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tingués par leur naissance etpar le rang qu'ils tenoient dans le monde, envoyer ou venir eux-mêmes la prier de trouver bon que son fils passât avec eux les jours de congé, et fût associé à leurs plaisirs comme à leurs exereices. A la tête de ces parens illustres, étoit M. le Pelletier, le ministre, dont les deux fils aînés avoient trouvé un redoutable eoncurrent dans ce nouveau venu. Leur père, qui connoissoit mieux qu'un autre les avantages de l'émulation, ne chercha qu'à l'augmenter. Quand le jeune boursier étoit empereur, ce qui lui arrivoit sou vent, il lui envoyoit la même gratification qu'il avoit coutume de donner à ses fils; et ceux-ci l'aimoient, quoique leur rival. Ils l'amenoient chez eux dans leur carrosse : ils le descendoient chez sa mère, quand il y avoit affaire: ils l'y attendoient; et un jour qu'elle remarqua qu'il prenoit sans façon la première place, elle voulut lui en faire une sorte de réprimande, comme une faute essentielle contre la politesse ; mais le précepteur répondit humblement que M. le Pelletier avoit réglé qu'on se rangeroit dans le carrosse, suivant l'ordre de la classe. Voyez AMOUR DE LA GLOIRE.

,

ENJOUEMENT.

1. TIMOTHÉE, général athénien, fut invité à souper

chez Platon. Le repas étoit frugal, mais délicat etbien entendu. Une gaieté douce animoit les convives: on y traita plusieurs points de morale très-intéressans. Timothée étoit enchanté. La satisfaction secrète qu'il éprouvoit étoit bien au-dessus de la joie bruyante qui régnoit dans les grands repas qu'il donnoit souvent à ses officiers. Un concert délicieux termina le festin. Le général sortit, plein d'un contentement intérieur qu'il n'avoit jamais senti; le repas frugal qu'il avait fait lui procura uu sommeil léger et tranquille. Le matin il se leva frais et joyeux. Le doux sentiment des plaisirs de la veille affectoit encore déliciensement son cœur; et, par hasard, ayant rencontré Platon : « Vos repas, lui dit-il, Tome II.

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<< ne sont pas seulement agréables pour le moment, ils le sont encore pour le lendemain. « Voyez GAIÉTÉ, HUMEUR ( bonne ), Joie.

1.

ÉQUITÉ.

GUSTAVE, roi de Danemarck, avoit un favori,

qui lui demanda une place pour un homme incapable de la remplir. Ce monarque se fit informer du présent que l'on vouloit faire au courtisan. Il le fit venir, et lui dit, en lui montrant une somme égale à celle qu'on lui offroit «< Prends cet argent qui ne peut me rendre << pauvre; mais ne me demandes pas une grace qui « me rendroit injuste. »

2. Quelqu'un faisoit une demande injuste à Henri IV. « Je suis bien fâché de vous refuser, lui répondit ce grand prince; mais je n'ai que deux yeux et deux << pieds: en quoi serois-je différent du reste de mes su<< jets, si je perdois le beau privilége de rendre la justice

Un coustisan le pressoit de pardonner à son neveu, qui venoit de tuer un homme dans une querelle : « Il « vous sied bien de faire l'oncle, lui dit-il, à moi, de << faire le roi j'excuse votre demande, excusez mes « refus. >>

Un de ses valets-de-pied ayant non-seulement insulté, mais même frappé un paysan dans un retour de chasse, au faubourg Saint-Germain, le paysan cria au secours, et implora la justice du roi. Le bruit en vint aux oreilles du monarque, qui fit approcher le villageois, et s'informa des mauvais traitemens qu'il avoit recus. Le valet-de-pied fut mis en prison, et condamné aux galères le jour même.

3. Une femme avoit un procès contre un domestique de Julien l'Apostat. Cet officier avoit été cassé, et c'étoit peut-être ce qui donnoit à cette femme la hardiesse de l'attaquer. En entrant à l'audience, elle est surprise de le revoir avec la ceinture militaire; et désespérant d'obtenir justice contre un homme qui avoit

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en le crédit de rentrer dans le palais, elle commence à déplorer son malheur. Julien l'entend et la rassure : Faites valoir vos prétentions, lui dit-il, et ne crai<< gnez rien ; il a cette ceinture pour marcher plus << vîte dans les mauvais chemins; mais il n'a « crédit de vous faire perdre votre procès. »

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4. Le connétable de Montmorency ayant été disgracié, fut abandonné de tous ses amis. L'amiral Chabot fut le seul qui lui resta fidèle. François Ien fut informé. Il fit venir Chabot ; il lui dit qu'il étoit instruit de ses liaisons avec le connétable, et qu'il lui défendoit de les continuer. Chabot répondit avec une générosité héroïque, qu'il savoit ce qu'il devoit à son roi, mais qu'il n'ignoroit pas non plus ce qu'il devoit à son ami; que le connétable étant un bon sujet, qui avoit toujours bien servi l'état, il ne l'abandonneroit jamais. Le roi le menaça de lui faire son procès : « Vous le pouvez, Sire; « je ne demande là-dessus ni délai, ni grace; ma con« duite a toujours été telle que je ne crains rien ni pour « ma vie, ni pour mon honneur. » Cette réponse piqua le monarque: il fit arrêter Chabot, que l'on conduisit au château de Melun, et le chancelier Poyet fut chargé de chercher des commissaires dans divers parlemens pour lui faire son procès. Après bien des détours, on trouva enfin des crimes imaginaires à l'innocent Chabot. Il fut condamné à mort; et le chancelier revint triomphant de Melun, avec la procédure et la condamnation de l'amiral, qu'il présenta au roi. Un prince tel que François I, pouvoit agir par humeur, mais il étoit incapable d'une injustice marquée. Il fut indigné à la vue de cette infame procédure, et dit au chancelier , pour toute réponse : « Je n'aurois jamais cru << avoir dans mon royaume tant des juges iniques. » Il fit ensuite revenir l'amiral à la cour, et lui rendit ses bonnes graces.

