صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

Chapitre Ouze.

Fête de la Fédération. Réunion des trois paroisses : Saint-Maclou prend le nom de Sainte-Germaine, puis devient le temple de la Raison; Saint-Pierre, devenu magasin à fourrages, est envahie par les Théophilantropes; vente et démolition de Sainte-Magdeleine. Abandon des hôpitaux. Départ des Religieuses. La Mairie est transférée aux Ursulines. Les églises, couvents, etc., sont convertis en clubs. Baptême républicain. Les rues changent de nom. Destruction de la célèbre abbaye de Clairvaux. Découverte d'une fabrique de fausse-monnaie.

Nous allons entrer maintenant dans une période de misères, d'héroïsme et de crimes, déjà cent fois décrite, et par des plumes plus éloquentes et plus exercées que la nôtre, aussi nous contenteronsnous d'extraire des procès-verbaux de l'époque ce qui a spécialement rapport à notre pays, et, dans la crainte de blesser certaines susceptibilités et de

réveiller des haines encore mal assoupies, essaierons-nous encore de la retracer le plus succinctement possible.

En 1789, les trois Ordres du bailliage de Chaumont furent convoqués par une ordonnance du grand-bailli, Messire Mandat, baron de Nully, en date du 18 février, à l'effet de nommer des députés aux Etats-Généraux, dont l'ouverture se fit à Versailles le 5 mai suivant, pour s'occuper des besoins de l'Etat, de la réforme des abus et du bienêtre de tous.

En conséquence, les membres du Clergé présidės par Louis-Marie Rocourt, abbé de Clairvaux ; ceux de la Noblesse présidés par le grand-bailli, et les députés du Tiers-Etat présidés par le lieutenant général du bailliage, M. Vorse de Reuilly, se réunirent, le 12 mars, en assemblée générale au cheflieu, pour procéder à la rédaction des cahiers de plaintes et de demandes, et nommer les députés chargés de les présenter ( dd).

Lors de la formation de la garde nationale (1789), M. Guérin, chevalier de Saint-Louis,

ancien capitaine du régiment de Lyonnais, retiré à Bar-sur-Aube après vingt-huit ans de service, fut nommé commandant, et en 1790, à la Fédération, commandant général des gardes nationaux du département de l'Aube représenté par cent quatrevingt-seize députés dont le district de Bar-surAube avait fourni trente-sept.

Cette fête nationale, anniversaire de la prise de la Bastille, et dont Lafayette fut le héros, fut célébrée le même jour (14 juillet) dans toutes les communes de France.

A Bar-sur-Aube, toutes les autoritės, accompagnées de la garde nationale, des Capucins, des Cordeliers et du clergé des trois paroisses, réunis à onze heures sur la place de l'Hôtel de ville, se ren-dirent à l'église collégiale de Saint-Maclou où fut chantée une messe solennelle du Saint-Esprit par MM. du Chapitre. A l'issue de la messe, le temps étant mauvais (ee), on se rendit à l'église des Cordeliers où était dressé un autel de la Patrie à quatre faces, peint en marbre de trois couleurs et orné de guirlandes civiques dessus étaient un faisceau, un

livre et une épée, représentant l'union et la force, la loi et le pouvoir exécutif; au pied, un aspic et une balance, symboles de l'envie et de la justice, et au-dessus de cet autel était placé, sur un piedestal, un vase contenant le feu sacré de la liberté surmonté du bonnet phrygien; les faces du trophée étaient garnies de drapeaux tricolores, et, à midi sonnant, après que le procureur de la commune eut été entendu dans ses conclusions, tous prêtèrent le serment civique.

A quatre heures, les autorités se réunirent de nouveau pour assister à un Te Deum d'action de grâces chanté dans l'église Saint-Maclou, puis ils se rendirent à la porte Notre-Dame, où un feu de joie avait été préparé, et, après en avoir fait trois fois le tour, le feu y fut mis par le maire, M. de Brienne, et, le soir, toute la ville fut illuminée.

La même fête s'est répétée en 1791 et 1792. Cette même année fut achevée la Constitution. Le serment prescrit fut prêté par MM. Bergerat, Lemonnier et Riel, curés de Saint-Pierre, SaintMaclou et Sainte-Magdeleine, et par M. Cornibert,

desservant des Ursulines; au contraire, MM. Rivière, Mutinot et Verdier, desservants de SainteGermaine, de l'hôpital du Saint-Esprit et de celui de Saint-Nicolas, s'y refusèrent et donnèrent leur démission pour s'en dispenser. Ce qui n'empêcha pas M. Riel d'être déporté en 1793, ainsi que M. Rivière et MM. Bouchel, Girardon et Descaves, autres prêtres de Bar-sur-Aube; et les uns et les autres ne rentrèrent en France qu'en 1795, sur leurs demandes réitérées. En 1793, M. Lemonnier fut remplacé par M. Guerrapain, curé national, et la messe de l'abbé Méchin fut défendue, le 26 septembre, comme rendez-vous des fanatiques.

L'Assemblée nationale ayant décidé, par un décret des 12 juillet et 15 novembre 1790, que les trois paroisses de Bar-sur-Aube seraient supprimées et réunies en une seule, on consulta les officiers municipaux sur la convenance des suppression et union des cures de la ville; mais avant de prendre une détermination sur une affaire aussi importante, ils voulurent savoir laquelle des trois églises était la plus salubre et exigeait le moins de réparations. A cet effet,

HISTOIRE DE BAR-SUR-AUBE.

32

« السابقةمتابعة »