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premiers. » Tout cela fut ordonné, et les Thébains furent déclarés amis et alliés du roi. Lorsqu'on fit la lecture de ce décret aux ambassadeurs des autres républiques, Léon dit assez haut pour qu'Artaxerxès pût l'entendre: « Athènes n'a qu'à chercher main«tenant un autre allié que le roi. » Pélopidas, après avoir obtenu tout ce qu'il pouvoit désirer, partit de la cour, sans avoir accepté de tous les présens du roi, que ce qu'il falloit pour porter chez lui une marque de sa faveur et de sa bienveillance.

3. Le célèbre Périclès, étant parvenu à la souveraine autorité, alloit rarement aux assemblées. Il savoit que le peuple, naturellement léger et inconstant, se dégoûte ordinairement de ceux qui sont toujours sous ses yeux, et qu'un trop grand empressement à lui plaire, le lasse et l'importune. Afin d'éviter cet inconvénient, il ne se montroit en public que par intervalles, pour se faire désirer, pour conserver auprès de ses concitoyens un crédit toujours nouveau, qui ne fût point usé et comme flétri par une grande assiduité; se réservant avec prudence pour les grandes et importantes occasions. C'est ce qui fit dire qu'il imitoit Jupiter, qui, selon le sentiment de quelques philosophes, ne s'occupoit, dans le gouvernement du monde, que de grands événemens, et laissoit le soin du détail à des divinités subalternes.

CRITIQUE.

Le célèbre Apelle disoit son sentiment avec sim

plicité, et recevoit de la même manière celui des autres. Un de ses disciples lui montrant un tableau pour savoir ce qu'il en pensoit, et ce disciple lui disant qu'il l'avoit fait très-vite, et qu'il n'y avoit employé qu'un certain temps: « Je le vois bien, sans que vous me le << disiez,» répondit Apelle; » et suis étonné que, « dans ce peu de temps-là même, vous n'en ayez pas << fait davantage. » Un autre peintre lui faisant voir le

tableau d'une Hélène qu'il avoit peinte avec soin, et qu'il avoit ornée de beaucoup de pierreries: « Mon « ami, » lui dit-il, « n'ayant pu la faire belle, vous << avez voulu du moins la faire riche. »

Sa coutume étoit, quand il avoit achevé un ouvrage, de l'exposer aux yeux des passans, et d'entendre, caché derrière un rideau, ce qu'on en disoit, dans le dessein de corriger les défauts qu'on pourroit y remarquer. Un cordonnier ayant trouvé qu'il manquoit quelque chose à une sandale, le dit librement; et la critique étoit juste. Repassant le lendemain par le même endroit, il vit que la faute avoit été corrigée. Tout fier de l'heureux succès de sa critique, il s'avisa de censurer aussi une jambe, à laquelle il n'y avoit rien à dire. Le peintre alors, sortant de derrière sa toile, avertit le cordonnier de se renfermer dans son métier, etde ne point porter sa censure au-delà de la chaussure.

2. Polycrète, sculpteur célèbre, fit en même temps deux statues: il conserva l'une dans sa maison, et exposa l'autre au jugement du peuple. Caché près de là, dans un endroit d'où il pouvoit tout entendre, être vu, il écoutoit tous les avis ; et quand les critiques étoient partis, il réformoit tout ce que l'on avoit trouvé à reprendre dans sa statue. Lorsqu'il crut l'avoir mise en état de paroître au grand jour, et de contenter tout le monde, il l'exposa tout de nouveau avec celle qu'il avoit gardée chez lui sans y rien changer. Cette dernière attira tous les suffrages, et l'on se moqua de de l'autre : << Messieurs, » dit alors Polycrète « apprenez que vous admirez mon ouvrage, Vous vous moquez du vôtre. »

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et que

3. Un peintre de portraits, que l'on accusoit de ne pas bien saisir la ressemblance, voulut s'assurer un jour si le reproche qu'on lui faisoit étoit fondé. Il annonce à plusieurs personnes et à ses enfans, qu'il a fait un portrait de quelqu'un qu'ils connoissent tous. On vient voir son tableau; on le critique ; et la prévention agissant, on trouve qu'il n'a point saisi les traits de son original. « Vous vous trompez, Messieurs, dit alors la tête du tableau, car c'est moi-même. En

effet, c'étoit un ami qui s'étoit prêté au projet du peintre, en plaçant son visage dans la toile d'un cadre ajusté à cet effet.