5. Lorsque l'empereur Claude-le-Gothique eut été placé sur le trône des Césars, une femme vint le trouver, et lui représenta qu'il possédoit une terre dont elle avoit été dépouillée contre tout droit et toute raison; il lui répondit : « Le tort que Claude particu

« lier, vous a fait, lorsqu'il n'étoit point chargé de « veiller à l'observation de lois, Claude empereur le << répare ; » et il lui rendit la terre dont elle réclamoit la possession.

6. Canut, roi de Danemark, ayant tué un de ses gardes dans l'ivresse, descendit du trône, et demanda d'être jugé comme un particulier, puisqu'il avoit violé les lois qu'il avoit portées lui-même. Mais personne n'osant prononcer contre lui, il se condamna à payer le quadruple de la taxe réglée pour un homicide, sans réserve du quart que la loi lui attribuoit.

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7. François I étoit à la chasse aux environs de Blois. Il rencontra une femme assez bien mise, accompagnée d'un homme qui pouvoit passer pour son écuyer, et d'un autre domestique. Le roi lui demanda où elle alloit par un temps froid et assez mauvais. On étoit en hiver. Cette femme, qui ne le connoissoit pas, mais qui vit bien à l'air et au maintien de François, l'un des plus beaux hommes de son royaume, qu' ne pouvoit être que d'un rang très-distingué, le salua, et ne fit aucune difficulté de lui rendre compte de son voyage. « Monsieur, lui dit-elle, je vais à Blois << à dessein d'y chercher quelque protection qui puisse « me procurer une entrée au château, et l'occasion <«< de me jeter aux pieds du roi, pour me plaindre à « sa majesté d'une injustice qu'on m'a faite au parle<< ment de Rouen, d'où je viens. On m'a assuré que « le roi étoit plein de bonté, qu'il a celle d'écouter « facilement ses sujets, et qu'il aime la justice: peut« être aura-t-il quelque égard à ma triste situation et à la bonté de ma cause. Exposez-moi votre «< affaire, mademoiselle, lui dit François, sans se <«< faire connoître. J'ai quelque crédit à la cour, et << j'ose même me flatter de vous y rendre quelque << service auprès du roi, si vos plaintes sont fondées. Voici, monsieur, répliqua la dame, l'affaire << dont il s'agit. Je suis veuve d'un gentilhomme qui « étoit homme d'armes d'une des compagnies de sa « majesté. Pour être en état d'y faire son service, il « emprunta d'un homme de robe; et pour sureté du

«

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« prêt et des intérêts, il engagea sa terre, qui faisoit << tout son bien. Mon mari fut tué dans une bataille« Le créancier, qui s'est emparé de cette terre, a << toujours joui des fruits, et il m'a été impossible de << payer les intérêts, et encore moins le principal. Je « l'ai traduit en justice; et quoi qu'il soit certain que les jouissances égalent le principal et les intérêts << de sa créance, je demandois qu'il s'en fit au moins << une compensation; mais on n'a eu aucun égard à << ma demande, et je viens d'être condamnée, avec dépens. Mon conseil m'a de plus assuré qu'il n'y « avoit aucun remède à mon affaire, si le roi ne dai<< gne y en apporter lui-même. Si j'ai le malheur de « n'en être pas écoutée, c'en est fait de ma fortune << et de celle de mes enfans, qui sont en grand nom«<bre : nous sommes, eux et moi, réduits à la men« dicité. Je vous prie, monsieur, puisque vous avez << daigné m'écouter, de vouloir bien me servir de pro«tecteur. » Le roi, touché du récit de la veuve, lui dit: « Mademoiselle, continuez votre route; venez << demain matin au château, et demandez le nom << d'un tel. » (Il lui indiqua un nom qu'il imagina), << et ce gentilhomme vous fera parler au roi sur-le« champ. Elle remercia, alla à Blois, et le roi rejoignit les courtisans qui l'accompagnoient. Il n'oublia pas ce qu'il avoit promis; et commanda, en arrivant au château, qu'on l'avertît, s'il se présentoit une demoiselle qui demandât à parler à un tel gentilhomme. La veuve ne manqua pas de paroître le lendemain. Le roi, qui en fut aussitôt averti, la fit introduire dans l'appartement où il étoit, es se faisant connoître : « Je suis, lui dit-il, celui que vous demandez, << assez bien avec le roi, comme vous voyez, pour en << obtenir tout ce que je veux. Qu'on aille chercher << mon chancelier, continua-t-il, qu'on examine les << plaintes de cette demoiselle. Allez, lui dit-il encore, << on vous fera justice. » La veuve, frappée du dernier etonnement, ne put que se jeter aux genoux du monarque, qui la fit relever avec bonté, et voulut qu'on examinât en sa présence l'affaire dont il s'agis

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