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< paroîtra pas de vestiges: il retourne dans la pous sière d'où il a été tiré ; et ses ambitieux desseins s'éva-<< nouissent avec lui. Armez-vous, mes enfans, d'une << invincible fermeté; c'est pour la défense de notre « loi que vous allez combattre, et c'est le choix de Dieu « que vous avez à justifier. Soutenez l'une et l'autre « avec vigueur : ce sera pour vous une source abon<<< dante de la plus belle gloire. Je compte que vous « consommerez l'ouvrage que l'Eternel m'a chargé de << commencer : il ne reste plus à votre père mourant que « de partager entre vous les différens emplois auxquels « il vous destine. Le peuple fidelle, qui s'est attaché à « moi jusqu'à ce jour, autorisera par son consentement « la distribution que Dieur m'inspire. Vous voyez Si« mon votre frère : je sais que c'est un homme de bon « conseil, d'un esprit appliqué, et d'une grande sa« gesse ; je vous ordonne de le consulter dans toutes « vos entreprises, de vous conduire par ses avis; et je « veux qu'après ma mort il vous tienne lieu de père. « Pour Judas Machabée, j'ai reconnu dans lui, dès « sa plus tendre enfance, cette force de corps et cette « intrépidité de courage qui font les guerriers : je le dé« clare général des troupes ; et c'est à lui que je remets « le commandement des armées. Le peuple de Dieut * sous ses étendards, ne peut marcher qu'à la victoire. *Sur-tout, mes enfans, vivez unis, et agissez de con* cert. Ne souffrez pas qu'une basse jalousie, qu'une * criminelle émulation divisent jamais des frères invin« cibles, tandis qu'ils seront liés par les mêmes intérêts. « Attirez près de vous tout ce que la sainte loi compte << dans Israël de fidelles observateurs. Les bons servi<< teurs de Dieu seront toujours vos meilleurs soldats. « Oubliez votre propre gloire, pour songer unique« ment à tirer votre peuple de l'oppression. Faites re<< tomber sur les idolâtres tous les maux qu'ils nous « ont faits. Qu'Israël triomphe :que les méchans soient << punis: que Dieu soit vengé! Approchez, mes enfans, << et recevez la dernière bénédiction de votre père. « Dieu m'appelle à lui; et je quitte volontiers la terre, " où je laisse à ma place de si vertueux successeurs. »

16. Attila, le fléau de son siècle, sur le point de livrer bataille aux Romains, dit à ses troupes : «Braves et in<< vincibles guerriers, ce seroit vous faire injure que « d'entreprendre de vous inspirer du courage et de la << confiance en votre général. Après avoir conquis, sous << mes ordres, une grande partie de l'univers, vous de<< vez savoir qui je suis, et je ne puis oublier qui vous << êtes. Laissons les encouragemens vulgaires à ces géné << raux mal assurés, qui traînent après eux des ames ti« mides, accoutumées à dormir dans le sein de la paix. << Votre état naturel, c'est la guerre : votre plus douce << passion, c'est la vengeance. Une bataille est pour vous << un jour de fête célébrons celle-ci avec joie. Voilà << vos victimes: immolez-les à votre gloire, aux manes << de vos compagnons qu'ils ont égorgés par surprise. << Ici, la bravoure n'a rien à craindre de la ruse et de <<< l'artifice; car ces vastes campagnes ne peuvent récéler << aucune embuscade. Tout est ouvert, tout est assuré à << la valeur. Qu'est-ce que cette troupe que vous allez << combattre? un amas confus de nations foibles, effé« minées, qui se craignent, qui se détestent les unes les << autres, qui souhaitent mutuellement leur perte, et << qui se déchiroient par la guerre, avant que la crainte <<< de vos armes les eût réunies et comme resserrées en<< semble. Ils tremblent déjà avant la bataille: c'est la << terreur qui leur a prêté des ailes pour courir à cette « éminence. Ils se repentent de s'être engagés dans ces << plaines; ils cherchent des lieux élevés pour être hors << de la portée de vos traits, et voudroient pouvoir se << cacher dans les nues. Nous connoissons déjà les Ro<< mains ; je ne crains que la promptitude de leur fuite. << Sans attendre les premiers coups, ils ont coutume de << disparoître devant la poussière que font lever les pieds << de nos chevaux : ne leur laissez pas le temps de se met<< tre en bataille; jetez-vous sur leurs bataillons, sur leurs "'escadrons flottans; et, sans vous arrêter à poursuivre << sur eux votre victoire, chargez les Alains, les Français, << les Wisigots: ce sont là les nerfs de cette armée; tout «le reste tombera avec eux. Songez que votre destin ne « dépend pas de l'ennemi: nuls traits ne pourront

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atteindre celui queMars réserve pour chanter l'hymne de la victoire. Celui qui doit mourir trouvera la mort << hors du péril. C'est dans cette carrière que la fortune << a suspendu la couronne due à vos exploits passés. Elle << ne vous a sauvés de tant de batailles, que pour vous «< récompenser ici par un triomphe glorieux. C'étoit << pour vous conduire en ces lieux qu'elle ouvroit à vos << ancêtres la route des Palus-Méotides, fermée, incon<<< nue durant tant de siècles. Ce champ de bataille étoit << le théâtre de gloire que nous promettoient tant de suc«< cès inouis. Armez-vous d'une noble fureur; abreuvez<< vous de sang; rassasiez-vous de carnage. Que celui << qui se sentiraatteint d'une blessure mortelle, n'expire « qu'après avoir immolé son ennemi. J'irai le premier « à la charge. Meure quiconque refusera de suivre « Attila ! »

