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Madame de Souza's works, two other novels, Charles et Marie,' and Eugene de Rothelin, '-in the latter of which, by the by, the wrong halves of the Androgynes are again brought together. But we have already dwelt so much longer than was necessary, upon books which every one has read, that we may now turn our readers into fresh fields and pastures new,' by giving some account of the last, and, we rather think, the best of this lady's productions, Mademoiselle de Tournon.'

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The story is founded upon a few pages in the Mémoires de Marguerite de Valois, which relate the melancholy death of the young Hélène de Tournon, daughter of the celebrated woman of that name, who twice defended the town of Tournon against the Protestants. This heroic lady was the Dame d'honneur of Marguerite; and the character of 'femme un peu rude et terrible, which the lively Queen has given her, is turned skilfully to account in working up the interest of the novel. Having forced her eldest daughter into a marriage of convenance with M. Balançon, whom the King of Spain had lately appointed governor of the Comté de Bourgogne, she readily accedes to the request of Hélène, at this period entering into her seventeenth year, to be allowed to accompany her sister to the Pays Bas. From the following short sketch of M. Balançon, it will be seen that Madame de Souza possesses, as an observer of characer, what Cicero in a painter calls the oculum eruditum.'

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• Monsieur de Balançon était parvenu, seulement en respectant les petits devoirs de la société, à faire donner le nom d'une vertu à chacun de ses défauts. Son avarice était nommée de l'ordre; sa fausseté paroissait de la prudence. Il prouvait ce qu'une longue observation du monde apprend : c'est que la jeunesse, avec un peu de sérieux, obtient des égards, inspire de la confiance; comme les vieillards, en se montrant parfois indulgents et faciles, passent pour bons, quelque exigeants qu'ils soient dans leur interieur.

M. Balançon has two brothers, Leopold and Auguste, whose situation and dispositions will be best learned from the account which he himself gives of his family affairs, in one of those communicative moods which, providentially for the reader, generally seizes some person or other at the beginning of every novel.

"Ma mère avait deux frères. L'aîné possédait, comme il est d'usage, tous les biens de sa maison; le second avait été destiné à l'église. Cet aîné mourut peu après le mariage de sa sœur avec mon père. Sa fortune passa donc à son jeune frère qui, fort heureuse, ment pour nous, était déjà engagé dans les ordres. Lorsqu'il parvint à l'électorat de Trèves, il se plaisait à répéter qu'il nous regar dait comme ses héritiers.

"Ma mère en mourant recommanda à mon oncle Auguste mon second frère, aujourd'hui marquis de Varambon. L'électeur de Trèves voulut disposer de lui comme s'il était son fils. Mon père eut la faiblesse d'y consentir; et un beau jour l'enfant partit avec Jui. Nous restâmes avec mon père. Mais depuis ce moment Léopold et moi nous fùmes regardés par mon oncle comme des collatéraux incommodes. Toute son immense fortune était réservée pour mon frère; il lui accorda même une pension considérable. Auguste, loin d'économiser pour augmenter le patrimoine de la famille, dispersait en prétendus actes de bienfaisance tout ce que mon oncle lui donnait. Voilà ce que j'appelle une première folie sérieuse.

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"L'électeur l'a fait élever pour être son coadjuteur et lui succéd

Cependant, lorsque monsieur Auguste a eu vingt ans, nonsculement il n'a point voulu entrer dans les ordres, mais il a refusé positivement de prendre l'habit ecclésiastique, déclarant qu'il ne se soumettrait à la volonté de mon père et aux désirs de mon oncle, que lorsqu'il aurait vingt-cinq ans. Et voilà ce que j'appelle une seconde folie très-sérieuse; car, en attendant cette époque, l'électeur peut mourir, et monsieur mon frère rester avec toutes les belles phrases qu'il nous débite: "De ne consentir à prendre cet état, qu'après en avoir bien connu les devoirs; de ne se résigner à sa"crifier son indépendance, sa liberté, qu'après avoir eu la certitude que ses regrets ne seront pas plus forts que sa raison.”

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"Pendant qu'il se refuse à assurer les avantages de sa situation, à prendre l'habit qui prouverait du moins qu'il se destine à l'église, mon très-cher frère se soumet à la vie sévère et retirée qu'elle prescrit. J'appelle cela encore une folie si sérieuse qu'elle m'en fait rire. Auguste me paraît un homme au bord d'un précipice, n'osant ni le franchir ni s'en détourner. '

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After this interesting note of preparation,' the young Marquis de Varambon arrives at the chateau; and his first interview with the heroine is most happily imagined and described, She had been walking through the apartments prepared for his reception, with an old housekeeper of the family, who had loved and watched over him from his childhood, and who was now busy in ornamenting the rooms with all his favourite flowers. After showing her the library, whose meubles de velours noir, sans aucune broderie' presented a severe and melancholy contrast to the flowers which this good old dame placed among them.

