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les actes du synode provincial de 1617, le donnent comme étant de « Retel en Allemagne, » Samuel Cherler, dont le nom est écrit tour à tour, Charlerus, Cherlet, Charlet, Carlet, Kerlet, Kerler et même Querlerus, était, en réalité, << natif de Basle », ainsi que l'apprend une déposition qu'il fit le 5 mars 1611, devant le consistoire de Die. Etudiant à l'académie de cette ville, dès le mois de novembre 1609, il est de ceux qui se compromirent alors dans une révolte; seulement il fit ensuite oublier cet acte d'indiscipline, en prêtant au Conseil académique, son concours, pour la recherche d'un professeur d'éloquence, quand Dragon eut abandonné sa chaire, et c'est probablement à cela qu'il dut d'être nommé régent de troisième, vers la fin de l'année 1611; non compris que le Synode provincial lui alloua quelques mois plus tard, « la somme de << six escus, pour dégrevement d'un voyage à Basle, où il << s'estoit employé à faire pourvoir la première classe d'un régent capable (1).

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Or professeur, notre bâlois eut presque aussitôt avec le second professeur de philosophie, Le Fèvre, une querelle, qui un moment assoupie au mois de février 1615, grâce à l'intervention du Conseil académique, le mena deux ans après devant le bailli de la ville. Poursuivi pour un libelle injurieux contre Le Fèvre, il ne put échapper à toutes les conséquences de cette poursuite et dut renoncer au professorat, à cause de son impossibilité d'acquitter les frais de justice. De telle sorte, qu'une première demande d'admission au ministère pastoral, ayant été repoussée au mois de juin 1617, Cherler redevint un moment simple <<< escolier.» Mais admis l'année suivante et nommé pour lors

(1) Délib. du consistoire de Die. Conclus. acad. Mantoules (1613).

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pasteur au Monestier-de-Clermont, il sut bien vite regagner les bonnes grâces du corps pastoral; car transféré à Gap, au bout de quatre ans, il occupa ce poste jusqu'à ce que les infirmités l'obligeassent à se démettre de ses fonctions c'est-à-dire trente-huit années, pendant lesquelles ses collègues le distinguèrent plus d'une fois, d'une manière flatteuse. Et pour ce qui est de ses ouailles, que le synode national de Loudun invitait à porter son traitement de 300 à 400 livres, en 1619, elles témoignèrent de leurs sentiments pour lui, après sa mort, en accordant à sa veuve un secours de 300 livres, à cause de sa nombreuse famille et de son peu de fortune.

Démissionnaire en 1660, Cherler mourut à Gap, le 15 janvier 1662, laissant un fils, qui pasteur à Montbrun, devint ensuite ministre de la maison du marquis' de Ruvigny, ancien député général des églises réformées de France (1).

XII

Abrahamus COLIGNO, 1611 (2).

Les Colignon qu'il ne faut pas confondre avec les Calignon, bien que le fameux chancelier de Navarre, soit appelé Siftrein Colignon, dans les registres de l'université de Valence, les Colignon, disons-nous, étaient d'obscurs arti. sans de Die, qui ne prétendaient pas le moins du monde à la particule, dont on s'est plu à les gratifier dans la suite et pour ce qui est de celui qui a célébré les bienfaits de l'amitié dans notre album, il était le fils de Didier Colignon

(1) Conclus. acad. Actes du syn. d'Embrun (1618) CHARONNET. Les guerres de relig. dans les Hautes-Alpes, 333. ARNAUD. Hist. des prot. du Dauph. II, 383.

(2) Fol. 162.

et le frère du menuisier Daniel Colignon, que le Conseil académique chargea de réparer « les bancs et fenestres de l'Académie, » en 1610 (1).

Étudiant de première classe, à l'académie de sa ville natale, en 1610, cet Abraham Colignon fut nommé pasteur à Chorges sept ans après et de Chorges, envoyé, en 1619, dans le Vercors, dont les habitants refusèrent, paraît-il, de pourvoir à son entretien; car le Synode provincial de 1620, après avoir entendu les plaintes du jeune pasteur, décida qu'en raison de « l'ingrate non«< chalance de l'église du Vercors, et pour l'exciter à son « devoir, elle seroit comminée et, si elle ne satisfaisait <«<ledit Colignon, privé de toute subvention et de pas<«<teur. » Ce qui ne ramena pas, quand même, les protestants du Vercors, à de meilleurs sentiments, ainsi qu'on peut le supposer en voyant Abraham Colignon, nommé pasteur à Barraux, peu de temps après (2). De Barraux, notre pasteur, fut transféré à Mens en 1628, suivant M. Arnaud, qui le donne comme occupant encore ce dernier poste en 1635, tandis qu'un acte de l'an 1676, dans lequel il est question de son fils Daniel, qui était alors médecin à Mens, dit que Abraham Colignon, mourut en 1626 (3).