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17. Un capitaine suédois, avec sa compagnie, ne vouloit point obéir, dans une circonstance, aux ordres réitérés du vicomte de Turenne. Ce général le fit arrêter, et le condamna à être pendu. Lorsqu'on le conduisoit au supplice, cet officier adressa la parole au vicomte, et lui dit, au nom de sa troupe : « Nous <«< ne craignons point la mort, de quelque manière << qu'elle se présente à nos yeux; et mes compagnons pourroient bien te montrer, ainsi que moi, qu'ils << l'ont affrontée plusieurs fois sans pâlir. Vois ces cica<«<trices, et poursuis ton dessein. Mènes-nous où tu « voudras, pourvu qu'il y aille du service de la cou<< ronne dont nous sommes nés sujets. Nous ne sommes << point des mercenaires; et, si nous avons été à la solde << du roi ton maître, nous l'avons bien servi pour son << argent. Les trente-deux blessures que je te montrerai « sur ma poitrine, en sont une preuve. Je sers depuis « l'àge de dix-sept ans : j'en ai soixante quatre passés; «et, comme je suis sur le bord de ma fosse, tu ne « peux avancer ma mort que de peu de jours; mais << prends garde à ne pas déshonorer les tiens, en con<< damnant de braves gens à un supplice infame. » Ce fier discours remplit le général d'admiration. Au même instant, il révoqua son arrêt, combla cet offier de caresses, et, par ses bienfaits, le rendit docile.

28. Avant la bataille de Rocroy, le due d'Enguien, voulant encourager ses troupes, leur tint ce discours: << Francais, c'est tout vous dire en un mot, vous voyez << devant vous vos vieux ennemis, ces fiers Espagnols « qui disputent avec vous, depuis si long-temps, la << gloire et l'empire. Leur furieux général frémit de << se voir arracher une victoire qu'il croyoit sûre, et « obligé d'abandonner le siége d'une place dont la <«< conquête lui eût ouvert nos plus belles provinces << jusqu'aux portes de Paris. Il vient pour s'en venger, << avec tout l'orgueil de sa nation: opposons-lui toute

la fierté, toute la valeur de la nôtre. Je suis parti <<< de la cour pour me mettre à votre tête, et j'ai pro<< mis de ne revenir que victorieux. Ne trompez pas «mes espérances. Souvenons-nous, vous et moi, de «< la bataille de Cérisoles : imitez vos aïeux, qui triom« phèrent, et j'imiterai mon prédécesseur, qui les «menoit au combat. Que le surnom d'Enguien, que << portoit ce prince du sang de Bourbon, nous soit, « vous et à moi, de bonne augure; et que l'ennemi, « qu'il vainquit aux champs de Cérisoles, honore <«<encore aujourd'hui notre triomphe par sa défaite << dans les plaines de Rocroi (1). » Voyez GoUT.

ÉMULATION.

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1. UN roi de Lacédémone vouloit détruire une ville rivale de Sparte; les éphores s'y opposèrent : « Con<< servez, lui dirent-ils, la pierre sur laquelle s'ai<< guise le courage de nos jeunes gens. >>

2. Deux officiers Romains, nommés Varénus et Pulfio, se disputoient sans cesse le prix de la bravoure, et chacun vouloit être préféré à son rival: Les

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(1) On trouvera dans les différens articles qui composent ee Dictionnaire un très-grand nombre de discours qui peuvent être regardés comme des modèles d'éloquence: nous y renvoyons le lecteur.

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Nerviens, peuples des Gaules, attaquoient le camp. des Romains. Au plus fort de l'attaque, Pulfio défie Karénus: «Voici, dit-il, l'occasion de décider nos an<«< ciennes querelles; voyons qui de nous deux fera « preuve d'une plus grande valeur. » En même temps. il s'élance hors des retranchemens, et va fondre sur un gros d'ennemis qui étoient très-serrés. Varénus piqué d'honneur, le suit à peu de distance. Pulfio tue d'abord un des Nerviens; mais bientôt il est enveloppé. Karénus court à lui et le dégage; mais il se trouve, moment d'après, dans le même péril d'où il vient de tirer son émule, et est, à son tour, dégagé par lui. Ainsi les deux rivaux se dûrent mutuellement la vie, et la gloire de la vaillance demeura encore indécise entre eux. 2. Depuis huit ans, les Messéniens et les Lacédémoniens se faisoient une guerre sanglante. Ils en vinrent aux mains près d'Ithome. Euphaès, roi de Messénie, enfonça les bataillons de Théopompe, roi de Sparte, avec trop d'ardeur et de précipitation. I' fut percé de coups, dont plusieurs étoient mortels, et tomba presque sans vie. Alors on fit, de part et d'autue, des efforts extraordinaires de courage, les uns pour enlever le monarque les autres , le sauver. Cléonis tua huit Spartiates qui l'entraînoient, et, les ayant dépouillés, mit leurs armes en garde entre les mains de ses soldats. Il avoit reçu plusieurs blessures, et elles étoient toutes par devant, preuve certaine qu'aucun des ennemis ne lui avoit fait lâcher le pied. Aristomène, combattant dans la même occasion, et pour le même sujet, tua cinq Lacédémoniens, dont il emporta aussi les dépouilles; et il ne reçut aucune blessure. Le roi délivré par ses fidelles et courageux Messéniens, recueillit ce qui lui restoit de force pourles féliciter de leur victoire. Aristomène, après la bataille, rencontra Cléonis, qui ne pouvoit, à cause de ses blessures, marcher ni de lui-même, ni avec le secours de ceux qui lui donnoient la main. Il le chargea sur ses épaules, sans quitter ses armes, et le porta au camp. Après qu'on eut mis le premier appareil aux plaies du roi de Messénie et des officiers, il s'éleva parmi les

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