Elle conduisit Hélène dans un salon qui tenait à la bibliotheque, et, prenant mademoiselle de Tournon par la main, elle la plaça devant le portrait d'une femme de la plus grande beauté.-" C'est madame, c'est ma bonne et chère maîtresse, dit Geneviève; la voilà, comme elle était, toujours environnée de fleurs." En effet, le peintre l'avait représentée près d'une table, sur laquelle il avait placé un vase d'albâtre rempli de fleurs, et entouré d'une guirlande de roses.

Geneviève dit, en montrant une table qui se trouvait au milieu du salon :-" Voilà ce vase d'albâtre, cette table, qui ont servi de modèle au peintre; mais les fleurs et madame n'y sont plus ! Hélène demanda si ce vase était cher à monsieur de Varambon ?" Tout ce que madame affectionnait lui est précieux.

⚫ Alors Hélène se mit à placer des fleurs dans ce vase; elle tâchait de les arranger comme elle les voyait dans le tableau; ensuite elle commença la guirlande. Dame Geneviève la regardait travailler avec une sorte de satisfaction; mais tout-à-coup, revenant à ellemême, elle lui dit: "Ne craignez-vous pas que cette imitation ne lui cause plus de peine que de plaisir?"-" Vous avez bien raison, répondit Hélène. Rappeler une perte irréparable, c'est renouveler une douleur." Comme effrayée, elle rejeta sur la table ce qui lui restait de fleurs, laissa sa guirlande à moitié finie, et, se levant, elle demeura pensive devant ce tableau qui lui offrait la jeunesse, la beauté, les fleurs, et la mort. Elle s'oubliait dans ses réflexions mélancoliques, lorsque un cri échappé à dame Geneviève la fit retourner. Elle fut interdite en voyant près d'elle monsieur de Varambon occupé à la considérer. Son extrême ressemblance avec sa mère le lui fit reconnaître. Embarrassée d'avoir été surprise par lui dans son appartement, elle se troubla, n'osa lui parler, et se mit à fuir, oubliant même de le saluer.'

Love follows, of course; and the varieties of its progress and effects, in two such differently constituted natures-the reserved, meditative, but jealous and impetuous, M. de Varambon, and the gentle, timid, but devoted and unchangeable Hélèneare defined throughout with all that delicate power of analysis, which women seem instinctively to possess on such subjects. A visit with which M. Balançon is honoured by Don John of Austria, whom his brother Philip II. has just sent to take the government of the Low Countries, gives the first development to that fatal passion of jealousy, which is attended at last with such tragical consequences to the young lovers. A ball takes place at the Chateau, on the arrival of the Prince, from which the sanctity of the line of life marked out for him imposes upon M. de Varambon the necessity of absenting himself; and there is considerable fancy, as well as pathos, in the description of his solitary sufferings, within hearing of the gaieties by which his mistress is surrounded.

Revenu chez lui, il y était poursuivi par le bruit des violons. L'appartement où l'on dansait était audessus du sien: tous les pas retentissaient. Il est inquiet de ce qui se passe dans le salon; il n'a pas un instant de repos; il fait appeler Geneviève; et, oubliant toute prudence, il lui dit : "Ma bonne, ma chère amie, allez voir le bal; sachez ce que fait mademoiselle de Tournon."-" Elle danse, monsieur, j'en viens. "Avec qui?" demande-t-il en tremblant. Il le prévoyait, il le savait, et il le demandait! Espérait-il une réponse

qui pût calmer sa jalousie, passion cruelle dont il devait tant souffrir? "Mademoiselle de Tournon danse avec le prince, répond Geneviève; il ne voit qu'elle, n'a dansé qu'avec elle; c'est la reine du bal!"-" Comment reçoit-elle ses attentions?" reprend-il vivement "Sans les remarquer; elle est aussi modeste que belle.

Les danseurs se faisaient toujours entendre: monsieur de Varambon aurait pu compter la mesure de leurs pas. Ce nouveau supplice lui devient insupportable; il s'enfuit dans le parc. Ces allées sombres, cette nuit paisible, ne pouvaient le rendre à lui-même. Les yeux constamment fixés sur les fenêtres du château, il voyait des ombres fugitives se dessiner sur le plafond de la salle : des plumes agitées se montraient, disparaissaient, suivant les mouvements animés des danseuses: il ne cherchait qu'une seule femme, et ne pouvait la distinguer.