On a de ce pasteur, l'ouvrage suivant: Thimotée ou de la manière de bien honorer Dieu; plus deux traités: 1o Des combats de la chair contre l'esprit, et 2° deux sermons de l'épreuve de soi-même. Genève, 1628, in-8°, dont il y a une seconde édition de 1635, contenant en outre :

(1) NADAL: Histoire de l'univ. de Valence.

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- Actes du syn de Nyons (1617), de Gap (1619) et

ARNAUD, Hist. des prot. du Dauph. II.

Notes de M. Ed. Maignien.

Héraclite ou de la vanité et misère de la vie humaine avec une dédicace à Marc Vulson, conseiller au parlement de Grenoble (1).

XIII

DURANDUS Briançonensis (1).

De même que l'anglais Gent, dans l'album de Bongars, le briançonnais David Durand n'a écrit que ces mots dans l'album de Dragon: Abstine et sustine, ce qui est d'un sage, et ce sage était un malheureux professeur, qui fut presque toujours aux prises avec la mauvaise fortune. Etudiant en théologie à l'académie de Die,en 1610, David Durand ayant embrassé ensuite la carrière de l'enseignement, ne devint en effet, presque aussitôt professeur de quatrième, que pour se trouver sans emploi ; et le pasteur Appaix, qui s'occupa toujours quelque peu de l'académie dont il fut le premier recteur, lui ayant alors fait accepter la charge de professeur de cinquième, dans cette académie, en lui promettant une meilleure place, dès qu'elle serait vacante, Durand fut ensuite le seul à se rappeler de cette promesse. Tellement que, de dépit, il donna sa démission le 1er septembre 1613.

Or cette démission donnée, le pauvre Durand eut non seulement toutes les peines du monde à obtenir le payement de ses gages et le remboursement des frais par lui faits, quelque temps auparavant, allant à Grenoble, pour y entretenir Lesdiguières des affaires de l'Académie ; mais ayant demandé quelques mois après au Synode provincial (1614), de l'admettre dans le ministère pastoral, cette assemblée lui conseilla de s'adonner à quelque

(1) Fol. 13.

<<< autre vocation, pour l'entretenement de sa famille. »> Et si le pasteur Appaix fut en même temps chargé de faciliter sa rentrée dans l'académie de Die et de lui faire obtenir, en attendant «< quelque assistance de deniers, de MM. << des Comptes,» le Conseil académique décida, par contre, que toute chaire vacante serait dorénavant mise au concours. Redevenu, quand même, professeur à l'académie de Die, Durand eut ensuite la mauvaise inspiration d'accepter les offres des protestants de Nyons qui le demandaient pour « régent de leurs escoles », et conséquemment de se démettre une seconde fois de sa charge de professeur le 28 novembre 1617. Or, sept ans après, le malheureux Durand, congédié par suite de certaines « cabales » revenait à Die, suppliant le Conseil académique de lui venir en aide pour « l'entretenement de sa paoure et assez << ample famille. » Ce à quoi. les membres de ce conseil répondirent en décidant le 25 mai 1624, qu'« en considé«ration de la paoureté et affliction en laquelle se trouvent «la femme et quelques siens enfants du sieur Durand et <«< aussi les bons services qu'il a affectionnément rendus << durant plusieurs années, soit à l'Académie, soit à plu<< sieurs honorables familles de ceste ville, où il s'est tou

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jours comporté en homme de bien, lui est octroyé l'as<< seurance de la cinquième classe à laquelle il sera establi, << provisionnellement, lorsqu'elle sera vaquante et outre « ce, de lui donner lettre pour MM. de Nions, en termes officieux pour son restablissement. » Seulement comme la lettre pour MM. de Nions, » fut probablement sans effet et la classe promise trop longue à vaquer, notre brianconnais chercha bientôt aide et secours ailleurs, car l'an suivant, il publiait à Grenoble : Déclaration de M. David Durand, Dauphinois, jadis protestant et dogmatisant en la religion calvinique et régent du collège de Die et es

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