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biller, d'entretenir. Voilà ce qu'il exige de vous, et à quoi il a destiné une partie de >ces fonds de ces biens et de ces trésers dont il est le Maître souverain, et dont à proprement parler il ne vous a faits que les économes et les dépositaires. C'est donc à vous à présent de justifier sur ce point les ordres adorables de son amoureuse Providence. Ah! ne l'oubliez donc jamais le Seigneur vous a confié le soin du pauvre. Qui, il vous a confié le pauvre: Tibi derelictus est pauper. (1) Il vous a confié, à vous, le patrimoine de cet orphelin; à vous, la dot de cette pauvre fille; à vous, le soin de cette veuve désolée et ruinée par la mort de son mari ; à vous la subsistance de cette famille honteuse; à vous, la délivrance de ce malheureux chargé de fers; à vous, la conservation de ce Bureau de charité, de cette OEuvre de miséricorde ; à vous, le rétablissement de cet Hôpital, qui est sur le point de tomber; à vous tous, enfin, le soulagement de tant de pauvres infortunés, dont la vie offre tous les jours à vos yeux, un si triste, un si douloureux spectacle. Voilà, mes frères, les indispensables obligations dont le Seigneur vous a chargés, en (1) Ps. IX. 36.

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vous confiant les richesses que vous possédez en sorte que lorsque vous en faites l'aumône aux pauvres ou que vous les employez en des œuvres de charité, vous ne devez point vous flatter en cela de gratification ni de libéralité : non vous dit saint Ambroise, après le Sage, puisque vous ne donnez alors aux pauvres que ce que vous leur devez , que c'est de leur bien que vous êtes libéral et non pas du vôtre, que c'est une justice, et non une grace, que vous leur faites: Reddis debitum, non largiris indebitum ; et que c'est, en un mot, un devoir essentiel que vous remplissez une dette rigoureuse dont vous vous acquittez, enfin la légitime du pauvre que vous lui restituez, et que vous ne pouvez lui refuser sans crime et sans injustice. Il est vrai que les pauvres sont quelquefois incommodes et importuns, vous dit saint Chrysostôme; mais après tout, c'est leur droit qu'ils exigent,

3.me DEMANDE,

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J'avoue que cette loi est appuyée sur des fondemens et des raisons bien justes et bien Légitimes. Mais combien de lois qu'on peut enfreindre impunément, qui n'obligent point Lous peine de péché mortel et d'une damna

tion éternelle ? Celle-ci sans doute est du nombre; car vous ne voudriez pas apparemment damner un riche qui ne feroit pas

L'aumône,

RÉPONSE.

Détrompez-vous, mes frères. Le précepte de l'aumône, qui vous a paru jusqu'ici de si petite conséquence, est néanmoins si étroit et si rigoureux, qu'il y va de votre ame, de votre salut et de votre éternelle damnation, si vous négligez de l'observer. J'en donne la preuve, que je veux porter jusqu'à la plus évidente démonstration. Dieu ne nous damne, mes frères, ni ne nous peut damner, que pour la transgression d'un précepte essentiel, et que pour des offenses mortelles: car la foi nous apprend qu'il n'y a que le péché mortel qui mérite un châtiment éternel, et qui doive être frappé de malédiction et d'anathème. Or Jésus-CHRIST a fulminé cet anathème et cette malédiction éternelle contre tous ceux qui refusent de faire l'aumône aux pauvres. Donc on ne sauroit violer le précepte de l'aumône, surtout en certains cas, sans pécher mortellement, sans encourir une éternelle damnation. Ecoutez donc ici, riches impitoyables,

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cœurs insensibles et dénaturés, vous qui n'avez que des entrailles de fer pour les nécessités de vos frères, qui vous engraissez de la substance de la veuve et de l'orphelin, qui écoutez tranquillement et sans être émus les cris et les plaintes des pauvres ; vous enfin qui ne vous servez de la misère du temps, que pour rendre les temps toujours plus misérables; écoutez, dis-je, l'effroyable et foudroyante sentence que l'Éternel, vengeur des pauvres, doit enfin prononcer contre vous dans le terrible jour de sa colère : Retirez-vous de moi, vous dira ce souverain Juge, ce Juge souverainement irrité retirez-vous de moi, maudits, allez au feų éternel. Eh! Seigneur, s'écrieront alors les réprouvés d'une voix lamentable et dans le plus affreux désespoir, qu'avons-nous fait, et quel crime, quel attentat avons commis pour mériter un si terrible châtiment? Qu'avez-vous fait, barbares ? J'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger: Esurivi, et non dedistis mihi manducare; (1) j'étois pressé de la soif, et vous ne m'avez pas donné à boire : Sitivi, et non dedistis mihi potum ; j'étois hors de chez moi, dans un pays étranger, réduit à men(1) Matth. xxv. 42.

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nous

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dier mon pain, et vous n'avez pas voulu me recevoir chez vous, ni même me reconnoître: Hospes eram, et non collegistis me? (1) j'étois tout nu, et exposé aux injures de l'air, et vous m'avez refusé de quoi me couvrir: Nudus eram et non cooperuistis me; j'étois malade dans un hôpital, chargé de fers dans une prison et vous n'avez pas daigné faire un seul pas, vous n'avez pas fait le moindre effort pour me rendre une visite, et pour me consoler dans mes infirmités et dans mes chaînes, pour me soulager dans mes misères : Infirmus, et in carcere, et non visitastis me. Allez, maudits, retirez-vous de moi, vous ne méritez que des feux éternels. Mais, grand Dieu, répliqueront tous ces impitoyables riches: eh! où est-ce que nous vous avons vu sans demeure, exposé aux injures de l'air, pauvre, nu, infirme, et souffrant? En quel temps vous avons nous vu dans tous ces tristes états, sans vous donner aucun soulagement? Ah! si nous y avions jamais trouvé votre adorable personne, nous vous aurions donné, pour vous en retirer, non pas une aun ône, mais tout notre sang. Ah! malheureux, vous m'yavez vu, lorsque vous y avez vu ce pauvre; (1) Matth. xxv. 43.

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