspecter.] En oultre conviendra ordonner certains concionnateurs sacrez de la qualité et condition que dessus, soient de prestres seculiers ou religieux, lesquels à tour de rolle, par chascun tour de dimence et festes avecq les quaresmes et advens feront la predication et qui rechepveront en ayde du pasteur en temps opportun les confessions des gens layz leur administrant consolations de l'esperit; brief feront toutes choses servantes pour instruction d'un poeuple chrestien; chose tant nécessaire pour tenir une multitude de poeuple en obeissance de Dieu, crainte de justice et mutuelle charité et le revocquer de mal faire, que à grand peine en pourroit-on penser une aultre de plus grande conséquence; qui plus est, ung prince ou chief de ville quelque puissant qu'il fust s'abuseroit du tout en tout s'il pensoit sans ce, regir et conserver en prosperité, non seulement un poeuple mais aussy sa maison, comme dict est cy-dessus, ce qu'est repeté icy, parceque plusieurs pourroient avoir aultre opinion, n'estimantz que cela servit à la policie civille ny aux fortiffications et seuretez des villes; mais la vérité des exemples nous tesmoignent bien du contraire. Sçavoir est que pour maintenir ung poeuple, ville, pays ou royaulme, mesmement une maison princière en son office, il est besoing penser que la religion ne se passe et que peu à peu ne vienne en nonchalloir; car le plus grand signe que on puisse avoir de la perdition d'un estat de pays, c'est quand Dieu s'y oublie et son service (1).] Et au regard du traitement qui se pourroit faire

(1) Que la sollicitude des choses spirituelles est d'autant plus utile et nécessaire comme l'âme surpasse le corps (b.)

ausdictes personnes ecclesiasticques en sera advisé par Sadicte Majesté ou par iceluy evesque sur l'information desdicts commissaires, en delaissant audict pasteur pour luy en traictement de ses chapellains et aydes tous les fruicts, profficts et revenus des cures qui estoient paravant audict Hesdin; en regard qu'il aura la charge de tout, affin mesmement qu'il soit pourveu oudict office de homme plus suffisant et le poeuple moins foullé et travaillé (1) de salaire, de confessions, baptesmes, et pour administration d'aultres sacrements. Que sy par adventure ledict traictement estoit trop petit, on y pourroit adjouster aulcunes chapelles, ainsi que la chose semblera le requerir; et quant aux principalles dignités, prebendes et chanoinies ne seroit maulvais les conférer ausdits sacrés concionateurs en cas qu'elles fussent vacantes; aussy se pourroit reserver quelque prebende pour un escolastre qui seroit tenu de tenir escolle ou de pourveoir de quelque maistre pour enseigner les enffans; ad ce mesme effect, se pourroit semblablement garder quelque aultre prebende pour ung medecin publicq, pourveu neantmoins qu'ils fussent tous capables et idoines pour tenir benefices ecclesiasticques ; tous lesquels assisteront aussy au sainct service divin et le surplus desdictes prebendes, chapelles et benefices se confereroient comme du passé, n'estoit que pour mieulx traicter ceulx qui auroient les charges avant dictes il convint unir et mectre deux benefices en ung; bien entendu que nuls autres que naturels subjects de Sa Majesté imperiale ne pourront tenir lesdicts bénéfices ny demourer illec comme citoiens.] Pour faire toutes lesquelles choses deuement selon le besongné et relation desdicts commissaires, Sa Majesté en pourroit escripre à Nostre Sainct Père le Pape affin que Sa Sainteté y donna son consentement en y interposant son decret, par advis dudict evesque diocesain, sy ce n'estoit qu'on trouva meilleur qu'il y eust quelque petit couvent de cordeliers ou d'aultre ordre mendiant, comme il y avoit du passé audiet Hesdin, ou fussent personnes doctes et d'honneste conversation, natifs des pays de Sa Majesté, qui pourroient faire les

1) Exactionné (b).

offices de predicans et servir aux choses de la religion chrestienne (1), tant en ladicte ville et cy après au plat pays dudict quartier de llesdin comme ils avoient accoustumé, [prendant neantmoins (2) tousjours regard que n'y soient estrangers conversans avecq eulx pour oster toute occasion de quelque sinistre praticque, qui se font quelquefois sous tels prétextes (?).] En oultre se trouve necessaire de en premier oeuvre transférer l'hospital dudict Hesdin en ladicte ville noeufve en quelque lieu propice et spacieux sur l'issue de la rivière pour illec rechepvoir les poures gens de guerre ou citadins qui seroient malades; en y ordonnant quelque nombre d'honnestes femmes religieuses hospitaillières pour penser iceulx malades avec quelques medecin, apothecaire et chirurgien gaigés sur les fruicts dudict ancien hospital, à l'entretenement duquel nouveau hospital sera applicqué tout le revenu de l'ancien, et sy le proffict ne semble grand assez pour furnir à toutes charges dudict lieu, signaument à ce commenchement que le bien poeult estre en petit valeur (3), Sa Majesté le pourroit doter et y conférer quelque aulmosne annuellement tant que les fruicts de terres de l'ancienne fundation fussent meilleurs, mesmement on pourroit annexer à iceluy hospital quelque revenu d'aultres lieux pieux dudict bailliaige, comme l'information des commissaires veue seroit trouvé le plus convenable; aultrement s'il n'est pourveu d'hospital, speciallement ad ce commenchement que le nombre des malades est apparant d'estre grand, pour diverses incommodités en quoy les soldars et citadins se retrouveront en la dicte nouvelle ville toutes notoires, plusieurs pourroient morir, consequemment causer variété de maladies contagieuses qui proviennent souvent de petit commenchement en faulte de bonne cure et sollicitude sur les malades, dont s'ensuyvroit depopulation de ladicte ville; à quoy doibt estre remedié pour le grand proffict que auroit Sa Majesté que la dicte ville fust habitée de bon nombre de citoiens et bourgeois,

(1) Aussi preschier (b.)

(2) En cas que aucuns d'iceulx soient admis audit lieu (b.) (3) Et le nombre des malades grand (b.)

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