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<< femme qui a le ventre beaucoup plus gros que moi? << Cependant, tels que nous sommes, lorsque l'union << règne entre nous, un seul lit nous suffit à tous deux; << mais lorsque nous ne sommes pas d'accord, à peine <<< la maison toute entière peut-elle nous contenir << elle est pourtant raisonnablement spacieuse. »>

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2. Sept solitaires d'Egypte s'étant retirés auprès d'un temple d'idoles abandonné, l'abbé Nub, qui en étoit un, jetoit, tous les matins, des pierres à une idole, et lui disoit tous les soirs : «Pardonnez-moi. » Au bout de sept jours, l'abbé Poëmen lui en demanda la raison. « Lorsque j'ai jeté des pierres à cette idole, répondit<«< il, a-t-elle proféré une seule parole de colère ? et « quand je lui ai demandé pardon, en a-t-elle tiré << vanité ? Mes frères, continua l'abbé Nub, nous << sommes sept: si vous voulez que nous demeurions « ensemble, il faut que nul de nous ne se fâche des << reproches, et ne s'enfle de vanité, lorsqu'on lui << demandera pardon. » Tous en convinrent, et ils vécurent long-temps ensemble dans une douce et sainte union.

3. Un solitaire dit un jour à son compagnon: » Je << ne sais ce que c'est qu'un différent.» L'autre lui dit : << Voici une brique que je mets entre nous deux ; je << dirai qu'elle est à moi ; vous soutiendrez qu'elle est « à vous: de cette manière nous aurons un différent.» Le second répondit : « Je crois qu'elle m'appartient. « Non, dit l'autre, elle est à moi.-Si elle est à << vous, prenez-la donc. » Ainsi, ces deux paisibles anachorètes ne purent avoir de différent ensemble.

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4. Un saint vieillard disoit : « Lorsque quelqu'un << parle en votre présence, soit de la sainte Ecriture, << soit de quelque autre sujet, ne contestez jamais avec « lui; mais și ce qu'il dit est bon, approuvez-le; et s'il << ne l'est pas, contentez-vous de lui dire : Vous avez, << sans doute, quelque raison que je ne connois pas, << qui vous fait parler ainsi. Par ce moyen, vous de<< meurerez toujours dans la paix ; vous ne vous ferez << point d'ennemis au lieu que, si vous voulez sou<< tenir par la dispute votre opinion, vous romprez la

<«< concorde, et vous oublierez qu'il est dit : Bienheu«reux les pacifiques, parce qu'ils posséderont la << terre ! »

1. ANTICON

CONFIANCE.

NTIGONUS Gonatas, sur le point de livrer un combat naval, près de l'île d'Andros, aux lieutenans du roi Ptolémée, son pilote lui dit que les vaisseaux du monarque égyptien étoient en bien plus grand nombre que les siens « Et moi, lui répondit-il, qui suis en << personne ici, pour combien de vaisseaux me comp

<<< tes-tu ? >>

2. Des espions d'Annibal s'étant introduits dans le camp de Scipion l'Africain, furent arrêtés et conduits au général. Au lieu de les punir du dernier supplice, selon les droits de la guerre, il les fit condnire dans tous les quartiers, leur ordonna de tout examiner avec soin; et quand on les ramena devant lui, il leur demanda s'ils avoient bien remarqué tout ce qu'on leur avoit dit d'observer. Ensuite, il leur fit donner à manger ainsi qu'à leurs chevaux, et les renvoya, sans même les avoir interrogés sur les desseins et les forces de l'ennemi. Cette héroïque confiance intimida les Carthaginois ils se crurent vaincus, même avant de combattre.

3. Pyrrhus, roi d'Epire, conduisoit son armée contre les Lacédémoniens, et leur faisoit de grandes menaces. Cercillide, un des sénateurs de Sparte, se leva dans l'assemblée, et dit : « Si c'est un Dieu qui nous me<< nace, que craignons-nous? Nous ne faisons rien «que de juste: si c'est un homme, qu'il sache que «< ceux qu'il menace sont des hommes. »

4.Lorsqu'Alexandre-le-Grandpartit la première fois pour la guerre, Aristote, son précepteur, lui dit qu'il feroit mieux d'attendre qu'il eût atteint l'âge viril, qu’alors il combattroit avec plus de prudence: «En atten<< dant, répondit-il, je perdrois l'audace de la jeunesse.»> Avant de passer en Asie, il distribua tous ses trésors

et tous ses revenus à ses courtisans et à ses soldats : <<< Que gardez-vous donc pour vous, seigneur ? lui dit « Perdicas. L'espérance,» répondit-il. Cette héroïque confiance passa dans le cœur de tous les Macédoniens. Ils dédaignèrent les présens du monarque, et, comme lui, ils se crurent déjà en possession de toutes les richesses des Perses.

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Comme on lui disoit que Darius, roi des Perses armoit contre lui des millions d'hommes «Un loup, ré<< pondit-il, ne craint pas un grand nombre de brebis. >>

Darius ayant disposé son armée innombrable pour engager le combat le lendemain, Alexandre s'endormit d'un si profond sommeil, que l'arrivée du jour ne le réveilla point. Cependant les ennemis approchoient; les généraux entrent dans sa tente, et le tirent de cet assoupissement, en lui témoignant leur surprise de ce que, dans une pareille circonstance, il avoit pu dormir avec tant de tranquillité. «C'est que Darius, leur dit-il, m'a « bien tranquillisé l'esprit, en rassemblant toutes ses << forces, pour qu'un seul jour décide entre nous. »

5. Sur le bruit qui couroit qu'Artaxerxès, roi de Perse, faisoitarmer une très-puissante flotte, et rassembloit des troupes innombrables pour faire la guerre aux Grecs, Agésilas, roi de Sparte, encore très-jeune, dità ses compatriotes: « Citoyens, si vous voulez confier à « mon courage une petite armée, je vous promets non<< seulement de mettre la patrie à l'abri des coups des << Barbares, mais de porter la guerre en Asie, de vain«< cre les Perses, ou de les engager à faire une paix << honorable. » Les Lacédémoniens, charmés de la noble confiance de leur jeune monarque, lui donnèrent dix mille hommes, avec lesquels il marcha si promptement en Asie, que son arrivée prévint la nouvelle de son départ, et qu'il commença les hostilités, avant qu'aucun des satrapes fût en état de s'y opposer.