Tout-à-coup il vit arriver des domestiques, s'empressant d'allumer des lampions qui éclairèrent les jardins. Les chiffres de dom Juan brillaient en verres de couleur. Monsieur de Varambon revint dans son appartement, plus vîte encore qu'il ne l'avait quitté. Il éteignit ses lumières, ne voulant point être vu du dehors; et, dans l'obscurité, attaché à sa fenêtre, il regardait ce qui se passait dans le parc. Audessus de sa tête, la musique, la gaieté, le tourbillon du bal; devant lui, l'éclat des lumières; ces jardins, brillants de chiffres odieux; lui, seul, dans le silence, dans l'ombre, et plus agité que personne.

'On était dans les plus beaux jours de l'année. Bientôt il vit plusieurs femmes qui étaient sorties du bal pour venir se promener dans les jardins. Dom Juan parut, donnant le bras aux deux sœurs. Monsieur de Varambon ne se possédait plus. Mais combien il fut touché de voir Hélène se retourner plusieurs fois, et regarder son appartement. Elle a l'air triste: elle pense donc à lui! et des larmes s'échappaient de ses yeux, sans qu'il les sentit couler.

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Après quelques pas, Hélène quitta dom Juan, et revint lentement du côté du château. Elle s'arrêta devant cette fenêtre où Monsieur de Varambon venait d'éprouver des angoisses si cruelles. Qu'il était ému! le bal, dom Juan, les chiffres importuns, avaient disparu; il n'y avait plus qu'Hélène de présente à sa vue. Il se dit qu'elle sera heureuse dans la retraite ; ils y vivront uniquement l'un pour l'autre; elle se contentera de la modeste fortune qu'il peut lui offrir.-O amour! toi seul peux peindre ces orages du cœur, qu'un rien fait naître, qu'un mouvement dissipe! Le son de la musique, des pas légers, les ondulations de ces plumes flottantes, avaient bouleversé son ame: un regard le calme! Déja il ne redoute plus l'avenir; et passe le reste de la nuit à espérer une félicité parfaite.

He declares at length to M. Balançon the resolution which he has formed to renounce the religious profession for which he was destined;-a scene of altercation ensues between the brothers; and M. Balançon, discovering that an attachment for Mademoiselle de Tournon is the cause of a step so ruinous

to the wordly interests of the family, writes such a letter to Madame de Tournon, as determines that proud and rigid woman not only to refuse her consent to a marriage between the young persons, but to recal her daughter instantly to Paris. Thither M. de Varambon secretly pursues her; and a new source of fuel to his unreasonable jealousy presents itself in the person of M. de Souvré, the chief favourite of Henri III., who becomes deeply enamoured of Mademoiselle de Tournon; and whose respectful attentions, mistaken by her for the assiduities of friendship, are received with all the favour and gratitude which her esteem for his very amiable character dictates. The unlucky appearances arising from such an intercourse, and the effects which they produce upon the inflammable disposition of M. de Varambon, are delineated through a succession of animated scenes and incidents, to which we should ill do justice by such a skeleton abstract-without either the colouring of style or the life of detail-as the limits allowed for this subject afford. The conclusion of the story is peculiarly affecting; and the description of M. Varambon's feelings, on seeing the cold remains of the innocent and faithful girl, whose heart his unjust suspicions had broken, is as simply and finely done as any thing of the kind with which we are acquainted.

'Ils arrivent enfin à Liége. Les rues sont encombrées d'un рецple immense qui les arrête. Ils voient de loin un convoi qui s'approche. Le char funèbre est couvert d'un drap blanc et argent, autour duquel sont attachées des couronnes de roses blanches. Monsieur de Varambon frémit et serre la main de son frère; ses lèvres tremblantes ne peuvent prononcer une parole. Son air égaré attire l'attention d'un vieillard qui précédait le cortége. Il passe en disant: "Pauvre Mademoiselle de Tournon!"-Monsieur de Varambon tombe sans connaissance. On l'emporte dans une maison voisine, où il reste plusieurs heures évanoui.-Malheureux! quel réveil l'attend!

'Le convoi s'avance lentement vers l'église. Les chants religieux demandent au ciel la paix d'une autre vie, pour celle qui n'a connu de ce monde que le malheur et la souffrance.

Vers le soir, Monsieur de Varambon revient à lui en jetant des cris affreux. Il appele Hélène, ne peut se persuader qu'il l'a perdue; il la demande à son frère, le supplie, le conjure de la lui rendre; il veut la revoir encore.... Il s'échappe, et Léopold, ne pouvant l'arrêter, le suit. Ils arrivent à l'église. La foule est dispersée. Les funérailles ne devant avoir lieu que le lendemain, Hélène est déposée dans une chapelle ardente. Cette lumière le guide. Un prêtre, à genoux, récite des prières. Monsieur de Varambon se jette au pied du cercueil.

Le prêtre, que sa présence étonne, que son désespoir effraie, regarde avec inquiétude Léopold qui lui dit: "Il devait être son

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