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.DINA,

CURIOSITÉ.

INA, fille de Jacob et de Lia, étant sortie pour voir les femmes du pays de Chanaan, Sichem, prince du pays des Sichimites, l'aperçut; et l'ayant enlevée de force, il la viola.

étoit

David, au lieu d'accompagner son armée, demeuré à Jérusalem. Se promenant un jour sur la terrasse de son palais, il apercut une femme qui se baignoit : c'étoit Bethsabée, épouse d'Urie, officier plein de bravoure, et qui servoit actuellement au siége de Rabath. Le monarque, poussé par une curiosité criminelle, jeta des regards impudiques sur cette femme. Le démon de l'impureté empoisonna son ame David devint adultère, et se prépara pour le reste de ses jours, une source inépuisable de remords.

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2. Un roi du Nord, dont la vivacité faisoit le principal caractère, demanda à un ambassadeur d'Angleterre, s'il harangueroit le peuple en cas qu'on le pendit ou qu'on lui tranchât la tête. Le ministre, sans se déconcerter répondit qu'il avoit toujours son discours prêt et ses gants blancs dans sa poche. «Je voudrois bien vous entendre, » repartit le monarque. L'ambassadeur s'étant mis alors dans la posture d'usage, s'exprima de la sorte: « Vous me voyez, Messieurs, au moment de perdre le jour. « Je ne regrette point la vie ; mais je vois avec peine <«< que ceux qu'on ne devroit connoitre que par des << actes d'humanité et de bienfaisance, viennent jouir « avec avidité d'un spectacle cruelqu'ils ont mendié. Ces « scènes tragiques sont faites pour la barbare popu« << lace; mais les coeurs vertueux et sensibles devroient

<< rougir d'entendre de sang froid... - En voilà assez, « M. l'ambassadeur, » dit le roi, qui reconnut alors que le but de la harangue étoit de lui reprocher une curiosité qui le dégradoit.

3. Louis XI, toujours curieux et impatient d'apprendre ce qui se passoit dans son royaume et dans les états voisins, établit l'usage des postes, qui étoit inconnu en France. Les courriers n'étoient chargés que des affaires du roi, et couroient à ses dépens. «< Mais maintenant, dit Mézerai, ils portent aussi << les paquets des particuliers; si bien que, par << l'impatience et la curiosité du Français, il s'en est << fait un avantage encore plus grand pour les coffres «< du prince, que pour la commodité publique. »

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1.

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DÉCENCE.

Les anciens Romains observoient avec sévérité les lois de la décence et des mœurs. Un avocat qui bâilloit trop librement devant les censeurs " pensa être condamné à une grosse amende il ne l'évita qu'en assurant, par serment, que c'étoit une incommodité dont il étoit affligé depuis long-temps.

2. Epicharme, poète comique de Sicile, étoit extrêmement plaisant, et divertissoit, par ses bons mots, Héron II, roi de Syracuse. Mais s'étant un jour hasardé de lâcher quelques plaisanteries un libres en présence de la reine, le monarque le chassa de sa cour tant étoit grand le respect qu'on avoit alors pour les dames!

peu

3. Louis XIV avoit coutume de danser dans les ballets; mais lorsqu'on eut joué devant lui la tragédie de Britannicus, et qu'il eut entendu ces vers où il est dit de Néron :

Pour mérite premier, pour vertu singulière,
Il excelle à conduire un char dans la carrière,

A disputer des prix indignes de ses mains

1

A se donner lui-même en spectacle aux Romains;

dès-lors il ne dansa plus en public; il se rappela les règles de la décence, et le poète réforma le monarque. Voyez PUDEUR.

DEFIANCE.

1. « HEUREUX le prince qui ne croit rien de ce

<< que lui disent les courtisans! » C'étoit le maxime du philosophe Cléobule, l'un des sept sages de la Grèce :

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