6. Bertholde ou Hertolde, seigneur de Mirebeau, résolu de changer de maître, ou de périr sous les murs de sa place, menacée d'un siége par les troupes de S. Louis, va trouver le roi d'Angleterre, et lui demande ou du secours, en cas d'attaque, ou un ordre de se dé

fendre, sans autre espérance qu'une mort glorieuse. Henricomble d'éloges ce sujet fidelle, le dégage de toute obligation, et l'exhorte à ne point périr en téméraire. Aussitôt Bertholde se rend avec confiance au camp des Français, aborde le roi, et lui dit : «Sire, je suis à vous, <«< moins par un choix volontaire, que par la fatalité des <«< circonstances. Si mon ancien maître ne m'avoit pas << rendu à moi-même, vous n'auriez obtenu mon hom» mage que les armes à la main ; mais, puisque je suis << libre de me donner à vous, je ne cesserai d'y être << que lorsque vous ne voudrez plus de moi. » Louis, charmé de cette franchise, tend la main au généreux Bertholde, et lui répond: « Je vous reçois avec joie ; << donnez-vous à moi de même je vous laisse votre << place, gardez-la pour votre nouveau seigneur ; je <<< m'en croirois moins assuré en d'autres mains.

7. Le célèbre Agrippa d' Aubigné, ayant appris que le roi, mécontent de lui, vouloit le faire arrêter et conduire à la Bastille, prit un parti où il y avoit beaucoup de témérité, mais qui lui réussit. Le jour même qu'on devoit se saisir de sa personne, il s'en alla de grand matin trouver le monarque; et, après lui avoir représenté succinctement ses services passés, il lui demanda une pension; ce qu'il n'avoit jamais voulu faire jusqu'alors. Cette hardiesse, et la singularité de cette demande, dans la circonstance où se trouvoit d'Aubigné, firent une telle impression sur l'esprit du roi, qu'il s'adoucit tout-à-coup en sa faveur, l'embrassa avec transport, et lui accorda ce qu'il demandoit.

8. Côme de Médicis, grand-duc de Toscane, n'étoit pas trop des amis d'Alphonse V, roi d'Aragon : cependant, pour ménager ce redoutable monarque, il lui faisoit quelquefois des présens. Comme il savoit qu'il aimoit beaucoup l'histoire, il fit tirer de sa bibliothèque un très-beau Tite-Live, et le lui envoya. Aussitôt les médecins de la cour d'Alphonse vinrent lui dire, d'une voix unanime, qu'il se gardât bien d'ouvrir ce livre funeste, ajoutant que surement il étoit empoisonné, et que l'on devoit toujours tenir pour suspect ce qui vient de la part d'un ennemi.Alphonse, bien loin de suivre

l'avis de ses doctes Esculapes, fit poser le Tite-live sur sa table, et le feuilleta fort à son aise. Quand il l'eut bien parcouru, il dit à ses médecins, qui avoient toujours leur poison dans l'idée : « Rassurez-vous, mes<< sieurs, ressurez-vous: Dieu veille sur les jours des rois.» Voyez ASSURANCE, Intrépidité, RÉSOLU

TION.

CONFIDENCE.

S. LOUIS, étant dans la Terre-Sainte, assembla son

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conseil, et dit : « Madame la reine ma mère me mande « que mon royaume est dans un grand péril, et mon « retour très-nécessaire. Les peuples de l'Orient, au « contraire, me représentent que la Palestine est per« due, si je les quitte; me conjurent de ne les point abandonner à la merci des Infidelles; protestent enfin << qu'ils me suivront tous, si je les laisse à eux-mêmes. « Ainsi je vous prie de me donner votre avis sur ce << qu'il me convient de faire. » Tout le monde souhaitoit ardemment de retourner en France. Gui de Mauvoisin prit la parole, et dit, au nom de tous les seigneurs de l'armée : « Sire, nous sommes tous d'avis que l'in<< térêt de votre royaume et la gloire de votre majesté << ne vous permettent pas de demeurer plus long<< temps en Palestine. Vous êtes sans troupes, sans << places; que pouvez-vous désormais entreprendre << qui soit digne d'un grand roi ? Ainsi, tout consi« déré, il paroît plus à propos que vous repassiez la << mer, afin de faire un nouvel armement, pour reve<«< nir ensuite prendre vengeauce des ennemis de Dieu << et de sa loi.» Joinville, sénéchal de Champagne, s'opposa seul à cet avis unanime. « Quoi! s'écria-t-il, <<nous abandonnerons ainsi nos compagnons captifs, << qu'on met peut-être par milliers à la torture au mo<«<ment que nous délibérons, et qui se trouvent dans la << nécessité, ou de souffrir mille morts, ou de renoncer « à leur foi? Non. Le trésor du roi est encore entier. II «peut, avec cet argent, lever de nouvelles troupes,

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